Journal des mines
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108 OBSERVATIONS SUR LE MÉMOIRE DE M. JANOYER.<br />
présentent toujours avec la structure grenue, nous voyons<br />
une fois de plus que ces fers à grains sont bien nos fers<br />
soudés.<br />
RÉSUMÉ.<br />
Bien qu'il me soit possible d'apporter encore d'autres<br />
preuves à l'appui de ma thèse, je me bornerai là, pensant<br />
avoir suffisamment élucidé la question et avoir aussi<br />
démontré que le fer ne possède qu'une seule texture, /a<br />
texture à grains, qui repose sur sa propriété la plus essentielle,<br />
la soudabilité. Toute autre structure n'est qu'un<br />
changement dans la texture à grains par défaut de soudabilité<br />
pendant le travail de la matière.<br />
OBSERVATIONS SUR LE MÉMOIRE DE M. JANOYER<br />
Par M. L. GRUNER.<br />
On peut difficilement observer la texture réelle d'un métal<br />
plus ou moins malléable. Par la rupture, on déforme<br />
toujours certaines parties de la barre dont on cherche à<br />
étudier la structure interne. Il est certain néanmoins que la<br />
plupart <strong>des</strong> métaux, sinon tous, prennent une texture cristalline<br />
par le fait d'un refroidissement prolongé. Les cristaux<br />
sont d'autant plus gros et plus lâches que la masse<br />
métallique a <strong>des</strong> dimensions plus gran<strong>des</strong>. De là ces cavités<br />
à parois cristallines que l'on constate toujours dans les<br />
gros arbres en fer forgé, lorsque par accident ils viennent<br />
à se rompre.<br />
Il suit de ce qui précède que la rupture d'une barre de<br />
fer, plus ou moins malléable, permet de juger l'apparence<br />
de la cassure, mais non sa texture proprement dite. Ce que<br />
M. Janoyer dit <strong>des</strong> fers à grains et <strong>des</strong> fers à nerfs s'applique<br />
donc en réalité à la cassure et non à la texture.<br />
OBSERVATIONS SUR LE MÉMOIRE DE M. JANOYER. 109<br />
Une Cassure peut être obtenue par un choc sec, violent,<br />
brusque, on par une flexion graduée et lente. Selon le mode<br />
de rupture, l'apparence de la cassure pourra être très- différente.<br />
Lorsqu'on casse par flexion lente, les fibres du fer<br />
peuvent se ployer et s'allonger avant de se déchirer : il<br />
pourra se former une cassure à nerfs; tandis que ce même<br />
fer, rompu brusquement, pourra présenter une cassure plus<br />
ou moins grenue. Pour comparer les cassures, il faut donc<br />
toujours opérer de la même façon, et sur <strong>des</strong> barres de<br />
mêmes dimensions. Une flexion graduée produit précisément<br />
le même effet de déchirement qu'un laminage trop<br />
froid : les molécules glissent les unes sur les autres, dans<br />
la partie convexe de la courbure ; il y a déchirement et,<br />
par suite, cassure nerveuse.<br />
Ces réserves faites, il est certain que la plupart <strong>des</strong> observations,<br />
présentées par M. Janoyer, sont justes. C'est<br />
aux scories interposées qu'il faut bien souvent attribuer le<br />
soudage imparfait de certains fers et leur tendance à offrir<br />
alors la cassure nerveuse. Mais il faut se rappeler aussi<br />
que lorsqu'on soumet un fer, encore partiellement carburé,<br />
à une chaude suante, ce carbone peut précisément faire<br />
disparaître par réduction les scories basiques, tandis que<br />
rien ne tend à modifier, dans les mêmes circonstances, un<br />
fer non carburé. Il en résulte que les fers carburés sont<br />
donc bien réellement plus disposés à prendre, ou à garder,<br />
la cassure grenue .que les fers faiblement carburés.<br />
M. Janoyer me paraît aussi critiquer à tort l'assertion de.<br />
Karsten, « qu'un fer mêlé de nerfs et de grains est mal<br />
affiné. » Il est certain qu'un fer mal affiné, contenant encore<br />
du silicium, ou <strong>des</strong> scories, dans quelques-unes de ses<br />
parties, offrira précisément <strong>des</strong> défauts de soudure sur<br />
quelques points, par suite, une cassure assez variable d'un<br />
point à un autre.