Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
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38 CLINIQUE<br />
notre avis spécifique de l’effroi. Il est formulé ainsi dans la traduction<br />
qu’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t Birmes <strong>et</strong> al. (Birmes, Déthieux <strong>et</strong> Schmitt, 2000) :<br />
« Il y a des mom<strong>en</strong>ts où j’ai perdu le fil de ce qui se passait comme s’il y<br />
avait eu un blanc ou un intervalle, ou comme si je n’avais pas fait partie<br />
de ce qui se passait. »<br />
Les neuf autres questions cibl<strong>en</strong>t des manifestations <strong>clinique</strong>s <strong>en</strong><br />
rapport avec un degré élevé d’angoisse. Celle-ci, avec la peur, peut<br />
n’être référée qu’au stress provoqué par l’événem<strong>en</strong>t. Il n’y a pas eu<br />
effraction du « pare-excitations ». Plus souv<strong>en</strong>t, il y a eu trauma <strong>et</strong><br />
le degré élevé d’angoisse est le résultat de l’addition de deux phénomènes<br />
: la m<strong>en</strong>ace qui vi<strong>en</strong>t de l’extérieur <strong>et</strong> la m<strong>en</strong>ace interne que<br />
constitue l’image traumatique incrustée dans l’appareil psychique, que<br />
le mom<strong>en</strong>t de l’effroi ait été dénié ou non.<br />
En revanche, le déni comme la perte de connaissance sont susceptib<strong>les</strong><br />
de gommer l’expéri<strong>en</strong>ce d’effroi. Mais, si celle ci est r<strong>et</strong>rouvée,<br />
sa valeur prédictive devrait être absolue. Elle ne l’est pas complètem<strong>en</strong>t<br />
car un certain nombre de suj<strong>et</strong>s, <strong>en</strong> fonction de divers paramètres,<br />
sont capab<strong>les</strong> d’élaborer rapidem<strong>en</strong>t le traumatisme <strong>et</strong>, après quelques<br />
cauchemars initiaux, ne développ<strong>en</strong>t pas par la suite de névrose traumatique.<br />
Ces paramètres intègr<strong>en</strong>t un certain nombre de données hétérogènes<br />
concernant l’événem<strong>en</strong>t lui-même (sa viol<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> <strong>les</strong> significations<br />
qui s’y rattach<strong>en</strong>t), <strong>les</strong> circonstances de sa surv<strong>en</strong>ue, l’histoire <strong>et</strong><br />
la personnalité du suj<strong>et</strong>, <strong>et</strong>c.<br />
Si <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s d’une forte production d’angoisse sont au premier plan<br />
dans beaucoup des items de la dissociation péritraumatique, nous<br />
voyons égalem<strong>en</strong>t beaucoup d’états <strong>psychiques</strong> qui sont à référer<br />
au mécanisme du déni, <strong>et</strong> <strong>en</strong> particulier tout ce qui concerne ces<br />
phénomènes de déréalisation, ces vécus de rêves <strong>et</strong> de cauchemars.<br />
On <strong>en</strong> a eu un exemple dans ces observations, avec ce cadre commercial<br />
au mom<strong>en</strong>t de son atterrissage <strong>en</strong> sûr<strong>et</strong>é à l’aéroport (cf. observation<br />
4), donc très peu de temps après son épisode traumatique. Ainsi, le<br />
questionnaire de Marmar <strong>et</strong> al. pourrait se subdiviser <strong>en</strong> trois catégories<br />
d’items :<br />
– La première catégorie ne comporterait qu’un seul item qui se rapporterait<br />
directem<strong>en</strong>t à l’expéri<strong>en</strong>ce de l’effroi. Mais s’ils étai<strong>en</strong>t cernés<br />
sémiologiquem<strong>en</strong>t de façon plus précise, l’item 2 (« J’ai fonctionné<br />
comme si j’étais <strong>en</strong> pilotage automatique ; plus tard, j’ai réalisé que<br />
j’avais fait des choses que je n’avais pas activem<strong>en</strong>t décidé de faire »)<br />
<strong>et</strong> l’item 8 (« J’ai été surpris(e) d’appr<strong>en</strong>dre plus tard que beaucoup