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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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propensions, soient mises en jeu. <strong>Les</strong> mécanismes inconscients constituent un écranbeaucoup trop épais. Un mental normal peut être convaincu intellectuellement <strong>de</strong> <strong>la</strong>vérité. Quand cette conviction est totale, elle passe dans le sentiment (le sentiment luidonne son adhésion) et alors le <strong>com</strong>portement se met tout naturellement en conformitéavec <strong>la</strong> vérité qui a été assimilée. Mais si le sentiment n’est pas disponible parce qu’uneémotion, permanente à l’état non-manifesté, l’en<strong>com</strong>bre, si son chemin est obstrué, <strong>la</strong><strong>com</strong>préhension restera superficielle. Elle sera sans cesse battue en brèche par toutes sortesd’idées produites par le mental et enracinées dans <strong>la</strong> distorsion émotionnelle. Bienentendu l’action ne pourra pas s’y conformer. Aucune croissance, aucun épanouissementintérieurs ne sont possibles dans ces conditions.Quant aux troisième et quatrième <strong>de</strong>grés, ce sont <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> fonctionnement dumental « normal ».Avec un mental normal — ou re<strong>de</strong>venu normal — s’il y a toujours dualisme doncémotions, il n’y a plus d’émotions inexplicables, d’émotions <strong>com</strong>plètementdisproportionnées par rapport à leur prétendue cause, d’émotions qui ne reposent sur rienet que rien ne justifie. À un mental normal on peut plus ou moins parler. Il n’en <strong>de</strong>meurepas moins que tant qu’il y a un mental — fût-il normal — il y a création et surimpositiond’autre chose que ce qui est, même si, <strong>com</strong>plètement dupes <strong>de</strong> ce mécanisme, nous ne lepercevons pas le moins du mon<strong>de</strong>. Ceci explique l’in<strong>com</strong>préhension souvent tragique qui,<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> Tour <strong>de</strong> Babel, divise les hommes entre eux, les sexes entre eux, les générationsentre elles, et produit tant <strong>de</strong> souffrance partout. L’in<strong>com</strong>préhension, au p<strong>la</strong>n intellectuel,crée l’émotion. Il y a <strong>de</strong>ux en moi : celui qui voit ce qui est et celui qui voit autre choseque ce qui est. Il y a donc <strong>de</strong>ux en face <strong>de</strong> moi : ce qui est et ce que je surimpose. Dans lejardin, il y a le monsieur qui vient et il y a mon monsieur qui vient. Ces mécanismesinconscients fondés sur les vasanas, les « prédispositions ou propensions <strong>la</strong>tentes duesaux impressions passées », jouent plus ou moins gravement mais ils jouent toujours. Laseule Réalité (non produite, immuable, intangible, indépendante) que j’aie jamais en face<strong>de</strong> moi est le Soi, l’atman. Si je vois — et c’est <strong>la</strong> vision normale <strong>de</strong> l’homme ordinaire— une entité, une individualité, un objet, je vois autre chose que ce qui est. Autrement ditje ne vois pas, je pense.Le mental normal a lui-même <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés selon qu’il considère l’apparence oul’essence <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s objets, c’est-à-dire selon qu’il <strong>com</strong>pare plus ou moins. Eneffet, le mental n’est jamais neutre. Neutre signifierait qu’il constate ce qui est, et riend’autre, <strong>com</strong>me un miroir. Or, consciemment ou inconsciemment, le mental fait toujoursintervenir <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>com</strong>paraison. Le mental ne peut jamais « voir » <strong>de</strong> façon pure.Il « pense » toujours plus ou moins. Tout ceci est re<strong>la</strong>tif: plus il pense moins il voit,moins il pense plus il voit. Re<strong>la</strong>tif, donc dépendant: ce mécanisme dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> conditionintérieure — également re<strong>la</strong>tive — du sujet qui pense. Il y a toute une série <strong>de</strong> niveaux.Le mental s’en tient à l’apparence quand il envisage un objet — une chose, un être —sous son aspect personnel. Il envisage l’essence quand il pénètre jusqu’à son aspectimpersonnel. Mais le mental ne peut pas voir véritablement l’essence, il peut seulement <strong>la</strong>penser, l’appréhen<strong>de</strong>r selon ses conceptions.

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