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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

LA NÉVROSE TRAUMATIQUE DÉCLENCHÉE 69<br />

Dans « <strong>les</strong> syndromes de la guerre du Golfe », nous avons examiné,<br />

dix ans après, beaucoup de ces jeunes <strong>en</strong>gagés chez <strong>les</strong>quels<br />

ces troub<strong>les</strong> avai<strong>en</strong>t donné un cours malheureux à leur exist<strong>en</strong>ce, sans<br />

qu’ils s’aperçoiv<strong>en</strong>t de la relation de cause à eff<strong>et</strong> <strong>en</strong>tre un événem<strong>en</strong>t<br />

traumatique <strong>et</strong> leurs difficultés relationnel<strong>les</strong> ultérieures. Généralem<strong>en</strong>t<br />

un seul <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> perm<strong>et</strong>tait d’établir c<strong>et</strong>te relation <strong>et</strong> ils compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />

tout d’un coup, comme dans une illumination, que leur épouse <strong>et</strong> leurs<br />

<strong>en</strong>fants avai<strong>en</strong>t de bonnes raisons de se plaindre d’eux. Dans ces cas, le<br />

syndrome de répétition était toujours discr<strong>et</strong>, parfois limité à des réveils<br />

<strong>en</strong> sursaut p<strong>en</strong>dant la nuit sans que ce réveil soit rapporté par eux à un<br />

cauchemar.<br />

Il est bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que ces pati<strong>en</strong>ts ne remplissai<strong>en</strong>t pas <strong>les</strong> critères<br />

du PTSD selon le DSM-IV.<br />

Les troub<strong>les</strong> du caractère, <strong>en</strong> plus de quelques symptômes de la<br />

dépression ou de l’angoisse, constitu<strong>en</strong>t ce qui est généralem<strong>en</strong>t rangé<br />

sous le nom de « personnalité traumato-névrotique ». Nous ne p<strong>en</strong>sons<br />

pas que la personnalité, comme structure, soit modifiée par le traumatisme<br />

psychique, sauf cas extrêmes. Parfois, <strong>en</strong> revanche, l’angoisse<br />

liée au trauma fait apparaître des symptômes névrotiques, troub<strong>les</strong><br />

obsessionnels ou conversifs.<br />

Les troub<strong>les</strong> des conduites<br />

– Conduites suicidaires avec suicide réussi chez une proportion notable<br />

de pati<strong>en</strong>ts. El<strong>les</strong> sont fréqu<strong>en</strong>tes <strong>et</strong> témoign<strong>en</strong>t d’une certaine gravité<br />

de la névrose. C<strong>et</strong>te attirance pour la mort étonne souv<strong>en</strong>t <strong>les</strong> pati<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong> raison de son illogisme appar<strong>en</strong>t. Ils ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas que,<br />

ayant échappé à la mort, ils <strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>us à la rechercher. On peut<br />

compr<strong>en</strong>dre ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t si l’on adm<strong>et</strong> que le suicide, chez eux, n’est<br />

pas une façon de rejoindre le néant qu’ils ont aperçu mais au contraire<br />

une façon de se r<strong>en</strong>dre « immortels ». Ces conduites agressives, qui<br />

vont jusqu’au passage à l’acte, leur apparaiss<strong>en</strong>t comme la solution<br />

d’une t<strong>en</strong>sion meurtrière qui <strong>les</strong> habite ;<br />

– Conduites addictives. Ces conduites se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sous le jour habituel<br />

de l’alcoolisme, de la toxicomanie, de la <strong>prise</strong> de médicam<strong>en</strong>ts<br />

sédatifs <strong>et</strong> <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> des conduites alim<strong>en</strong>taires (anorexie, boulimie<br />

ou alternance des deux). Pour une part ils témoign<strong>en</strong>t d’une t<strong>en</strong>tative<br />

d’automédication mais aussi du désir de répondre aux exig<strong>en</strong>ces de<br />

la pulsion de mort. Il faut voir dans la visée ultime de la dép<strong>en</strong>dance<br />

alcoolique, fréqu<strong>en</strong>te chez <strong>les</strong> anci<strong>en</strong>s soldats français, une façon de<br />

« se m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> marge du monde des vivants » <strong>et</strong> d’installer <strong>les</strong> autres<br />

dans le rôle de persécuteurs, un peu comme s’ils disai<strong>en</strong>t : « Voyez

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