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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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mental. Elles consistent à fixer son attention sur un objet quelconque extérieur ouintérieur : une idée, un symbole. Comme tout exercice pratiqué sérieusement etrégulièrement, elles produisent un résultat : une meilleure capacité à concentrer sonattention. Poussées assez loin, ces méditations peuvent conduire à « l’i<strong>de</strong>ntification avecl’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> méditation ». On raconte (je le cite dans Ashrams) qu’un jeune novice,enfermé dans sa hutte, avait médité sur une vache qui lui était infiniment chère, seul objetsur lequel il pût maintenir son attention sans être distrait. Au bout <strong>de</strong> quelque temps,<strong>com</strong>me son maître le faisait appeler, il répondit: « Je ne peux pas sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> hutte, mescornes m’empêchent <strong>de</strong> passer par <strong>la</strong> porte qui est trop étroite. » Bravo. Je ne sais s’il fautparler <strong>de</strong> « profon<strong>de</strong> » méditation ou <strong>de</strong> méditation « réussie » mais le jeune homme étaiti<strong>de</strong>ntifié avec sa vache. L’i<strong>de</strong>ntification n’est pas l’unité et <strong>la</strong> seule unité réelle c’est l’«Unité suprême », <strong>la</strong> réalisation : « Je suis ce<strong>la</strong> », atman, hrahman. En toute autrecirconstance, il y a <strong>de</strong>ux. Ce genre <strong>de</strong> méditations peut conduire à l’i<strong>de</strong>ntification avecn’importe quoi, y <strong>com</strong>pris avec « Dieu », c’est-à-dire <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> Dieu dans lemental. Il y a aussi, dans les hôpitaux psychiatriques, <strong>de</strong>s pensionnaires i<strong>de</strong>ntifiésavec Dieu.L’unité suprême a été parfois appelée, en français « I<strong>de</strong>ntité suprême », notamment parRené Guénon. L’i<strong>de</strong>ntification n’est pas l’i<strong>de</strong>ntité. L’i<strong>de</strong>ntité précise ce que je suis : «Votre i<strong>de</strong>ntité, s’il vous p<strong>la</strong>ît ? »- « Voici mes papiers d’i<strong>de</strong>ntité. » Cette i<strong>de</strong>ntité-là, c’estexactement celle que s’attribuent les êtres humains : nom, prénom, taille, signesparticuliers, profession, né <strong>de</strong> tel père et <strong>de</strong> telle mère. Or ce n’est justement qu’unei<strong>de</strong>ntification, l’i<strong>de</strong>ntification fondamentale à l’ego, à <strong>la</strong> forme, au corps mortel, àl’individualité séparée. La véritable i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> tout homme c’est le Soi, le Non-Né, <strong>la</strong>Nature-<strong>de</strong>-Bouddha. À quand <strong>la</strong> véritable carte d’i<strong>de</strong>ntité ? Nom: hrahman. Né <strong>de</strong> :jamais né. Domicile : partout et nulle part. Fils <strong>de</strong> : l’Absolu.Toute existence humaine n’est faite que d’i<strong>de</strong>ntifications conscientes, voulues, ouinconscientes, non voulues. Ce<strong>la</strong> <strong>com</strong>mence par l’i<strong>de</strong>ntification avec le corps et avec leprénom et il n’y a pas <strong>de</strong> plus belle concentration ou méditation spontanée que celle d’unamoureux fou pensant nuit et jour à sa bien-aimée.Certaines méditations ten<strong>de</strong>nt, par contre, à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> l’unité : les méditationsorientées vers ce que je suis déjà, vers le Soi. Il n’est pas question <strong>de</strong> « <strong>de</strong>venir »mais «<strong>de</strong> prendre conscience <strong>de</strong> ce que l’on est ». Or qui va « prendre conscience » ? Ce quin’est pas ? L’ego, le mental va prendre conscience du non-ego, du non-mental ?L’expression « prendre conscience », même couramment employée, est aussi inadéquateque quand on parle d’« avoir eu un samadhi » ou d’« avoir eu le satori. Une fois <strong>de</strong> plus :il n’est pas question d’avoir mais d’être.On ne peut avoir ni dharana, ni dhyana, ni samadhi. Ce sont <strong>de</strong>s états qui viennentquand les conditions sont réunies. Mais s’ils viennent, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> conditions, ils nepeuvent pas durer. La règle ne souffre pas d’exception: tout ce qui vient s’en va, tout cequi a un <strong>com</strong>mencement a une fin.Et pourtant <strong>la</strong> vérité est là, avih: lumineuse, resplendissante par elle-même. Entre elleet <strong>la</strong> conscience ordinaire <strong>de</strong> l’homme, une série <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> nuages. La méditation est

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