Journal des mines
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RECHERCHES SUR LA TEXTURE DU FER.<br />
La malléabilité est la propriété du fer de s'étendre sous<br />
le marteau. Cette propriété est surtout développée dans le<br />
fer mou qui est un fer non soudé, toujours nerveux. Le fer<br />
fort dur au Contraire, c'est-à-dire le fer soudé (à grains),<br />
s'étend moins facilement.<br />
Ductilité.<br />
C'est la propriété que possède le fer de se laisser étirer<br />
en fils plus ou moins fins sans se rompre.<br />
Que faut-il pour qu'un fer soit ductile? Deux conditions<br />
homogénéité pour passer à la filière, et ténacité pour supporter<br />
la traction.<br />
Le fer fort dur, c'est-à-dire notre fer à grains soudé, est<br />
le seul convenable. Le fer nerveux non soudé présentant<br />
peu d'homogénéité, ne pourrait passer à la filière et se romprait<br />
à chaque instant. Aussi voyons-nous la pratique rechercher<br />
pour cet usage le fer à grains et rejeter le fer à<br />
nerfs, c'est-à-dire non soudé. Karsten nous dit (Manuel de<br />
métallurgie, page 86, tome I) : Le .fe,r fort, quelle que soit<br />
sa dureté, peut s'étirer en fils très-minces. Le fer fort dur<br />
du sidérurgiste est évidemment notre fer soudé.<br />
Si nous généralisons nos observations, nous voyons<br />
toutes les forges qui fabriquent du fer à grains, c'est-àdire<br />
bien soudé et homogène, obtenir du fer plus beau et<br />
moins criqué que celles qui fabriquent du fer nerveux.<br />
En résumé nous voyons que toutes les propriétés physiques<br />
du fer répondent très-bien à notre manière de l'envisager<br />
au point de vue de sa texture.<br />
RECHERCHES SUR LA TEXTURE DU FER. 107<br />
INFLUENCE DE QUELQUES MÉTALLOÏDES SUR LA TEXTURE DU FER.<br />
Soufre.<br />
Si nous jetons un coup d'oeil sur tout ce qui a été dit<br />
touchant les fers sulfureux, rouverains ou dé couleur, nous<br />
trouvons toujours que ces fers ont généralement une structure<br />
fibreuse, noire plus ou moins foncée, fibres courtes,<br />
absence plus ou moins complète de soudabilité et une<br />
grande résistance à froid à la rupture par flexion.<br />
Nous trouvons dans ce résumé toute l'explication de ma<br />
thèse : l'absence de soudabilité que donne le soufre doit<br />
nécessairement amener une structure fibreuse ; les fibres<br />
sont noires et courtes par le fait d'interposition de scories<br />
dans la masse. Ces fers présentent une grande résistance à<br />
la flexion à froid par le rapprochement possible <strong>des</strong> molé--/<br />
lécules avant d'atteindre le moment de rupture. Ce sont tous<br />
les caractères du fer non soudé.<br />
Phosphure.<br />
En parlant de l'influence du phosphore sur la structure<br />
du fer, je mets de côté lés composés de phosphore et de<br />
fer dans lesquels le métalloïde est en suffisante quantité<br />
pour former de vrais phosphures, composés qui ne sauraient<br />
rentrer dans la question que je traite dans ce mémoire.<br />
Je ne veux m'occuper ici que <strong>des</strong> fers très-légèrement<br />
phosphoreux dans lesquels le métalloïde n'entre que pour<br />
<strong>des</strong> millièmes.<br />
Le phosphore, dans ces conditions, joue un rôle diamétralement<br />
opposé à celui du soufre.<br />
Les fers phosphoreux se soudent avec facilité. Karsten<br />
(Manuel de métallurgie, 5 196, tome I) et tous les métallurgistes<br />
praticiens nous disent aussi que les fers phosphurés<br />
possèdent une grande soudabilité. ,Comme ces fers se