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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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Qui ne s’est écrié : « Ah! ne plus penser, ne plus penser! » et n’a pas béni le sommeilqui le délivre du poids du mental. Cette paix et ce repos du sommeil sont possibles àl’état <strong>de</strong> veille, avec cette conséquence qu’au lieu <strong>de</strong> dormir huit heures chaque nuit, <strong>de</strong>uxà trois heures <strong>de</strong>viennent suffisantes. Pourtant, si nous essayons <strong>de</strong> ne plus penser, nousen sommes bien incapables. Cet arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s pensées ou <strong>de</strong>s cogitations a étéle but <strong>de</strong> millions d’ascètes, <strong>de</strong> moines et <strong>de</strong> yogis <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s milliers d’années,convaincus que le mental les exi<strong>la</strong>it <strong>de</strong> leur réalité profon<strong>de</strong>.Ces pensées que nous ne décidons pas, que nous ne prévoyons même pas — dont on<strong>de</strong>vrait dire non que nous pensons mais que nous sommes pensés — se succè<strong>de</strong>nt sansrelâche. Leur thème change au gré <strong>de</strong> nos humeurs également changeantes. Ces humeursrépon<strong>de</strong>nt aux sollicitations extérieures, aux bonnes et aux mauvaises nouvelles, sans quenous y puissions rien. On peut s’interdire un geste, une parole, on ne peut pas s’interdired’être heureux ou malheureux, content ou déçu, gai ou triste, rassuré ou inquiet.L’événement nous impose l’émotion. L’émotion nous impose une orientation <strong>de</strong>s penséeset une vision particulière <strong>de</strong>s faits. Cette vision <strong>de</strong>s faits nous impose un <strong>com</strong>portement et<strong>de</strong>s actes qui, d’une part <strong>la</strong>issent leur empreinte en nous et, d’autre part, produisent <strong>de</strong>sfruits que nous serons obligés <strong>de</strong> récolter. Payer pour ses actions, pour son karma,n’implique pas une idée <strong>de</strong> châtiment, <strong>com</strong>me lorsqu’on dit d’un condamné à <strong>la</strong> guillotinequ’il a payé pour son crime. Quand on a acheté une voiture, il faut donner l’argent auconcessionnaire. Il faut régler les quittances d’électricité ou <strong>de</strong> téléphone. Nous noustrouvons toujours en face <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> nos actions. Ces conséquences nousimposent <strong>de</strong> nouvelles émotions. Ces émotions nous imposent <strong>de</strong>s pensées. Ces penséesnous imposent <strong>de</strong>s actes. Seuls ceux qui ont lutté longtemps avec eux­mêmes pour<strong>de</strong>venir libres savent qu’ils ne le sont pas et à quel point G. Gurdjieff exprimait bien <strong>la</strong>vérité quand il par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> « l’homme machine ». Le sage hindou nous dit : « Until now,for the whole of your lifte, you have been carried away. There was no I, no doer. »Jusqu’à maintenant, pendant toute votre existence vous avez été emporté. Il n’y avait pas<strong>de</strong> « Je », personne pour « faire ».Même quand nos humeurs ne nous sont pas ordonnées du <strong>de</strong>hors, elles le sont du<strong>de</strong>dans. Sans savoir pourquoi, sans que rien puisse l’expliquer nous voilà déprimés,enthousiastes, sereins, agressifs. Le mon<strong>de</strong> immense du non­manifesté en nous a aussi lepouvoir <strong>de</strong> nous imposer <strong>de</strong>s émotions et <strong>de</strong>s pensées. Ce que l’homme appelle « je » ou« moi » est à <strong>la</strong> charnière — et à <strong>la</strong> merci — <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux réalités les phénomènes extérieurs,les profon<strong>de</strong>urs inconnues du psychisme. Parfois c’est un indice imperceptible et inaperçuqui a causé <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> l’inconscient. Seuls l’entraînement et une vigi<strong>la</strong>nce déjà trèsvive permettent <strong>de</strong> le percevoir. Par association, un objet qui passe sous nos yeux, undécor, une parole excitent à notre insu une <strong>de</strong> nos émotions <strong>la</strong>tentes.Le mot ang<strong>la</strong>is <strong>la</strong>tent est bien souvent utilisé dans les entretiens avec les sages. Ilsignifie caché autant que <strong>la</strong>tent. Non seulement nous avons en nous, à l’état <strong>la</strong>tent, <strong>la</strong>possibilité d’une certaine souffrance mais aussi <strong>la</strong> possibilité d’une certaine joie. Nousreconnaissons joies et souffrances. Nos souffrances sont le rappel ou <strong>la</strong> répétition d’uneancienne souffrance particulière, nos joies aussi. Ce qui va plonger quelqu’un dans unbonheur indicible est sans intérêt pour un autre. Je découvre par exemple qu’un sentiment

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