(tenue <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne vertébrale, centre <strong>de</strong> gravité dans le ventre, relâchement muscu<strong>la</strong>irequelle que soit <strong>la</strong> position). Le corps aussi peut et doit être transforme.Ici, tout <strong>de</strong> suite, nous nous heurtons à un paradoxe apparent: c’est à l’intérieur ducorps que se révèle une réalité qui transcen<strong>de</strong> le corps, qui transcen<strong>de</strong> <strong>la</strong> consciencelimitée par le corps. À l’intérieur et grâce au corps.Si <strong>la</strong> méditation est l’effort pour prendre conscience <strong>de</strong> ce qui, en nous, ne change pas,c’est aussi l’effort pour prendre conscience <strong>de</strong> ce qui, en nous, peut subsister après <strong>la</strong>mort du corps physique, peut être « immortel ».Une fois encore, je reviens à notre point <strong>de</strong> départ afin <strong>de</strong> voir <strong>com</strong>ment, ensuite,croître à partir <strong>de</strong> là. Notre point <strong>de</strong> départ, c’est notre soumission au corps. Le chemin,c’est notre libération progressive par rapport au corps dont nous <strong>de</strong>venons le maître. Lecorps est soit un obstacle, soit un allié. Le corps peut être une prison ou il peut être untemple. Le corps peut être un tyran ou il peut être un merveilleux serviteur. Nous ne<strong>de</strong>vons ni lui obéir, ni le malmener mais le diriger <strong>com</strong>me un cavalier mène son cheval,nous dit le symbole du centaure.Le but est suprahumain, supranormal, transcendant (du limité à l’Illimité, <strong>de</strong> <strong>la</strong>multiplicité à l’Unité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort à <strong>la</strong> Vie Éternelle) mais le chemin exige <strong>la</strong> participation<strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> nousmêmes. Il n’est pas possible <strong>de</strong> progresser, <strong>de</strong> s’unifier, <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirlibre, sans un nouveau fonctionnement <strong>de</strong> l’organisme. La libération n’est pas seulement<strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s conflits menant à une paix que nous pouvons concevoir dèsaujourd’hui : joie, sérénité, réconciliation avec soimême, ne plus se contredire. Il y abien plus que ce<strong>la</strong> : <strong>de</strong>s niveaux d’être, <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réalité — appelezlessublimes, divins, surnaturels, <strong>com</strong>me vous voudrez — qui nous atten<strong>de</strong>nt et qui sont lesens <strong>de</strong> l’existence humaine, même si 99 % <strong>de</strong>s hommes s’en désintéressent.A mesure que nous progressons sur <strong>la</strong> voie, <strong>de</strong> nouveaux aspects <strong>de</strong> nousmêmes<strong>de</strong>viennent indignes <strong>de</strong> nous. Il est indigne d’un chercheur spirituel d’admettre sans riententer que son organisme <strong>de</strong>meure soumis à <strong>de</strong>s insuffisances <strong>com</strong>me <strong>la</strong> constipation,l’aérophagie, les maux <strong>de</strong> tête, le manque <strong>de</strong> souffle, les douleurs dans le dos, d’autantplus que ces troubles ont un aspect vital et psychique très profond. Il est indigne d’unchercheur <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong> s’installer dans les <strong>la</strong>xatifs, les analgésiques, toutes les pilules ettous les suppositoires, car une hygiène défail<strong>la</strong>nte est un obstacle sur le chemin <strong>de</strong>l’unification et <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération. Le corps aussi doit être transmué, éc<strong>la</strong>iré, associé auchangement <strong>de</strong> tout l’être. C’est parfaitement possible. Je connais bien <strong>de</strong>s gens quivivaient dans les maux et les médicaments et que l’hygiène et le hathayoga ont<strong>com</strong>plètement transformés.A partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> docilité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> soumission du corps physique mortel, <strong>com</strong>mence une vie<strong>de</strong> plus en plus affranchie du corps. <strong>Les</strong> re<strong>la</strong>tions sensorielles par <strong>la</strong> vue, le toucher,l’ouïe, font p<strong>la</strong>ce à une <strong>com</strong>munion plus subtile ou plus fine, où le véritable sentiment <strong>de</strong>n’être qu’un <strong>de</strong>vient perceptible.Je touche là à un domaine que l’on a dénommé parapsychologique, extra sensoriel,subtil, métapsychique, mais qui est le plus souvent abordé avec une orientation fausse,
