Les trois types d’écoulements mis en évidence par l’expérience sont respectivementqualifiés de laminaire (phase 1) <strong>et</strong> turbulent (phases 2 <strong>et</strong> 3). Pour des raisons qui serontjustifiées plus loin, on appelle turbulent « lisse » le régime correspondant à la phase 2, <strong>et</strong>turbulent « rugueux » celui qui correspond à la phase 3.De plus, Reynolds a montré, en utilisant différents liquides <strong>et</strong> différents diamètres d<strong>et</strong>ubes, que la transition laminaire – turbulent (phase 1 – phase 2) ne dépend pas séparémentdes paramètres V, ou µ (viscosité dynamique du liquide), ou ρ (masse volumique) ou D(diamètre du tube), mais uniquement du groupement ρVD/µ, qui est un nombre sansdimension.Il fut convenu par la suite d’appeler nombre de Reynolds ce groupement que nousnoterons désormais Re.ρVDRe =µLa valeur critique Re c du nombre de Reynolds qui caractérise la transition laminaire –turbulent peut varier légèrement avec certaines conditions expérimentales (géométrie del’entrée du tube par exemple), mais elle n’est jamais inférieure à 2000, sa valeur la pluscourante étant voisine de 2200.2.2.2. – Expérience de la plaque planeOn peut se demander si certains aspects des observations précédentes ne sont pas liésau caractère particulier de la géométrie cylindrique ou à la nature du fluide (l’expérience estplus difficile à m<strong>et</strong>tre en oeuvre avec un gaz). Une série d’observations complémentairesréalisées en géométrie plane montre qu’il n’en est rien.Une plaque plane de surface lisse est plongée dans un écoulement de fluide (gaz ouliquide) dont la vitesse U ∞ est uniforme ; elle est disposée parallèlement à la direction de U ∞ ,<strong>et</strong> son bord d’attaque est biseauté pour éviter des phénomènes parasites (fig. 2.3).FIG. 2.3. – Régimes d’écoulement sur une plaque planeEn un point choisi à proximité de la plaque <strong>et</strong> du bord d’attaque, on fait arriver un fil<strong>et</strong>de colorant (liquide ou gaz selon la nature de l’écoulement principal), à la même vitesse U ∞ .Comme dans l’expérience de Reynolds, on observe le comportement du colorant <strong>et</strong> l’onconstate l’apparition de phénomènes analogues :
• Le fil<strong>et</strong> coloré est d’abord rectiligne <strong>et</strong> bien individualisé, ce qui correspond, d’après ladéfinition du paragraphe précédent, à une zone d’écoulement laminaire.• Arrivé à une certaine distance du bord d’attaque, le fil<strong>et</strong> commence à onduler ens’épaississant, puis se dilue dans le fluide ; on reconnaît ici une zone d’écoulement turbulent.Dans le cas présent, il n’est donc pas nécessaire de faire varier la vitesse pour observerles différentes structures d’écoulement puisque celles-ci coexistent le long de la plaque plane.En réitérant l’expérience pour différentes vitesses <strong>et</strong> différentes viscosités de fluides,on constate en outre que la transition laminaire – turbulent est caractérisée par une valeurcritique du groupement ρU ∞ x/µ, l’abscisse x étant mesurée le long de la paroi à partir du bordd’attaque.La parenté de ce terme sans dimension avec le paramètre ρVD /µ de l’expérienceprécédente conduisit à l’appeler également nombre de Reynolds. On a donc ici :Re =ρUµ∞xSi x c est l’abscisse de transition, la valeur critique de Re, soit Re xc = ρU ∞ x c /µ, est del’ordre de 10 5 .2.2.3. – Exploitation des expériencesAinsi qu’il a déjà été annoncé au début de ce chapitre, les expériences que l’on vientde décrire ont l’intérêt d’être simples à interpréter <strong>et</strong> de suggérer à la fois des <strong>modèles</strong> pour lesécoulements laminaires <strong>et</strong> turbulents, <strong>et</strong> une méthode générale de travail.2.2.3.1. – ANALYSE QUALITATIVE ET MODÉLISATION♣L’écoulement laminaire se caractérise par une quasi absence de mélange entre le fluide<strong>et</strong> le colorant. Il se produit bien un mélange dû à la diffusion moléculaire, mais celui-ci esttrès lent. Tout se passe donc en fait comme si les particules fluides suivaient des traj<strong>et</strong>s qui nes’entrecroisent jamais. Toutes les particules issues d’un même point forment une sorte de« fil<strong>et</strong> fluide » analogue à un rail qui ne comporterait pas d’aiguillages. Pour des conditionsaux limites stationnaires, les paramètres de l’écoulement ( p , V , T , <strong>et</strong>c.) sont des constantes.A partir de ces apparences, on peut dessiner un premier modèle où le fluide enécoulement serait constitué de lames minces (d’où le terme de laminaire) qui glisseraient lesunes sur les autres, en exerçant sur leur surface de contact un effort de frottement τ ij dû à laviscosité. C<strong>et</strong> aspect a déjà été évoqué à propos de l’écoulement de Cou<strong>et</strong>te (§ 1.1.3.2).♦D’autre part, dans le second type d’écoulement, qualifié de turbulent, il se produitpendant le déplacement un mélange progressif entre le fluide <strong>et</strong> le colorant, puis un brassagegénéral. Ceci exige un enchevêtrement des trajectoires suivies par les particules fluides, <strong>et</strong>indique l’apparition locale de mouvements instationnaires tridimensionnels qui ne sont pasinduits directement par les conditions aux limites puisqu’ils se manifestent même lorsquecelles-ci sont stationnaires.On ne peut donc plus parler ici de fil<strong>et</strong>s fluides ou de lames fluides. La notion d<strong>et</strong>rajectoire garde évidemment un sens physique mais perd tout intérêt opérationnel.
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peu à l’encontre du sens commun,
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