Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
60 CLINIQUE<br />
traumatisme persist<strong>en</strong>t plus de trois mois, le pati<strong>en</strong>t reçoit le diagnostic<br />
d’« état de stress post-traumatique » (ESPT).<br />
En France, régnait depuis la guerre une conception voisine mais qui<br />
n’était pas clairem<strong>en</strong>t explicitée.<br />
Il y avait d’une part des troub<strong>les</strong> <strong>psychiques</strong> aigus de guerre (cf.<br />
supra) parmi <strong>les</strong>quels étai<strong>en</strong>t rangés, lorsqu’ils étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts, <strong>les</strong><br />
cauchemars de répétition, leur destin à plus long terme n’étant pas<br />
<strong>en</strong>visagé.<br />
D’autre part, il y avait la névrose traumatique qui correspondait à<br />
une organisation névrotique durable autour du traumatisme <strong>et</strong> dont une<br />
des caractéristiques était la phase de lat<strong>en</strong>ce, même si, dans quelques<br />
cas, elle se développait dans la continuité du trouble psychique aigu.<br />
On parlait de névrose traumatique, sur la foi de la symptomatologie,<br />
au bout de quelques jours ou de quelques semaines, sans pour autant<br />
négliger le fait qu’une guérison spontanée pouvait interv<strong>en</strong>ir à court ou<br />
moy<strong>en</strong> terme.<br />
Ce qui nous intéresse dans la conception américaine, c’est la distinction<br />
<strong>en</strong>tre le traumatisme psychique <strong>et</strong> la névrose traumatique. Ainsi<br />
celle-ci ne peut pas apparaître sans l’expéri<strong>en</strong>ce antérieure de celui-là,<br />
tandis que celui-là ne donne pas toujours naissance à un trouble chronique.<br />
Mais, <strong>en</strong> pratique, devant une névrose traumatique, même grave,<br />
il n’est pas toujours possible de r<strong>et</strong>rouver le mom<strong>en</strong>t du traumatisme,<br />
soit que le suj<strong>et</strong> ne veuille pas <strong>en</strong> parler, soit qu’il l’ait « oublié » lorsque<br />
la question lui est posée (« oublier » ne veut pas dire « refouler »), soit<br />
qu’il l’ait dénié sur le mom<strong>en</strong>t. Dans ces cas, ce n’est qu’au cours d’un<br />
travail psychothérapeutique que le mystère de l’état où se trouve le<br />
pati<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> qui a motivé la consultation, sera levé.<br />
L’évolution réc<strong>en</strong>te de la dénomination de c<strong>et</strong>te affection (état de<br />
stress post-traumatique) adoptée un peu partout dans le monde, oblige à<br />
s’expliquer sur le choix de conserver l’anci<strong>en</strong>ne appellation. Le concept<br />
de névrose a ici l’intérêt de souligner que l’effraction traumatique a<br />
eu lieu chez une personne de structure névrotique <strong>et</strong> qu’elle décl<strong>en</strong>che<br />
des mécanismes de déf<strong>en</strong>se qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à ce champ de la psychopathologie.<br />
Pour se référer à un des modè<strong>les</strong> freudi<strong>en</strong>s, on peut<br />
classer la névrose traumatique dans <strong>les</strong> « névroses actuel<strong>les</strong> », avec la<br />
neurasthénie <strong>et</strong> la névrose d’angoisse, ce qui veut dire qu’elle est le<br />
produit de difficultés réel<strong>les</strong>, id<strong>en</strong>tifiab<strong>les</strong> <strong>et</strong> actuel<strong>les</strong>.<br />
Les névroses actuel<strong>les</strong> s’oppos<strong>en</strong>t ainsi aux psychonévroses qui<br />
résult<strong>en</strong>t, el<strong>les</strong>, de la réactualisation d’un conflit sexuel infantile.<br />
Toutefois, comme nous serons am<strong>en</strong>és à le voir au chapitre des<br />
psychothérapies psychodynamiques, le conflit sexuel infantile est