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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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nous maintenait étranglé, contraint, impuissant, insignifiant, explose et <strong>la</strong> joie véritabledéferle dans notre union à chaque arbre, chaque pierre, chaque être, fût­il « <strong>la</strong>id » ou «méchant », fût­il notre ennemi.Tant que nous restons soumis aux émotions, nous <strong>de</strong>meurons prisonniers, noustournons le dos à <strong>la</strong> Libération, même si nous ne parlons que <strong>de</strong> ça, si nous ne lisons que<strong>de</strong>s livres consacrés à ce sujet, même si nous méditons, même si nous pratiquons le yogatrois heures par jour. Tant que les êtres humains continueront à marcher dans le chemin<strong>de</strong> l’individualité, il y aura partout in<strong>com</strong>préhension et souffrance.Il faut y regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> très près. La cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance <strong>de</strong> chacun et, par réactioncontre sa propre souffrance, <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance involontairement ou volontairement imposéeaux autres, c’est, selon <strong>la</strong> célèbre analyse du Bouddha dans le premier sermon à Sarnath,le fait <strong>de</strong> se prendre pour une individualité c’est­à­dire pour <strong>la</strong> forme qui est venue aumon<strong>de</strong> à l’heure et au lieu <strong>de</strong> sa naissance.Cette individualité se ressent <strong>com</strong>me distincte, isolée et soumise aux changementsincessants <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation qui ne <strong>de</strong>meure jamais <strong>la</strong> même, jamais en repos un instant.Cet ego éprouve l’action du mon<strong>de</strong> extérieur à lui soit <strong>com</strong>me positive, favorable et c’estle bien, soit <strong>com</strong>me négative, défavorable et c’est le mal. Par extension <strong>de</strong> ses propresexpériences, par projection autour <strong>de</strong> lui <strong>de</strong> son mon<strong>de</strong> intérieur, il étend aux autres sapropre distinction du bien et du mal, considérant que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, le <strong>de</strong>uil, <strong>la</strong> souffrancephysique, le manque d’argent, l’abandon, <strong>la</strong> trahison, étant le mal pour lui, et <strong>la</strong> richesse,l’amour, le succès, <strong>la</strong> santé, le confort étant le bien pour lui, il en est <strong>de</strong> même pour lesautres.Nous ne sommes jamais neutres ou bien un objet, une parole ou une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> monprochain, un événement me p<strong>la</strong>ît ou bien il me dép<strong>la</strong>ît. Entre les extrêmes du « c’estinadmissible » et du « c’est merveilleux », <strong>la</strong> qualification est toujours là, plus ou moinsprononcée. Nous voyons tout, toujours, par rapport à nous, c’est­à­dire que nous nevoyons jamais rien. Et nous ne voyons ni que nous ne voyons rien, ni pourquoi nous nevoyons rien. Nous ne voyons pas l’autre parce que nous projetons notre ego sur lui. <strong>Les</strong>Écritures védantiques répètent à satiété que le mon<strong>de</strong> est irréel ou illusoire. Vous pouvez<strong>com</strong>mencer à <strong>com</strong>prendre ce<strong>la</strong> en réalisant que vous ne voyez jamais les autres et lemon<strong>de</strong>, mais seulement ce que vous pensez d’eux. Vous projetez vos goûts, vos idées,vos concepts sur eux. Où est donc l’autre, où est alors le mon<strong>de</strong> ? Vous n’avez jamaisconnu que vous­même, vos fantasmes, vos imaginations, vos désirs et vos peurs: où est <strong>la</strong>réalité?Le sage, le « libéré vivant » (jivanmukta) n’éprouve plus aucune émotion d’aucunesorte, mais seulement un sentiment permanent, immuable, inaltérable, sans contraire,d’acceptation, mieux même : d’unité ou d’unisson avec tout à tout instant. Le jeuperpétuel <strong>de</strong>s émotions, ou <strong>de</strong> l’attraction et <strong>de</strong> <strong>la</strong> répulsion, maintient l’hommeprisonnier <strong>de</strong> son ego. <strong>Les</strong> émotions déterminent et organisent toutes les pensées, tous lesraisonnements et toutes les rêveries. Nous refoulons les émotions trop pénibles ou tropcontraires aux idées reçues et nous les emmagasinons dans notre inconscient (storeconsciousness). <strong>Les</strong> émotions, parce qu’elles s’imposent à l'homme, font <strong>de</strong> son

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