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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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que les émotions négatives <strong>de</strong> peine, <strong>de</strong> malheur, <strong>de</strong> tristesse. L’émotion c’est l’émotion,le fruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance. Quelque chose qui est extérieur à moi a pouvoir sur moi,prouvant par là qu’il y a moi et le reste, que je suis toujours une petite vague et non pasl’océan. Cette dépendance est permanente, elle joue tout le temps. Pas seulement dans lesmoments où nous sommes conscients d’être heureux ou malheureux. Toute notre vie,tous nos efforts, toute notre activité sociale, professionnelle, sexuelle est fondée sur <strong>la</strong>distinction <strong>de</strong>s émotions agréables et <strong>de</strong>s émotions désagréables.Le sadhaka met toutes les émotions dans le même sac. Car l’homme ne peut êtredélivré <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance qu’en étant aussi délivré du p<strong>la</strong>isir. S’il renonce à l’un, il doitrenoncer aussi à l’autre. S’il désire l’un, il doit désirer l’autre aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon. <strong>Les</strong>adhaka doit considérer toute émotion en tant qu’émotion, en tant que manifestation <strong>de</strong> <strong>la</strong>prison où il est enfermé. La voie ne <strong>com</strong>mence vraiment que le jour où le disciple<strong>com</strong>mence à accepter aussi bien les souffrances que les joies, sans vouloir les détruire.Détruire une émotion qui nous fait mal mais qui est un aspect <strong>de</strong> nous­mêmescorrespondrait très exactement à l'attitu<strong>de</strong> du savant dans son <strong>la</strong>boratoire qui repousseraitavec horreur les rats cancéreux et les crachats purulents dont il a besoin pour sarecherche. Son étu<strong>de</strong> ne peut plus se poursuivre. Il faut accepter l’inacceptable, dumoment qu’il est en nous, les terreurs, les souffrances, les angoisses, tout ce qui nous faitéprouver : « Je n’en peux plus, je n’en veux plus » en pensant « La vie spirituelle ou leyoga va m’en libérer. » Oui <strong>la</strong> voie vous en délivrera. Elle l’a promis à l’homme à traversles siècles et les millénaires : « Je te conduirai au­<strong>de</strong>là <strong>de</strong> toute souffrance. » Mais elle nevous en libérera que si vous <strong>com</strong>mencez par les accepter totalement, aussi <strong>com</strong>plètementque vous acceptez les émotions positives, les belles, les gran<strong>de</strong>s émotions, celles qui fontque « <strong>la</strong> vie vaut quand même <strong>la</strong> peine d’être vécue ».Le « seul péché qui ne puisse pas être pardonné » est <strong>de</strong> nier ce qui est, <strong>de</strong> refuser à cequi est le droit à être. Car, par là­même, nous nous condamnons au mensonge et à ne plusêtre ni dans le vrai, ni dans le réel. Or <strong>la</strong> route qui conduit à <strong>la</strong> vérité non re<strong>la</strong>tive,absolue, va <strong>de</strong> vérité re<strong>la</strong>tive en vérité re<strong>la</strong>tive. Aller uniquement <strong>de</strong> vérité en vérité nepeut pas ne pas mener au bout du chemin. Mais nous refusons <strong>de</strong> vivre dans le mon<strong>de</strong>pour nous enfermer dans notre mon<strong>de</strong>. Nous faisons toujours <strong>de</strong>ux avec tout. « Six centsmillions <strong>de</strong> Chinois... Et moi, et moi, et moi. »Il y a un bruit qui me fatigue : non, il ne <strong>de</strong>vrait pas être. Ma femme donne un coup <strong>de</strong>téléphone qui me dép<strong>la</strong>ît non, elle ne <strong>de</strong>vrait pas le donner. Mon époux rit bruyammentd’une p<strong>la</strong>isanterie qui n’est pas drôle non, il ne <strong>de</strong>vrait pas rire. Il pleut quand je n’ai paspris mon imperméable non, il ne <strong>de</strong>vrait pas pleuvoir. Cette dame a une robe qui lui vamal : non, elle ne <strong>de</strong>vrait pas être habillée <strong>com</strong>me ce<strong>la</strong>. Du matin au soir, nous nions,dénions, refusons. Notre existence est <strong>la</strong> plus gigantesque entreprise <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction quipuisse se concevoir, l’agressivité permanente contre tout ce qui ne convient pasexactement aux goûts <strong>de</strong> notre ego. Et il y a aussi les événements dramatiques, <strong>de</strong>vantlesquels même le cœur du chrétien crie : Dieu n’est pas bon... non, mon enfant ne <strong>de</strong>vraitpas avoir <strong>la</strong> leucémie ; non, mon papa ne <strong>de</strong>vrait pas être mort dans cet acci<strong>de</strong>nt ; non,mon mari ne <strong>de</strong>vrait pas être en ce moment dans le lit <strong>de</strong> cette fille ; non, je ne <strong>de</strong>vrais pasêtre chômeur à quarante ans avec une femme et <strong>de</strong>ux enfants. Qui se souvient alors que

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