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Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge

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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

L’EFFROI 39<br />

de choses dont je n’avais aucun souv<strong>en</strong>ir s’étai<strong>en</strong>t produites, particulièrem<strong>en</strong>t<br />

des événem<strong>en</strong>ts que je remarque <strong>en</strong> temps normal »)<br />

pourrai<strong>en</strong>t peut-être être rattachés à c<strong>et</strong>te première catégorie ;<br />

– La deuxième catégorie comporterait des items qui témoignerai<strong>en</strong>t de<br />

la prés<strong>en</strong>ce d’une grande quantité d’angoisse, produite par l’événem<strong>en</strong>t,<br />

à laquelle se surajoute une autre quantité d’angoisse produite<br />

par l’image incrustée, la sommation des deux aboutissant à des degrés<br />

d’angoisse considérab<strong>les</strong> <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> danger le fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />

voire l’unité, de l’appareil psychique. Dans c<strong>et</strong>te catégorie, l’item, qui<br />

repère des modifications corporel<strong>les</strong> est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant ;<br />

– Une catégorie d’items serait aussi <strong>en</strong> rapport avec un mécanisme de<br />

déf<strong>en</strong>se <strong>en</strong> place tout de suite avant, p<strong>en</strong>dant ou après un trauma, <strong>et</strong>,<br />

<strong>en</strong> particulier, celui sur lequel nous avons insisté : le déni.<br />

Il n’<strong>en</strong> reste pas moins que le degré d’angoisse peut être extrêmem<strong>en</strong>t<br />

élevé, simplem<strong>en</strong>t du fait de l’expéri<strong>en</strong>ce vécue, de la m<strong>en</strong>ace qui a<br />

pesé sur le suj<strong>et</strong>, sans qu’il y ait eu pour autant effraction traumatique<br />

<strong>et</strong> sans que l’on puisse craindre à l’av<strong>en</strong>ir la surv<strong>en</strong>ue d’une affection<br />

chronique, d’une névrose traumatique.<br />

Le plus souv<strong>en</strong>t, néanmoins, une importante déréalisation ou une<br />

transposition complète de l’instant dans un univers onirique correspond<br />

à une déf<strong>en</strong>se contre un traumatisme. On compr<strong>en</strong>d dès lors la valeur<br />

prédictive relative des symptômes dissociatifs péritraumatiques, mais il<br />

est intéressant de constater qu’ils cern<strong>en</strong>t d’assez près l’effroi tel que<br />

nous avons t<strong>en</strong>té de le décrire.<br />

CONCLUSION<br />

On peut se demander quel intérêt il y a à s’arrêter ainsi sur la <strong>clinique</strong><br />

de l’effroi habituellem<strong>en</strong>t si négligée. Nous voyons trois raisons de le<br />

faire.<br />

1. La première est que c<strong>et</strong>te <strong>clinique</strong> nous perm<strong>et</strong> une approche<br />

psychopathologique de l’effraction traumatique sous une forme métaphorique<br />

accessible. L’effroi est ce mom<strong>en</strong>t où l’image traumatique<br />

pénètre dans l’appareil psychique, repousse <strong>les</strong> représ<strong>en</strong>tations <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

signifiants qu’il conti<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> va s’incruster <strong>en</strong> son point le plus profond<br />

(poche du refoulem<strong>en</strong>t originaire) (Lebigot, 2000). Le resurgissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> s<strong>en</strong>s inverse de c<strong>et</strong>te image dans <strong>les</strong> cauchemars <strong>et</strong> <strong>les</strong> revivisc<strong>en</strong>ces<br />

provoque le même eff<strong>et</strong>. Il y a donc là une expéri<strong>en</strong>ce terrifiante où<br />

l’homme perd sa qualité d’« être parlant ».<br />

2. La deuxième raison de s’intéresser à l’effroi est que celui-ci perm<strong>et</strong><br />

de tracer une frontière parfaitem<strong>en</strong>t étanche <strong>en</strong>tre le stress <strong>et</strong> le

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