Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
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136 THÉRAPEUTIQUE<br />
nous parlerons plus tard <strong>et</strong> qui peuv<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er à choisir plutôt le<br />
groupe de parole ;<br />
2. Le suj<strong>et</strong> n’apparti<strong>en</strong>t pas à un groupe constitué : <strong>en</strong> ce cas on peut utiliser<br />
trois méthodes d’interv<strong>en</strong>tion : l’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> individuel, le débriefing<br />
individuel ou le groupe de parole.<br />
En outre, il est nécessaire de savoir apprécier l’état émotionnel réel de<br />
la victime au mom<strong>en</strong>t des soins post-immédiats. La victime ne pourra<br />
bénéficier de la technique assez inquisitoriale du débriefing, individuel<br />
ou collectif, que si elle a mis <strong>en</strong> place ses propres mécanismes de<br />
déf<strong>en</strong>se <strong>et</strong> a récupéré ses assises émotionnel<strong>les</strong> ; il a été proposé de<br />
s’assurer du r<strong>et</strong>our à la normale du pouls <strong>et</strong> de la t<strong>en</strong>sion, voire du taux<br />
de cortisol. Le suj<strong>et</strong> est resté sous le coup de l’événem<strong>en</strong>t, lorsqu’il a été<br />
fragilisé par le choc qu’il vi<strong>en</strong>t de subir, que c<strong>et</strong>te fragilité soit manifeste<br />
ou non, il convi<strong>en</strong>t de choisir une méthode de soins plus douce, comme<br />
l’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> individuel ou le groupe de parole où chacun ne dira que ce<br />
qu’il a <strong>en</strong>vie de dire <strong>et</strong> ri<strong>en</strong> de plus (Lebigot, 2001).<br />
Le terme de débriefing ne fait ri<strong>en</strong> pour cacher ses origines américaines<br />
<strong>et</strong> c’est <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> aux États-Unis, p<strong>en</strong>dant la Seconde Guerre<br />
mondiale qu’est née l’idée du débriefing. À c<strong>et</strong>te époque, <strong>les</strong> pilotes des<br />
patrouil<strong>les</strong> aéri<strong>en</strong>nes assistai<strong>en</strong>t, avant le vol, à un briefing (« to brief »<br />
signifie informer) au cours duquel leur étai<strong>en</strong>t expliqués leur mission<br />
<strong>et</strong> <strong>les</strong> moy<strong>en</strong>s qu’ils avai<strong>en</strong>t de l’accomplir, <strong>les</strong> difficultés auxquel<strong>les</strong><br />
ils devai<strong>en</strong>t s’att<strong>en</strong>dre, <strong>et</strong>c. À leur r<strong>et</strong>our, c’était à eux de nourrir un<br />
débriefing sur la façon dont la mission s’était déroulée, <strong>les</strong> raisons<br />
év<strong>en</strong>tuel<strong>les</strong> d’un échec ou de changem<strong>en</strong>ts par rapport au programme<br />
prévu. Il leur rev<strong>en</strong>ait égalem<strong>en</strong>t de critiquer un ou plusieurs points des<br />
informations <strong>et</strong> consignes qu’ils avai<strong>en</strong>t reçues. Il s’agissait donc <strong>en</strong>tre<br />
<strong>les</strong> décideurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> exécutants d’un échange purem<strong>en</strong>t technique, d’où<br />
<strong>les</strong> états d’âme étai<strong>en</strong>t bannis quel<strong>les</strong> que soi<strong>en</strong>t <strong>les</strong> épreuves traversées.<br />
Plus tard, il est apparu évid<strong>en</strong>t, aux uns comme aux autres, qu’il<br />
n’était pas inutile d’introduire dans ces dialogues un peu des émotions<br />
ress<strong>en</strong>ties par <strong>les</strong> pilotes, lors de leur mission : cela r<strong>en</strong>dait parfois<br />
plus compréh<strong>en</strong>sib<strong>les</strong> <strong>les</strong> comptes r<strong>en</strong>dus techniques, <strong>et</strong> <strong>les</strong> militaires<br />
ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un certain soulagem<strong>en</strong>t d’avoir pu exprimer devant leur<br />
chef un peu de leur vécu.