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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

QUATRE OBSERVATIONS DE PRISES EN CHARGE 207<br />

pas malade <strong>et</strong> ça devait être un pied pas possible de s<strong>en</strong>tir une telle<br />

puissance, qu’on peut faire n’importe quoi. » Tout pervers qu’il soit<br />

dans ses conduites, Pierre n’aspire, lui, qu’à être un g<strong>en</strong>til garçon, aimé<br />

des autres pour cela. C’est ce qu’il dit, mais son désir est fait de ça<br />

aussi. Il ne lui manque que de « bons par<strong>en</strong>ts ». Plusieurs week-<strong>en</strong>ds <strong>en</strong><br />

famille chez un autre pati<strong>en</strong>t de son âge <strong>en</strong> apport<strong>en</strong>t la preuve à ses<br />

yeux.<br />

L’assistante sociale m<strong>et</strong> fin à une situation t<strong>en</strong>due dans le service, au<br />

bord de la rupture. Elle lui trouve un stage professionnel aux États-Unis.<br />

On est au début de 1998.<br />

Deuxième intermède<br />

Pierre part <strong>en</strong> Californie. Il est hébergé par une famille qui a un<br />

garçon de son âge. Il écrit beaucoup de cartes posta<strong>les</strong>. Il est bi<strong>en</strong>, réussit<br />

parfaitem<strong>en</strong>t dans son stage, ses par<strong>en</strong>ts de remplacem<strong>en</strong>t l’affectionn<strong>en</strong>t<br />

beaucoup. Ils l’emmèn<strong>en</strong>t par exemple faire du surf à Hawaii.<br />

Pour la première fois de sa vie, il éprouve ce que c’est que d’être<br />

heureux. Cela parce qu’il parvi<strong>en</strong>t à se couler dans la peau du g<strong>en</strong>til<br />

p<strong>et</strong>it garçon qu’il peut être aussi, désormais.<br />

Le stage dure six mois <strong>et</strong> il faut r<strong>en</strong>trer. Il traverse à p<strong>et</strong>ite vitesse <strong>les</strong><br />

États-Unis, <strong>et</strong> préfère ne ri<strong>en</strong> dire de ce traj<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>our effectué dans<br />

la plus complète déréliction. Il débarque dans le service fin septembre,<br />

aussi mal que l’année d’avant. Un nouveau long séjour n’est pas <strong>en</strong>visageable<br />

<strong>et</strong> cela lui est clairem<strong>en</strong>t signifié dès le départ.<br />

Troisième hospitalisation<br />

Elle démarre avec un rêve, « pas un cauchemar ». Il est écrasé par un<br />

métro, la tête coupée, <strong>les</strong> boyaux dispersés. C’est un horrible spectacle<br />

qu’un p<strong>et</strong>it garçon regarde du quai :<br />

« À c<strong>et</strong> âge, un spectacle comme ça, ça doit vous marquer à vie. »<br />

Ca y est, la route de la parole sur le trauma est ouverte, il est temps de<br />

s’y <strong>en</strong>gager. Les rêves se succèd<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>les</strong> comm<strong>en</strong>taires sont pertin<strong>en</strong>ts.<br />

Son id<strong>en</strong>tification à son père agresseur n’a plus de secr<strong>et</strong>s pour lui, mais<br />

aussi le fait que c’est le seul moy<strong>en</strong> qu’il ait trouvé alors pour ne pas<br />

dev<strong>en</strong>ir fou. Sa mère a raison de se plaindre de ce qu’il se conduit<br />

exactem<strong>en</strong>t comme lui avec elle. Ce qui l’amène à se souv<strong>en</strong>ir qu’à<br />

dix-douze ans il était amoureux d’elle, qu’il éprouvait pour elle un désir<br />

physique. Il s’aperçoit que :

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