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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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72 CLINIQUE<br />

Il nous est arrivé de traiter p<strong>en</strong>dant trois ans un cadre avec de hautes<br />

responsabilités, pour un état dépressif sévère ayant nécessité de fréqu<strong>en</strong>tes<br />

hospitalisations. P<strong>en</strong>dant toute c<strong>et</strong>te période, il est resté sous Clomipramine<br />

(un antidépresseur) à dose thérapeutique, comme on disait alors pour <strong>les</strong><br />

doses élevées. Il a fini par sortir de son état dépressif. La psychologue<br />

qui le suivait <strong>en</strong> psychothérapie soupçonnait comme nous une origine<br />

traumatique mais il était catégorique sur l’abs<strong>en</strong>ce, dans ses antécéd<strong>en</strong>ts,<br />

d’un événem<strong>en</strong>t critique. Ce n’est qu’une fois guéri qu’il nous a livré comme<br />

une chose de peu d’importance, <strong>et</strong> surtout datant de plus de vingt-cinq ans,<br />

un événem<strong>en</strong>t sanglant, tragique <strong>et</strong> touchant des proches. Il ne voyait pas<br />

l’intérêt de parler de cela.<br />

On l’aura compris, le diagnostic n’est pas toujours facile, surtout<br />

quand <strong>les</strong> pati<strong>en</strong>ts vont porter leur plainte chez un médecin généraliste<br />

ou le spécialiste de tel ou tel organe. Il est vrai qu’aujourd’hui le corps<br />

médical est de mieux <strong>en</strong> mieux informé de c<strong>et</strong>te pathologie.<br />

Ce long préambule va nous éviter des développem<strong>en</strong>ts un peu fastidieux.<br />

Les « masques » <strong>les</strong> plus fréqu<strong>en</strong>ts de la névrose traumatique<br />

sont :<br />

– Les troub<strong>les</strong> du caractère <strong>et</strong> de l’humeur (voir supra « La dépression<br />

post-traumatique », « Le suicide » <strong>et</strong> l’« Agressivité <strong>et</strong> passage à<br />

l’acte ») ;<br />

– Les troub<strong>les</strong> des conduites (signalons <strong>les</strong> états de pharmacodép<strong>en</strong>dance,<br />

avec <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> historiques des toxicomanies des anci<strong>en</strong>s<br />

GI ’s [contestés parfois dans leur rapport à la guerre], ou l’alcoolisme<br />

des anci<strong>en</strong>s de l’Indochine [pas tous bi<strong>en</strong> sûr]) ;<br />

– Les plaintes somatiques avec une quête inlassable <strong>et</strong> vaine d’un<br />

diagnostic surtout si il y a eu des b<strong>les</strong>sures physiques (traumatisme<br />

crâni<strong>en</strong> ou fracture par exemple) ; <strong>les</strong> c<strong>en</strong>tres antidouleur connaiss<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> ce problème (il est souv<strong>en</strong>t impossible d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une psychothérapie<br />

avec un pati<strong>en</strong>t qui nécessite <strong>en</strong>core des soins médicaux,<br />

chirurgicaux ou de rééducation) ;<br />

– Les grands états anxieux (attaques de panique, phobies multip<strong>les</strong><br />

jusqu’à la panphobie) ;<br />

– Les maladies psychosomatiques, <strong>les</strong> plus à même d’<strong>en</strong>gloutir le syndrome<br />

de répétition.<br />

Citons à ce propos un dernier cas.<br />

C<strong>et</strong> officier <strong>en</strong>durci est <strong>en</strong>voyé <strong>en</strong> mission à l’étranger avec une dizaine<br />

d’hommes pour déterrer des cadavres. Ces militaires fourniss<strong>en</strong>t du matériel<br />

aux médecins légistes du Tribunal pénal international. Tout se passe

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