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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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ÉTIOPATHOGÉNIE DU TRAUMATISME PSYCHIQUE ET DE LA NÉVROSE TRAUMATIQUE 97<br />

une famille (c’est une règle sacrée qui vi<strong>en</strong>t de la pratique de la v<strong>en</strong>d<strong>et</strong>ta). Il<br />

développe une névrose traumatique qui le conduit à un alcoolisme de plus<br />

<strong>en</strong> plus sévère que ri<strong>en</strong> ne pourra durablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>rayer. On peut parler ici<br />

d’un eff<strong>et</strong> « d’après-coup », rare dans le « trauma de la mort ».<br />

Origine du drame, impact des viol<strong>en</strong>ces dues à l’homme<br />

Les événem<strong>en</strong>ts critiques ou <strong>les</strong> catastrophes dus à l’homme sont<br />

réputés plus traumatisants que ceux dus à la nature. La <strong>clinique</strong> nous<br />

appr<strong>en</strong>d ce qui se passe <strong>en</strong>tre deux individus dont l’un voit dans le<br />

regard de l’autre qu’il va le tuer. Dans ce regard, il voit non seulem<strong>en</strong>t<br />

l’acte qui se prépare mais quelque chose de très bizarre, une sorte de<br />

jouissance. C<strong>et</strong>te jouissance r<strong>en</strong>voie à ce que Lacan appelle « la Chose »<br />

(« Daß Ding » chez Freud) dans un séminaire sur l’Éthique (Lacan,<br />

1986). Celui qui est mis <strong>en</strong> joue voit quelque chose qui existe aussi<br />

chez lui, sans qu’il le sache généralem<strong>en</strong>t mais pas toujours : l’attrait<br />

pour le mal absolu. Vivant D<strong>en</strong>on (Vivant D<strong>en</strong>on, 1802) raconte un<br />

épisode qu’il a vécu <strong>en</strong> Égypte avec Bonaparte : au cours d’une bataille<br />

un officier voit un soldat <strong>en</strong> train de mourir <strong>et</strong> qui rampe auprès d’un<br />

mamelouk, qui n’est pas dans un meilleur état que lui, <strong>et</strong> s’apprête à<br />

lui <strong>en</strong>foncer un poignard dans la poitrine. L’officier l’interpelle <strong>en</strong> lui<br />

reprochant ce qu’il se prépare à faire. Le soldat français lui répond :<br />

« Mais mon lieut<strong>en</strong>ant, avant de mourir, il faut bi<strong>en</strong> que je jouisse un<br />

peu ! »<br />

Dans <strong>les</strong> psychothérapies, il apparaît clairem<strong>en</strong>t chez un certain<br />

nombre de pati<strong>en</strong>ts qu’ils ont compris, même si c’est de façon inconsci<strong>en</strong>te<br />

comme le montr<strong>en</strong>t leurs rêves, que c<strong>et</strong>te jouissance ne leur est<br />

pas étrangère. Leur guérison passe par la reconnaissance de ce mal<br />

absolu chez eux (généralem<strong>en</strong>t dans des rêves), de c<strong>et</strong>te faute originaire<br />

<strong>et</strong> qui n’est rattachée à aucun rêve précis (rêve de tribunal, d’initiation,<br />

de « castration »).

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