c’estàdire en cherchant au <strong>de</strong>hors ce qui doit être trouvé au <strong>de</strong>dans.L’unité organique <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> nature, <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> manifestation, nous échappepratiquement, même si <strong>la</strong> science contemporaine <strong>la</strong> confirme. D’abord nous ne tenons<strong>com</strong>pte que du p<strong>la</strong>n physique (ou matériel, ou grossier ou, en effet, sensoriel). Puis nousne <strong>com</strong>prenons pas <strong>de</strong> quelle façon nous faisons partie <strong>de</strong> l’univers. Comme tout le reste,chacun d’entre nous est une forme particulière d’une unique énergie. J’ai cité, au début <strong>de</strong>cet ouvrage, <strong>la</strong> <strong>com</strong>paraison du vaste et durable océan et <strong>de</strong>s vagues multiples etéphémères. Je peux prendre aussi celle <strong>de</strong>s feuilles d’un même arbre. Si <strong>de</strong>ux feuillesavaient une conscience d’ellesmêmes et vou<strong>la</strong>ient <strong>com</strong>muniquer jusqu’à sentir qu’ellesne font qu’un, aucune tentative <strong>de</strong> se rejoindre par l’extérieur ne saurait y réussir, quandbien même elles parviendraient à se toucher, à se coller l’une contre l’autre. Elles seronttoujours <strong>de</strong>ux. Mais si, en même temps qu’elles se reconnaissent physiquement <strong>com</strong>me<strong>de</strong>ux, chacune <strong>de</strong>s feuilles prend conscience <strong>de</strong> son appartenance au même arbre, à <strong>la</strong>même vie, elles réaliseront leur unité. C’est pourquoi un dicton bengali proc<strong>la</strong>me que «l’amour ferme <strong>la</strong> porte du <strong>de</strong>hors et ouvre <strong>la</strong> porte du <strong>de</strong>dans ». C’est en rentrant en nousmêmes,en nous ouvrant à <strong>la</strong> source en nous <strong>de</strong> toute vie, en nous unissant à ce qui est ennous universel ou suprapersonnel, que nous pouvons <strong>com</strong>muniquer ou <strong>com</strong>munier avecl’autre, pas en nous projetant au<strong>de</strong>hors vers lui, que ce soit physiquement oupsychiquement.Le but <strong>de</strong> l’incarnation humaine est <strong>de</strong> réaliser une vie <strong>de</strong> plus en plus libre du corps et<strong>de</strong>s pensées et émotions étroitement liées à ce corps à travers le système nerveux, lesg<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, l’assimi<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture, etc. Une vie qui finit par être si libre du corps que<strong>la</strong> mort <strong>de</strong> ce corps n’y enlève rien. C’est rarissime mais ce n’est pas impossible. Réussirsa vie, c’est être prêt à mourir consciemment.La méditation, en nous libérant peu à peu du p<strong>la</strong>n purement physique où vit toutel’humanité occi<strong>de</strong>ntale contemporaine, nous apprend que le courant <strong>de</strong> l’existence nousmasque <strong>de</strong>s perceptions ou <strong>de</strong>s réalités d’un ordre supérieur. Mais, pour être libre ducorps, il faut d’abord l’accepter <strong>com</strong>plètement, sans rien considérer <strong>com</strong>me négligeable,vulgaire, dégoûtant. Un <strong>de</strong>s apports précieux <strong>de</strong> Freud est d’avoir montré l’importance <strong>de</strong>détails auxquels <strong>la</strong> pu<strong>de</strong>ur mensongère refuse <strong>de</strong> s’intéresser. En nous, tout est lié, toutréagit sur tout et aucun détail n’est insignifiant ou sans valeur pour celui ou celle quicherche à se connaître et veut <strong>de</strong>venir libre et conscient.Il faut donner toute leur importance à <strong>la</strong> respiration, seule fonction instinctive sur<strong>la</strong>quelle nous ayons immédiatement <strong>la</strong> possibilité d’intervenir, et à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>xationmuscu<strong>la</strong>ire. Dans beaucoup <strong>de</strong> monastères orientaux, notamment bouddhistes, l’attentionaux mouvements est un exercice quotidien : je me lève consciemment, je marcheconsciemment, je mange consciemment, je respire consciemment. « Pas même cueillir unbrin d’herbe sans savoir qu’on le fait et pourquoi on le fait », m’a dit un jour mon maître.Faire ce que l’on fait, être dans son geste, au lieu <strong>de</strong> penser à autre chose en même temps.Avec l’exercice, cette vigi<strong>la</strong>nce peut se développer au point <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir naturelle etpresque permanente. Mais, au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie, que nous en sommes loin! Nous sommestellement emportés par tout ce que nous faisons que nous ne sommes plus nulle part.
