Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />
LA NÉVROSE TRAUMATIQUE DÉCLENCHÉE 79<br />
comme le sont d’autres phénomènes comme <strong>les</strong> maladies physiques,<br />
psychosomatiques ou non, liées au stress.<br />
Il arrive que dans le cas d’événem<strong>en</strong>ts ponctuels le stress ne s’éteigne<br />
pas si facilem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> devi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> quelque sorte, par le fait même d’avoir<br />
montré au suj<strong>et</strong> ses limites, un événem<strong>en</strong>t de vie susceptible d’<strong>en</strong>traîner<br />
un état dépressif. Heureux ou malheureux, <strong>les</strong> événem<strong>en</strong>ts de<br />
vie peuv<strong>en</strong>t conduire à un état dépressif, le deuil <strong>en</strong> est la meilleure<br />
illustration. Il est souv<strong>en</strong>t, dans ce cas, confondu dans la littérature américaine<br />
avec un événem<strong>en</strong>t traumatique pour peu qu’il s’accompagne<br />
de ruminations m<strong>en</strong>ta<strong>les</strong> « excessives » (indûm<strong>en</strong>t rapportées au critère<br />
B du PTSD) ou que des rêves d’angoisse peupl<strong>en</strong>t <strong>les</strong> nuits du suj<strong>et</strong><br />
(même critère). Dans l’un <strong>et</strong> l’autre cas, on a affaire à la manifestation<br />
de représ<strong>en</strong>tations angoissantes bi<strong>en</strong> sûr, <strong>et</strong> <strong>en</strong>core pas toujours pour <strong>les</strong><br />
ruminations, <strong>et</strong> non à un r<strong>et</strong>our du réel.<br />
Le harcèlem<strong>en</strong>t concerne surtout <strong>les</strong> milieux professionnels <strong>et</strong><br />
consiste <strong>en</strong> une attaque continuelle du narcissisme du suj<strong>et</strong>. Le but<br />
secr<strong>et</strong> ou avoué des « harceleurs » est d’obliger le harcelé à quitter son<br />
poste, ce qui arrive quand la dépression l’oblige à accepter un congé<br />
maladie. Dans de tel<strong>les</strong> circonstances, une situation traumatique est<br />
exceptionnelle <strong>et</strong> résulte d’une mise <strong>en</strong> scène perverse poussée trop<br />
loin.<br />
Nous ne nous appesantirons pas sur le trauma psychique déjà largem<strong>en</strong>t<br />
traité, <strong>en</strong> particulier dans ce qui le distingue du stress <strong>et</strong> des événem<strong>en</strong>ts<br />
de vie. Nous rappellerons simplem<strong>en</strong>t d’abord que le trauma peut<br />
passer inaperçu <strong>et</strong> n’avoir ses eff<strong>et</strong>s qu’à distance. Nous rappellerons<br />
égalem<strong>en</strong>t que la dépression fait partie de la névrose traumatique. Ajoutons<br />
aussi qu’un traitem<strong>en</strong>t antidépresseur a un eff<strong>et</strong> sur la fréqu<strong>en</strong>ce<br />
des cauchemars répétitifs par le biais de l’allègem<strong>en</strong>t du trouble de<br />
l’humeur.<br />
La névrose traumatique s’accompagne toujours, à des degrés divers,<br />
des symptômes <strong>les</strong> plus classiques de la dépression :<br />
• inhibition psychique ;<br />
• troub<strong>les</strong> de la mémoire, de l’att<strong>en</strong>tion <strong>et</strong> de la conc<strong>en</strong>tration ;<br />
• asthénie (matinale surtout) ;<br />
• troub<strong>les</strong> du sommeil ;<br />
• troub<strong>les</strong> de l’appétit <strong>et</strong> du désir sexuel, moindre capacité d’aimer, <strong>et</strong>c.<br />
Lorsque la dépression <strong>en</strong>vahit la symptomatologie de la névrose,<br />
laissant <strong>en</strong> arrière-plan l’angoisse <strong>et</strong> <strong>les</strong> cauchemars, on peut décrire<br />
quatre formes <strong>clinique</strong>s.