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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

LES SOINS POST-IMMÉDIATS (LE DÉBRIEFING) 163<br />

des conseils ou des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts de suivi pourront être énoncés, adaptés<br />

à chaque cas particulier. Il peut s’agir d’une courte description des<br />

symptômes pouvant apparaître <strong>en</strong> différé ainsi que des indications sur<br />

<strong>les</strong> personnes <strong>et</strong> <strong>les</strong> lieux des consultations <strong>les</strong> plus appropriées.<br />

Contre-indications<br />

À l’intérieur des indications que nous avons données pour la t<strong>en</strong>ue<br />

d’un débriefing collectif, il existe quelques contre-indications qui nécessit<strong>en</strong>t<br />

souv<strong>en</strong>t une information préalable des débriefeurs. Cel<strong>les</strong>-ci pourront<br />

être obt<strong>en</strong>ues auprès de ceux qui ont participé aux premiers secours,<br />

auprès de la hiérarchie, auprès du service médical.<br />

Il n’est pas souhaitable de réunir un groupe dont l’un des membres est<br />

responsable de tout ou partie du drame qui s’est produit : le chauffeur<br />

d’un car accid<strong>en</strong>té s’il est effectivem<strong>en</strong>t fautif (alcoolisation, grave<br />

faute de conduite), celui qui a mis le groupe <strong>en</strong> péril par une action<br />

téméraire <strong>et</strong> injustifiée, <strong>et</strong> dont « la mise à mort » est supposée apporter<br />

la résolution de la souffrance de chacun.<br />

Une autre situation, plus difficile à percevoir à l’avance, est celle où le<br />

groupe fonctionne mal : il est traversé par des conflits, des sous-groupes<br />

s’y affront<strong>en</strong>t, le chef est contesté, <strong>et</strong>c. Si cela n’a pas été perçu à<br />

l’avance, la tournure que pr<strong>en</strong>d le débriefing, qui devi<strong>en</strong>t un lieu d’affrontem<strong>en</strong>t,<br />

amènera le m<strong>en</strong>eur de la séance à changer de proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> à<br />

adopter le style d’un groupe de parole, c<strong>en</strong>tré sur <strong>les</strong> problèmes institutionnels.<br />

Les suj<strong>et</strong>s seront vus plus tard, pour un débriefing individuel.<br />

À l’inverse, <strong>les</strong> troupes d’élite ont une grande cohésion. Celle-ci<br />

repose sur la confiance absolue que chacun a <strong>en</strong>vers ses camarades.<br />

L’autre est a priori infaillible <strong>et</strong> aura certainem<strong>en</strong>t, au mom<strong>en</strong>t voulu, le<br />

geste approprié. Dans ces conditions, il n’est pas possible, pour aucun<br />

d’<strong>en</strong>tre eux, de livrer ses états d’âme. Ils seront vus dans des débriefings<br />

individuels où ils n’auront pas la même r<strong>et</strong><strong>en</strong>ue.<br />

Le problème des otages est assez particulier. Ils ne form<strong>en</strong>t un groupe<br />

homogène que parce qu’ils ont été confrontés, durablem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>semble,<br />

à la perspective de la mort. Le caractère dramatique de ces instants <strong>les</strong><br />

a rapprochés au point que <strong>les</strong> id<strong>en</strong>tifications de « moi à moi » leur sont<br />

naturel<strong>les</strong>. Encore faut-il que, durant la période où ils ont été otages,<br />

ils ai<strong>en</strong>t eu la même attitude <strong>en</strong>vers leurs ravisseurs. Il arrive souv<strong>en</strong>t<br />

qu’une partie du groupe ait adopté leur cause <strong>et</strong> ait laissé se développer<br />

des gestes de solidarité, tandis que l’autre partie s’est opposée à eux,<br />

parfois physiquem<strong>en</strong>t. On compr<strong>en</strong>d alors que <strong>les</strong> deux groupes puiss<strong>en</strong>t<br />

se haïr, chacun ayant p<strong>en</strong>sé que l’autre accroissait la m<strong>en</strong>ace vitale<br />

(Lassagne, 2001).

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