30.06.2013 Views

Journal des mines

Journal des mines

Journal des mines

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

-<br />

RECHERCHES SUR LA TEXTURE DU FER.<br />

94<br />

Le fer puddlé (méthode anglaise), contrairement au fer<br />

au bois, présente plus fréquemment la texture nerveuse.<br />

En comparant les deux procédés de fabrication, il est facile<br />

de reconnaître que la température dans le puddlage est infiniment<br />

plus faible. D'un autre côté, l'opération du puddlage<br />

consiste à remuer une masse de fer spongieux au milieu<br />

de scories qui empêchent le rapprochement intime <strong>des</strong><br />

particules. Ce sont autant de causes s'opposant au soudage<br />

de la masse, et par suite favoriSant la structure nerveuse;<br />

pendant le travail, les molécules peuvent glisser les unes<br />

sur les autres, et donner à la pièce l'aspect fibreux.<br />

Mais, dira-t-on, aux fours à puddler on produit également<br />

du bon fer à grains; il suffit, pour s'en convaincre, de jeter<br />

les yeux sur les beaux produits qui sortent tous les jours<br />

<strong>des</strong> forges de la Loire : bandages, essieux, etc. C'est cependant<br />

encore le puddlage qui fournit cette qualité de fer<br />

si recherché. Oui, c'est le puddlage, mais bien différent<br />

de celui qui s'opère dans les gran<strong>des</strong> forges anglaises<br />

pour le fer en barres ordinaires du commerce. Cette différence<br />

est précisément basée sur une haute température<br />

qui règne dans le travail à grains, sur un martelage prompt<br />

et, par suite, sur une expulsion plus complète <strong>des</strong> scories et<br />

un soudage parfait de la masse.<br />

Dans la <strong>des</strong>cription que j'ai faite de la fabrication du fer<br />

à grains (Annales <strong>des</strong> <strong>mines</strong>, t. XV, p. 147), j'ai insisté<br />

sur la haute température nécessaire à la production de ce<br />

fer. J'ai appelé l'attention <strong>des</strong> fabricants sur tous les<br />

moyens à employer pour y arriver, surtout pendant la<br />

deuxième période, celle qui précède immédiatement la confection<br />

<strong>des</strong> boules.<br />

Sous cette haute température, condition sine guet non, le<br />

rapprochement <strong>des</strong> molécules de fer est plus intime par la<br />

séparation <strong>des</strong> scories. Je recommande également, ce que<br />

savent très-bien tous ceux qui ont fabriqué du fer à grains,<br />

Je prompt transport <strong>des</strong> boules sous le marteau, afin qu'elles<br />

RECHERCHES SUR LA TEXTURE DU FER. 95<br />

n'aient pas le temps d'atteindre un refroidissement capable<br />

d'arrêter l'expulsion <strong>des</strong> scories et d'empêcher le soudage.<br />

Pour rendre plus palpable encore ce que je viens de dire<br />

sur les causes qui différencient la fabrication du fer à grains<br />

et celle du fer à nerfs, il suffit, au moment où le puddleur<br />

se dispose à fair les boules de fer à grains, de baisser les<br />

registres du four pour diminuer la température, de rouler<br />

ensuite les boules dans la scorie qui reste sur la sole, et de<br />

les porter dans ces conditions sous le marteau; les boules<br />

donnent alors du fer entièrement à nerfs,<br />

Le puddlage lui-même n'a cependant pas été modifié, et<br />

pourtant le fer qui était à grains est devenu à nerfs. L'abaissement<br />

de température, qui a favorisé un soudage incomplet<br />

et une interposition de scories dans la masse, a été le seul<br />

agent qui a déterminé le changement de texture.<br />

L'expérience nie paraît concluante.<br />

Les sidérurgistes, qui voient uniquement dans le grain<br />

l'influence du carbone, me diront probablement que. le<br />

séjour prolongé dans le four, au contact <strong>des</strong> scories, amène<br />

une déperdition de carbone et que le fer étant plus décarbure,<br />

il n'est pas étonnant que la texture ait changé. Ils<br />

seront conduits à me faire cette objection parce que l'acier<br />

se présente presque toujours sous l'aspect grenu ; et comme<br />

entre le fer et l'acier il n'y a de différence que par une<br />

teneur plus considérable en carbone, ils attribueront le<br />

grain à la présence de ce métalloïde.<br />

L'objection tombera lorsque nous dirons que l'acier étiré<br />

en plaques minces présente quelquefois du nerf. L'acier<br />

puddlé donne souvent ce produit nerveux qui prend assez<br />

bien la trempe. Mais l'objection ne sera surtout plus soutenable<br />

lorsque l'on verra qu'il est possible de ramener à<br />

grains ce même fer à nerfs, par une seule opération qui<br />

n'est point propre à donner du carbone au fer, par une<br />

chaude suante qui expulsera les scories et amènera un soudage<br />

parfait.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!