Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
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78 CLINIQUE<br />
Ils ont remarqué égalem<strong>en</strong>t que <strong>les</strong> antidépresseurs ont une action<br />
positive sur l’<strong>en</strong>semble de la symptomatologie du type PTSD.<br />
Deux choses au moins ont échappé à ces chercheurs ; l’une, c’est que<br />
la dépression ne se résume pas aux critères du MDD, l’autre, c’est que<br />
<strong>les</strong> critères C <strong>et</strong> D des DSM-III, IIIR <strong>et</strong> IV du PTSD sont constitués de<br />
bon nombre de symptômes dépressifs :<br />
– Critères C : s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’av<strong>en</strong>ir bouché, réduction n<strong>et</strong>te de l’intérêt<br />
pour <strong>les</strong> activités importantes, s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de détachem<strong>en</strong>t d’autrui,<br />
restriction des affects ;<br />
– Critère D : sommeil interrompu, irritabilité, ou accès de colère, difficulté<br />
de conc<strong>en</strong>tration.<br />
Comme nous l’avons montré dans le chapitre 1, tout est <strong>en</strong> place dès<br />
l’effraction traumatique pour qu’une baisse de l’humeur fasse partie<br />
intégrante de la névrose traumatique, même s’il peut ne s’agir que d’une<br />
simple tristesse dans <strong>les</strong> cas <strong>les</strong> moins graves. Nous y revi<strong>en</strong>drons.<br />
Dans le cours des psychothérapies, le sourire puis la gaîté ne réapparaiss<strong>en</strong>t<br />
que lorsque le suj<strong>et</strong> est libéré du poids de l’image traumatique<br />
<strong>et</strong> de l’impression d’abandon. Quant au s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de culpabilité, <strong>les</strong><br />
choses sont moins simp<strong>les</strong>, ce qui t<strong>en</strong>d à montrer que <strong>les</strong> êtres humains<br />
s’accommod<strong>en</strong>t assez bi<strong>en</strong> de porter une faute quand elle a peu de<br />
consistance dans la réalité.<br />
Nous allons faire maint<strong>en</strong>ant un p<strong>et</strong>it détour par le stress, <strong>les</strong> « événem<strong>en</strong>ts<br />
de vie » <strong>et</strong> le harcèlem<strong>en</strong>t parce que tous <strong>les</strong> trois peuv<strong>en</strong>t<br />
être générateurs de dépression <strong>et</strong> qu’ils sont souv<strong>en</strong>t confondus avec<br />
le traumatisme. Tous <strong>les</strong> trois peuv<strong>en</strong>t aussi s’<strong>en</strong>richir d’un mom<strong>en</strong>t<br />
traumatique, circonstance que nous allons exclure ici.<br />
Le stress est une réaction psychophysiologique globale à une<br />
contrainte ou à une m<strong>en</strong>ace. Quand il est modéré, il sert l’adaptation<br />
à ces types de situations <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant l’organisme au maximum de ses<br />
capacités <strong>psychiques</strong> de perception ou de réaction.<br />
Si la <strong>charge</strong> émotionnelle est trop importante, le suj<strong>et</strong> va se r<strong>et</strong>rouver<br />
<strong>en</strong> état de stress dépassé dans lequel, à l’inverse, <strong>les</strong> facultés d’adaptation<br />
vont se r<strong>et</strong>rouver diminuées, voire anéanties. Quand la situation<br />
stressante se prolonge, arrive un mom<strong>en</strong>t où <strong>les</strong> capacités adaptatives<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t moins bonnes sans que le suj<strong>et</strong> ne s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>de toujours<br />
compte. C’est ce problème que l’on r<strong>en</strong>contre avec <strong>les</strong> autorités qui<br />
dirig<strong>en</strong>t <strong>les</strong> secours dans une catastrophe. Il arrive un mom<strong>en</strong>t où<br />
leurs décisions devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t contre-productives <strong>et</strong> même dangereuses.<br />
Dans d’autres situations apparaît ce que l’on appelle la dépression<br />
d’épuisem<strong>en</strong>t. La dépression est alors une « maladie de l’adaptation »