Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
142 THÉRAPEUTIQUE<br />
l’événem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>les</strong> réactions des uns <strong>et</strong> des autres. Une liste de questions<br />
à poser individuellem<strong>en</strong>t est proposée à chaque débriefeur mais elle<br />
n’est proposée qu’à titre indicatif car chaque débriefeur — <strong>et</strong> Mitchell<br />
insiste sur ce point — se doit de n’employer que « ses propres mots ».<br />
Une courte réunion stratégique réunit <strong>les</strong> débriefeurs au cours<br />
de laquelle le rôle de chacun est défini. Mitchell donne une description<br />
détaillée de ces différ<strong>en</strong>ts rô<strong>les</strong>, celui de l’animateur, du coanimateur, du<br />
portier, des ecclésiastiques (!), des pairs du personnel de souti<strong>en</strong>. Après<br />
de longues considérations préliminaires, dont certaines ne manqu<strong>en</strong>t<br />
pas d’intérêt, surtout lorsqu’il s’agit de prévoir déjà un après débriefing,<br />
Mitchell passe à la description du protocole qu’il a mis au point.<br />
Comme on le sait, ce protocole comporte sept phases dont l’ordre de<br />
succession est motivé de la manière suivante :<br />
« La stratégie globale de l’équipe du CISD au cours du débriefing<br />
consiste à traiter dans un premier temps <strong>les</strong> aspects <strong>les</strong> plus faci<strong>les</strong> à<br />
aborder puis à s’<strong>en</strong>gager progressivem<strong>en</strong>t dans des discussions plus<br />
chargées sur le plan émotionnel. Après avoir évoqué <strong>les</strong> questions<br />
délicates, le groupe est progressivem<strong>en</strong>t éloigné des discussions int<strong>en</strong>ses<br />
pour être ram<strong>en</strong>é à des discussions plus légères, jusqu’à la conclusion du<br />
débat. »<br />
Les phases<br />
1. Introduction<br />
C<strong>et</strong>te <strong>prise</strong> de contact est, pour Mitchell, particulièrem<strong>en</strong>t importante<br />
car lui est assignée une double fonction : c’est le mom<strong>en</strong>t où<br />
l’équipe de débriefeurs prés<strong>en</strong>te au groupe la façon dont la séance va se<br />
dérouler <strong>et</strong> c’est aussi le mom<strong>en</strong>t où c<strong>et</strong>te équipe assure son leadership<br />
sur le groupe. Mitchell donne une quantité impressionnante de conseils<br />
<strong>et</strong> de mises <strong>en</strong> garde destinés à favoriser le bon fonctionnem<strong>en</strong>t ultérieur<br />
du débriefing. Il y a parfois matière à sourire mais la lecture de ce long<br />
texte n’est cep<strong>en</strong>dant pas inutile.<br />
2. Les faits<br />
C<strong>et</strong>te phase consiste <strong>en</strong> un tour de table au cours duquel chacun se<br />
prés<strong>en</strong>te <strong>et</strong> raconte <strong>les</strong> événem<strong>en</strong>ts tels qu’il <strong>les</strong> a perçus. Le problème<br />
auquel Mitchell fait sans cesse face, <strong>et</strong> qu’il n’arrive pas vraim<strong>en</strong>t<br />
à résoudre, est celui de la difficulté qu’éprouv<strong>en</strong>t <strong>les</strong> participants à<br />
dissocier <strong>les</strong> faits des émotions qu’ils ont provoquées. L’idéal pour<br />
Mitchell serait que <strong>les</strong> réactions émotionnel<strong>les</strong> n’intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que dans<br />
la phase 4, la phase 2 étant réservée aux faits.