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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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156 THÉRAPEUTIQUE<br />

dans <strong>les</strong> trauma c<strong>en</strong>ters où <strong>les</strong> victimes se repaiss<strong>en</strong>t des horreurs qu’ils<br />

ont traversées (O’Nan, 1999).<br />

Les débriefeurs<br />

Le fait que le débriefing soit utilisé comme méthode de soins impose<br />

que <strong>les</strong> débriefeurs soi<strong>en</strong>t des thérapeutes. Ce sont des psychiatres,<br />

des psychologues clinici<strong>en</strong>s — quand c’est possible — accompagnés<br />

d’infirmiers psychiatriques. Être clinici<strong>en</strong> suppose de savoir <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la<br />

parole du pati<strong>en</strong>t, de savoir décrypter le s<strong>en</strong>s profond de ses propos, de<br />

savoir répondre ou ne pas répondre, de savoir comm<strong>en</strong>t inviter celui qui<br />

parle à <strong>en</strong> dire plus même si dans un débriefing collectif on ne poussera<br />

jamais trop loin l’exercice. Être clinici<strong>en</strong> perm<strong>et</strong> de reconnaître un<br />

suj<strong>et</strong> de structure psychotique qui nécessitera un abord particulier. Il<br />

n’est pas inutile que <strong>les</strong> débriefeurs ai<strong>en</strong>t une expéri<strong>en</strong>ce de thérapie<br />

de groupe. Il est par ailleurs souhaitable qu’ils n’ai<strong>en</strong>t pas eux-mêmes<br />

vécu l’événem<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> que dans certaines situations ce soit inévitable<br />

(Devillières, 2001).<br />

Les débriefeurs doiv<strong>en</strong>t être au moins deux. Il faut, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, que l’un<br />

d’<strong>en</strong>tre eux puisse accompagner à l’extérieur de la salle le participant<br />

qui serait gagné par l’émotion, afin de s’occuper de lui de façon adéquate<br />

<strong>et</strong> de juger de sa capacité év<strong>en</strong>tuelle à rejoindre le groupe, une<br />

fois la crise passée. En outre, il est bi<strong>en</strong> que le m<strong>en</strong>eur ait à côté de<br />

lui quelqu’un qui soit att<strong>en</strong>tif à ce qui est dit <strong>et</strong> aux réactions que cela<br />

provoque chez ceux qui écout<strong>en</strong>t. Il peut lui arriver de saisir des choses<br />

importantes qui ont échappé au m<strong>en</strong>eur, il pourra alors <strong>les</strong> réintroduire<br />

dans la séance à un mom<strong>en</strong>t qui lui paraîtra opportun.<br />

Dans un débriefing qui fonctionne bi<strong>en</strong>, <strong>les</strong> m<strong>en</strong>eurs doiv<strong>en</strong>t favoriser<br />

ce mouvem<strong>en</strong>t qui fait que <strong>les</strong> participants s’adress<strong>en</strong>t de moins <strong>en</strong><br />

moins à eux <strong>et</strong> de plus <strong>en</strong> plus à l’<strong>en</strong>semble du groupe.<br />

Les débriefeurs doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t faire preuve d’inv<strong>en</strong>tion dans <strong>les</strong><br />

situations particulières <strong>et</strong> parfois contrev<strong>en</strong>ir aux règ<strong>les</strong> admises pour<br />

une bonne pratique. Un exemple illustrera ce principe.<br />

Dans le cadre d’une opération extérieure, un véhicule blindé circulant sur<br />

une piste des Balkans est accid<strong>en</strong>té <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve proj<strong>et</strong>é <strong>en</strong> contrebas<br />

de la route. Il y a sept hommes à l’intérieur, l’un deux, gravem<strong>en</strong>t b<strong>les</strong>sé,<br />

sombre dans le coma. L’hélicoptère m<strong>et</strong> du temps à arriver <strong>et</strong> embarque le<br />

b<strong>les</strong>sé pour l’emm<strong>en</strong>er à l’hôpital de campagne. On dit aux soldats, à leur<br />

r<strong>et</strong>our au camp, que leur camarade va être évacué sur un hôpital militaire<br />

parisi<strong>en</strong>. Ri<strong>en</strong> n’est fait <strong>et</strong> il meurt au cours de la nuit. Après la cérémonie<br />

militaire, autour du cercueil qui, lui, sera rapatrié <strong>en</strong> avion sur la France, <strong>les</strong><br />

soldats sont réunis pour un débriefing. Ces militaires apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à une

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