- Page 1 and 2:
Les chemins de la sagesse - Arnaud
- Page 3 and 4:
pas, comme des frères et comme des
- Page 5 and 6:
peut devenir un sage. J’en ai app
- Page 7 and 8:
que si je pouvais atteindre l'Illim
- Page 9 and 10:
tant que vague n’est rien, tellem
- Page 11 and 12:
hindou, je suis coupé du musulman,
- Page 13 and 14:
maîtres hindous mettent au contrai
- Page 15 and 16:
suis brun. » Personne ne songerait
- Page 17 and 18:
Libération. Comment pourraitil y
- Page 19 and 20:
voir, voir où sont la dépendance
- Page 21 and 22:
pensées, le pivot autour duquel le
- Page 23 and 24:
frapper un enfant inoffensif à cou
- Page 25 and 26:
Depuis la petite enfance, sous la p
- Page 27 and 28:
informations sur ce qui se passe av
- Page 29 and 30:
échantillon. Il ne succombe plus p
- Page 31 and 32:
vers une simplification de plus en
- Page 33 and 34:
3. Trouver son maîtreToute science
- Page 35 and 36:
éducation s’est conservée tant
- Page 37 and 38:
sexuelles mais de pouvoir les arrê
- Page 39 and 40:
Cette dépendance du passé déterm
- Page 41 and 42:
chirurgie psychique extrêmement cr
- Page 43 and 44:
une nécessité, comme de manger, o
- Page 45 and 46:
s’éliminent d’euxmêmes à l
- Page 47 and 48:
mangerez un champignon dont vous ê
- Page 49 and 50:
immuable, permanente à laquelle ri
- Page 51 and 52:
plus de maîtrise sur soi et sur le
- Page 53 and 54: certains, qui n’avaient besoin ni
- Page 55 and 56: fortes chances, s’ils ne sont pas
- Page 58 and 59: 5. Oser dire ouiAujourd’hui, ma v
- Page 60 and 61: suis » dans toutes les plantes, to
- Page 62 and 63: comportement une série de réactio
- Page 64 and 65: toutes choses concourent au bien de
- Page 66 and 67: cramponnons aux émotions agréable
- Page 68 and 69: l’ego, une des meilleures attrape
- Page 70 and 71: prenons toujours nos réactions pou
- Page 72 and 73: accepte, s’ouvre, s’élargit, p
- Page 74 and 75: mettons pas en doute la situation d
- Page 76 and 77: se situe en dehors de cette catégo
- Page 78 and 79: notions intellectuelles discutées.
- Page 80 and 81: ares, très rares sont ceux qui par
- Page 82 and 83: Bouddha, Nagarjuna ou Bodhidharma e
- Page 84 and 85: J’ai assez voyagé et travaillé
- Page 86 and 87: s’agit et de la transformation po
- Page 88 and 89: éunion d’une tariqa et on me fit
- Page 90 and 91: Ces affirmations sont présentées
- Page 92 and 93: intervient, justement, la libérati
- Page 94 and 95: Libéré, libération. Le sage est
- Page 96 and 97: Le drame de la plupart des existenc
- Page 98 and 99: l’Identité suprême, l’identit
- Page 100 and 101: peuvent pas s’empêcher de fumer.
