Traiter les traumatismes psychiques : clinique et prise en charge
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148 THÉRAPEUTIQUE<br />
au réel de la mort, c’est-à-dire susceptib<strong>les</strong> d’avoir constitué un traumatisme<br />
psychique (dans le cas des viols, même sans m<strong>en</strong>ace de mort,<br />
quelque chose qui est de l’ordre de la néantisation de la personne peut<br />
être r<strong>en</strong>contré).<br />
Dans <strong>les</strong> faits, c<strong>et</strong>te précision a son importance. Si <strong>les</strong> victimes<br />
d’att<strong>en</strong>tats peuv<strong>en</strong>t être l’obj<strong>et</strong> d’un débriefing, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> des victimes<br />
relèv<strong>en</strong>t, el<strong>les</strong>, d’une autre méthode, quel que soit leur degré<br />
de souffrance. Il s’agit de t<strong>en</strong>ir compte du fait que le traumatisme<br />
psychique résulte d’une perception comme nous l’avons vu dans le<br />
premier chapitre. Il est cep<strong>en</strong>dant difficile de savoir qui, dans un groupe<br />
de rescapés, a été traumatisé ou simplem<strong>en</strong>t stressé.<br />
« Il y aura trauma si la mort s’est imposée au suj<strong>et</strong> comme un réel,<br />
une perception sans médiation, dans un mom<strong>en</strong>t d’effroi. La scène du<br />
trauma a fait intrusion dans l’appareil psychique <strong>et</strong> s’y est incrustée, hors<br />
signification... »<br />
(Cf. Daligand, 1997 ; Damiani, 2002 ; De Clercq, 1996, 1999 ; De<br />
Soir, Vermeir<strong>en</strong>, 2002 ; Gautier, 1998 ; Lassagne, 1998, 2001 ; Lebigot,<br />
1997b, 1998a, 2001 ; Jeudy, 2002 ; Passamar, 2003 ; Vermeir<strong>en</strong>, 2001,<br />
<strong>et</strong>c.).<br />
Le débriefing poursuit deux buts, dont l’un est atteint assez<br />
facilem<strong>en</strong>t tandis que l’autre reste hypothétique. Le stress bénéficie<br />
d’une façon très évid<strong>en</strong>te de l’application de la méthode : <strong>les</strong> victimes<br />
se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t soulagées <strong>et</strong> apaisées. Leurs symptômes,<br />
comme <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> du sommeil, <strong>les</strong> céphalées, diminu<strong>en</strong>t ou<br />
disparaiss<strong>en</strong>t dans <strong>les</strong> heures ou <strong>les</strong> jours qui suiv<strong>en</strong>t. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, r<strong>et</strong>rouvé<br />
dans toutes <strong>les</strong> études <strong>et</strong> observé par tous <strong>les</strong> débriefeurs, a été la<br />
cause principale du succès quasi universel du débriefing, <strong>en</strong> général du<br />
débriefing de Mitchell. Mais toute forme de débriefing obti<strong>en</strong>t le même<br />
résultat. Ce soulagem<strong>en</strong>t de la souffrance des suj<strong>et</strong>s n’est curieusem<strong>en</strong>t,<br />
comme on l’a vu, pas considéré comme un résultat thérapeutique chez<br />
Mitchell <strong>et</strong> ses imitateurs, alors que, bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t, cela <strong>en</strong> est un.<br />
Le trauma, <strong>en</strong> revanche, laisse moins voir son accessibilité au débriefing<br />
<strong>et</strong> aucune étude jusqu’à maint<strong>en</strong>ant n’est v<strong>en</strong>ue répondre à c<strong>et</strong>te<br />
question.<br />
On peut se demander ce qui, dans la méthode choisie par <strong>les</strong> francophones,<br />
leur perm<strong>et</strong> de croire qu’elle favorise le travail d’élaboration.<br />
Il est procédé là de façon très différ<strong>en</strong>te de la méthode de Mitchell<br />
dans laquelle <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s sont sollicités à parler <strong>les</strong> uns après <strong>les</strong> autres<br />
d’abord des faits, puis, quand arrive leur tour, des p<strong>en</strong>sées qu’ils ont<br />
pu avoir, <strong>en</strong>fin, dans un troisième <strong>et</strong> dernier temps, des émotions que