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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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d’une gêne — jusqu’à <strong>la</strong> prochaine fois. En <strong>la</strong> matière, <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> l’homme à ne pastirer <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong>s expériences passées paraît sans limites. Le maintien dans <strong>la</strong> souffranceest dû à une fausse vision <strong>de</strong>s choses, à une « ignorance »prenant <strong>la</strong> forme d’un savoirerroné, d’une croyance mensongère.Pour l’homme ordinaire, le problème du bonheur, donc le problème du bien, n’est quel’expression du jeu <strong>de</strong>s désirs : désirs « égoïstes » ou « altruistes », « nobles » ou «vulgaires ». L’existence, c’est le désir, soit positif, avoir ou être ceci, soit négatif, ne pasavoir ou ne pas être ce<strong>la</strong>. L’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance par le Bouddha ne dit pas autre chose: avoir ce que l’on n’aime pas (vieillesse, ma<strong>la</strong>die, mort, etc.) est souffrance ; ne pas avoirce que l’on aime, ce par quoi on est attiré, est souffrance. Le mal est alors ce qui s’opposeà <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s désirs. Comment celui qui aspire à <strong>la</strong> libération et qui s’engage sur lechemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong> peut-il conquérir sa propre liberté au sein <strong>de</strong> sa propre oppositionsubjective du bien et du mal ? Tout le secret est qu’il n’a pas à conquérir cette liberté : il aseulement à <strong>la</strong> retrouver en <strong>com</strong>prenant <strong>com</strong>ment il l’a perdue.Comme je l’ai expliqué précé<strong>de</strong>mment, le moi limité, par une inversion <strong>com</strong>plète <strong>de</strong> <strong>la</strong>vérité supra mentale, caricature le « Je » illimité et prétend : « seulement moi », « tout lemon<strong>de</strong> est moi ». Le moi limité veut se faire infini. Mais si, aujourd’hui, j’affirme : « jesuis », je dois accepter que tous les autres affirment aussi : « je suis » et l’affirment aussifort que moi. En acceptant <strong>com</strong>plètement leur propre « je suis » individuel, je <strong>de</strong>viens unavec eux. Je peux voir, non sans une immense sympathie, <strong>com</strong>ment chacun est prisonnier<strong>de</strong> son « moi ». Ce « moi » est <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> l’aveuglement, <strong>de</strong> l’erreur, <strong>la</strong> vraie cause, <strong>la</strong>seule cause <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> souffrance. Plus ce moi est contraignant, hypertrophié, plus l’êtrehumain est condamné àse tromper, à errer, à faire souffrir et à souffrir. Il ne peut voir que ce qui s’accor<strong>de</strong>avec ses conceptions et ses idées, aveugle et sourd à tout ce qui vient les contredire. Il estincapable d’apprendre les leçons <strong>de</strong> l’existence, incapable <strong>de</strong> progresser.Un tel ego hypertrophié est crispé sur sa conception — enracinée dans l’inconscient —du bien et du mal. Il aura <strong>de</strong>s réactions émotionnelles dites « altruistes » très fortes, maison ne peut pas attendre <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>s actes c<strong>la</strong>irvoyants et responsables en faveur <strong>de</strong>s autres.Au contraire, pour tenter d’échapper à sa souffrance (et dans son aveuglement ou, tout aumoins, sa vision déformée), un tel être est susceptible <strong>de</strong> faire le plus grand tort à sonprochain. « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font. »A <strong>la</strong> limite nous rencontrons les actes qui nous choquent le plus : vol, viol, crime,brutalité envers les enfants. Mais il y a aussi les actions que nous avons nous-mêmes<strong>com</strong>mises et dont nous n’avons jamais pu voir ni même soupçonner quelles souffranceselles ont causées à autrui. Il faut être véritablement engagé sur le chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong> etéc<strong>la</strong>iré par un gui<strong>de</strong> lui-même libre, pour <strong>de</strong>venir un peu objectif et neutre à l’égard <strong>de</strong>son propre <strong>com</strong>portement passé ou présent.Aucun homme n’agit jamais avec <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> que ce qu’il fait est mal. Certes, il peutsavoir que son acte est contraire à <strong>la</strong> conception du bien et du mal qui lui a été enseignéeou contraire à <strong>la</strong> conception prévalente dans <strong>la</strong> société où il vit. Certes, avant <strong>de</strong>

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