- Page 102 and 103: demeure présent, bien présent, da
- Page 106 and 107: Si nous sommes emportés par nos mo
- Page 108 and 109: L’expérience montre que la pens
- Page 110 and 111: liquidée — au prix d’un abando
- Page 112 and 113: 3. Vivre au présentNon seulement l
- Page 114 and 115: qu’aucune véritable croissance d
- Page 116 and 117: éphémères et sans peines passag
- Page 118 and 119: feu, et pour la réadaptation au mo
- Page 120 and 121: que luimême. Te voilà, lecteur,
- Page 122 and 123: « miséreuxL’horreur des banlieu
- Page 124 and 125: Qui ne s’est écrié : « Ah! ne
- Page 126 and 127: Soi impersonnel, il est vrai aussi
- Page 128 and 129: séparation. S’il y a deux, deux
- Page 130 and 131: opinions. Si je suis la paix, je ne
- Page 132 and 133: L’opposition plus ou moins incons
- Page 134 and 135: ultrasensible éprouve la séparati
- Page 136 and 137: L’homme ou la femme ordinaire —
- Page 138 and 139: » à plusieurs deviennent ou redev
- Page 140 and 141: les femmes, beaucoup de femmes cher
- Page 142 and 143: par l’énergie fondamentale, l’
- Page 144 and 145: s’il est un homme ou une femme, l
- Page 146 and 147: L’homme et la femme qui s’aimen
- Page 148 and 149: et si l’on tient compte de tous l
- Page 150 and 151: contemporain peutil accepter de v
- Page 152 and 153: conflit, la répression inconscient
- Page 154 and 155:
transmis oralement avant d’être
- Page 156 and 157:
distinction entre être et non-êtr
- Page 158 and 159:
elative peut être nié au nom de l
- Page 160 and 161:
faut faire alors attention à ne pa
- Page 162 and 163:
qu’ils sont plus ou moins éloign
- Page 164 and 165:
En sanscrit vairagya signifie la di
- Page 166 and 167:
Entre le monde sensible, ou physiqu
- Page 168 and 169:
vérité doit faire le chemin inver
- Page 170 and 171:
propensions, soient mises en jeu. L
- Page 172 and 173:
manifestation d’une division int
- Page 174 and 175:
est en lui et qu’il ne veut pas l
- Page 176 and 177:
le voir et l’accepter. Plus ses a
- Page 178 and 179:
aspirations, ses craintes, sa souff
- Page 180 and 181:
quelqu’un nous pose la question :
- Page 182 and 183:
particulier. En beaucoup il y a un
- Page 184 and 185:
chercher et trouver un maître —
- Page 186 and 187:
maîtres » sévissant en France n
- Page 188 and 189:
exemples à l’infini. Ce que nous
- Page 190 and 191:
considérée comme un bien. Le bien
- Page 192 and 193:
parlait de guerre et de levées de
- Page 194 and 195:
commettre l’acte, il peut avoir d
- Page 196 and 197:
son accomplissement parfait. Ce seu
- Page 198 and 199:
suggérer qu’il devrait toujours
- Page 200 and 201:
de ce qu’il ressent comme bon et
- Page 202 and 203:
mental, psychique, subtil. Tout ce
- Page 204 and 205:
leur enfance l’éducation appropr
- Page 206 and 207:
« criminel ou non », « acceptabl
- Page 208 and 209:
enforcent l’une l’autre. L’in
- Page 210 and 211:
Il faut toutefois tenir compte du f
- Page 212 and 213:
mental. Elles consistent à fixer s
- Page 214 and 215:
Gautama ? Le prince-moine a d’abo
- Page 216 and 217:
attachés au succès, à l’argent
- Page 218 and 219:
ont encore besoin de leur gloire, i
- Page 220 and 221:
une affinité spéciale avec lui le
- Page 222 and 223:
Le désir de gloire et le désir d
- Page 224 and 225:
Cette subjectivité : je veux cet h
- Page 226 and 227:
Dharma régit artha et kâma et rep
- Page 228 and 229:
que je sois dans cette profession e
- Page 230 and 231:
mon épouse. » « Je l’ai accept
- Page 232 and 233:
distinction peut paraître, au prem
- Page 234 and 235:
souffrance. Or ceci n’est que le
- Page 236 and 237:
peut pas envisager. Et, pourtant, c
- Page 238 and 239:
de la psychologie mais la Réalité
- Page 240:
toutes choses. » Quel homme ? L’