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Journal des mines

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RECHERCHES' SUR LA TEXTURE DU FER.<br />

pacité et une homogénéité parfaites provenant du soudage<br />

complet.<br />

Si l'on soumet à l'observation un échantillon :de fer à<br />

nerfs, les choses ne se passent plus de même.<br />

Indépendamment <strong>des</strong> déchirures très-apparentes , de.<br />

l'aspect plus ou moins brillant du nerf, de son allongement<br />

plus ou moins grand avant la rupture, l'oeil très-exercé ne<br />

tarde pas à y découvrir un manque d'homogénéité que ne<br />

présente jamais le fer à grains. Ce manque d'homogénéité<br />

devient bien plus frappant si l'on soumet ce fer à nerfs à<br />

l'observation au moyen d'une forte loupe. Elle laisse voir,<br />

dans le tissu même du métal, une quantité considérable de<br />

trous, de cavernes toutes dirigées dans le sens de la ion-<br />

(Tueur de la barre. Ces trous sont de toutes formes et de<br />

toutes dimensions.<br />

La cassure en est littéralement criblée au point d'offrir<br />

l'aspect fistuleux et poreux du jonc ; la comparaison serait<br />

peut-être plus exacte en disant que l'aspect est celui que<br />

présenterait une section faite dans une éponge.<br />

Ces cavités tenant à distance les différentes particules de<br />

la masse, et étant un obstacle à leur union intime qui constitue<br />

le soudage, nous pouvous déjà dire que la loupe<br />

accuse encore un manque de soudage dans le fer à nerfs.<br />

Travaillées à trop basse température, les particules du fer<br />

simplement juxtaposées ont glissé les unes sur les autres en<br />

produisant <strong>des</strong> déchirements, et par suite les cavités observées.<br />

Il pourrait encore se faire que la masse primitivement<br />

bien soudée'eût été <strong>des</strong>soudée par une élaboration à trop<br />

basse température; le résultat est le même.<br />

Le fer mélangé de grains et de nerfs ne sera plus, comme<br />

le dit Karsten, un fer mal affiné ; ce sera simplement un fer<br />

mal soudé.<br />

Outre l'influence de la température au moment de l'élaboration<br />

du fer, il existe encore une autre cause purement<br />

mécanique qui influe sur la texture du fer, c'est l'interpo-<br />

RECHERCHES SUR LA TEXTURE DU FER. I 63<br />

sition d'un corps étranger -: sable non fondu, scorie trèsbasique,<br />

etc... dans la masse du fer, qui empêchera le rapprochement<br />

<strong>des</strong> molécules. Dans la plupart <strong>des</strong> cas, c'est<br />

la scorie très-basique qui se trouve emprisonnée dans le fer<br />

et dont l'expulsion incomplète favorise le non-soudage, et<br />

par suite la texture nerveuse.<br />

Aussi voyons-nous les maîtres de forges expérimentés<br />

exiger que du sable, aussi siliceux que possible, soit projeté<br />

sur les pièces de fer portées au blanc soudant pour favoriser<br />

un décapage par la formation de scories moins basiques et<br />

obtenir ainsi un soudage parfait.<br />

Cette scorie, dont on cherche à se débarrasser, est à mon<br />

avis une <strong>des</strong> principales causes qui différencient (à qualité<br />

égale de fonte) le fer au bois du fer à la houille. Elle empêche<br />

le soudage et donne au nerf un aspect noir.<br />

L'étude du fer au microscope ne laisse aucun doute sur<br />

la question. Le fer au bois nerveux; mais qui ne laisse pas<br />

apercevoir à la loupe de parties noires, a toujours un aspect<br />

brillant argenté et jamais un nerf noir mat et court<br />

comme les fers à la houille.<br />

Pour donner une idée bien précise de la fâcheuse influence<br />

de la scorie interposée dans la masse du fer, je vais citer<br />

une expérience qui est bien concluante.<br />

On sait que dans la fabrication du fer au bois (méthode<br />

comtoise) on laisse, au début de l'affinage de la fonte,<br />

précisément sous le jet de vent <strong>des</strong> tuyères, une certaine<br />

quantité de fer de l'opération précédente (2 kilogrammes<br />

environ), afin de favoriser la formation de scories basiques<br />

dont la réaction sur les métaux étrangers et le carbone est<br />

plus énergique que celle <strong>des</strong> scories neutres. (C'est l'explicat)on<br />

scientifique du dire du forgeron, lorsqu'il prétend<br />

que ce fer en brûlant donne de la chaleur au laitier.)<br />

En 1859-Go pour augmenter la production du fer au<br />

bois, je fis ajouter à chaque charge 15 kilogrammes environ<br />

de ferraille, croyant à 'sa pure incorporation au fer

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