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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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notions intellectuelles discutées. Il y a une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus pressante pour <strong>de</strong>svérités confirmées par l’expérience individuelle intime, <strong>de</strong>s vérités qui puissent être «réalisées » et par lesquelles nous puissions être intérieurement transformés et libérés. <strong>Les</strong>gens en ont assez <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer insatisfaits et anxieux, assez d’idées et <strong>de</strong> conceptions quine changent rien et qui ne résolvent aucun <strong>de</strong> leurs vrais problèmes.Comme jeune homme j’ai été malheureux et désemparé mais l’idée que tous mesmalheurs tenaient à ce que j’étais m’est venue assez vite. Mon raisonnement se révé<strong>la</strong>itd’ailleurs très simple : alors que j ‘al<strong>la</strong>is <strong>de</strong> drame en déception, je constatais que monfrère paraissait n’avoir aucun problème, réussir tout ce qu’il entreprenait et ne rien désirer<strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> vie ne lui donnait pas. Ainsi, me disais­je, mon frère a <strong>la</strong> même hérédité quemoi et a reçu <strong>la</strong> même éducation mais tous mes maux lui sont épargnés ; les circonstancesextérieures étant les mêmes et les <strong>de</strong>stins si différents, c’est à moi que tient ma difficultéà vivre. Dès lors je renonçai à me justifier avec <strong>la</strong> seule chose à <strong>la</strong>quelle je fusse bon, àsavoir les étu<strong>de</strong>s et les examens, et je me mis à essayer <strong>de</strong> changer.J’avais vingt­<strong>de</strong>ux ans lorsque <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> « Je ne peux rien avoir si d’abord je ne suispas » s’imposa à moi <strong>de</strong> façon c<strong>la</strong>ire et nette. A cet âge­là, j’étais amoureux etmalheureux. Comme, en outre, j ‘étais en conflit ouvert avec mes parents au sujet <strong>de</strong> maprofession et incapable <strong>de</strong> me libérer <strong>de</strong> leur tutelle, il me semb<strong>la</strong>it ne <strong>de</strong>voir jamais sortird’un tunnel très noir. Un soir, à côté du métro Sèvres Babylone, un ami d’enfance que jeconsidérais <strong>com</strong>me beaucoup plus débrouil<strong>la</strong>rd que moi mais pas plus intelligent — sinonque me serait­il resté ? — me dit : « Comment veux­tu que les filles soient amoureuses <strong>de</strong>toi : elles n’ont personne en face d’elles, rien qu’un amour pour elles mais personne quiles aime. Tu es tellement i<strong>de</strong>ntifié que tu n’existes plus. » Loin <strong>de</strong> me défendre ou <strong>de</strong> mejustifier, je fus émerveillé par cette affirmation qui confirmait ce que j’avais pressenti etqui <strong>de</strong>vait déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> toute mon existence. Je reconnus qu’il y avait dans ces paroles unson différent <strong>de</strong> ce que j’avais entendu jusque­là et que mon ami avait trouvé <strong>la</strong> clé quenous cherchions pour <strong>com</strong>prendre ce qui nous arrivait. Le mot « i<strong>de</strong>ntifié » était nouveaupour moi.Je finis par savoir que ce camara<strong>de</strong> avait parlé avec quelqu’un qui lui­mêmeconnaissait une personne qui... et c’est ainsi que je rencontrai l’homme qui m’a sauvé, unbanquier nommé Bernard Lemaitre, disparu en mer quelques années plus tard. J’apprisensuite que celui­ci avait lui­même été un <strong>de</strong>s plus proches disciples <strong>de</strong> Gurdjieff. Je mesuis séparé <strong>de</strong>s Groupes Gurdjieff au bout <strong>de</strong> quatorze ans (1955) mais ma gratitu<strong>de</strong> pourBernard Lemaitre <strong>de</strong>meure et <strong>de</strong>meurera toujours aussi profon<strong>de</strong>.Je dois trop moi­même aux enseignements ésotériques hindous, bouddhistes et soufispour ne pas <strong>com</strong>prendre l’intérêt que leur portent tant d’Occi<strong>de</strong>ntaux. Mais je suis frappépar une constatation qui me semble grave.<strong>Les</strong> Occi<strong>de</strong>ntaux préten<strong>de</strong>nt au sérieux, à l’efficacité et au ren<strong>de</strong>ment et ils ne seprivent pas <strong>de</strong> critiquer les Orientaux pour leur négligence et leur <strong>la</strong>isser­aller. Quand <strong>de</strong>s**

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