11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tant que vague n’est rien, tellement petite, tellement éphémère. Mais si, tout à coup, <strong>la</strong>vague découvre, réalise qu’elle est l’océan (l’unique océan qui entoure tous lescontinents), <strong>la</strong> moindre petite vague <strong>de</strong> Saint­Raphaël ou <strong>de</strong> Trouville a le droit <strong>de</strong> dire : «J’arrose <strong>la</strong> côte du Kéra<strong>la</strong> en In<strong>de</strong>, j’entoure <strong>la</strong> statue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Liberté à New York, je remplisle port <strong>de</strong> Papeete à Tahiti. » Et cette petite vague du mardi il août à 9 h 5 sait aussiqu’elle a porté le navire <strong>de</strong> Christophe Colomb, l’Armada et les galères <strong>de</strong> Louis XIV.Toutes les vagues sont différentes mais l’eau est partout et toujours <strong>la</strong> même. Et unevague qui sait ce qu’est l’eau sait ce qu’est l’océan et sait ce que sont les autres vagues.Le disciple, c’est <strong>la</strong> vague qui ne s’éprouve encore que <strong>com</strong>me une vague. Le sage, lelibéré, le jivanmukta, c’est <strong>la</strong> vague qui sait <strong>de</strong> tout son être qu’elle est l’océan. Connaîtrebrahman, c’est être brahman. Car <strong>la</strong> voix <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réalité, c’est­à­dire <strong>la</strong>vérité ou <strong>la</strong> Réalité s’exprimant par <strong>la</strong> voix <strong>de</strong>s sages, proc<strong>la</strong>me le retour du multiple àl’Un, le non­dualisme (advaïta) et le non­changement, <strong>la</strong> permanence ou l’Éternité, au<strong>de</strong>làdu temps, non soumise à <strong>la</strong> transformation, à <strong>la</strong> naissance et à <strong>la</strong> mort. « Ek advaïtambrahman. » « Il n’y a qu’un brahman sans un second », « il n’y a pas p<strong>la</strong>ce pour <strong>de</strong>uxdans l’univers ». Il n’y a qu’un (métaphysiquement, l’Absolu ne doit même pas êtreconsidéré <strong>com</strong>me un, qui est déjà une détermination par opposition au multiple. Il est ditnon duel.), tout le reste, toute <strong>la</strong> multiplicité n’est qu’apparence et ce Un est éternel,toujours le même, sans changement.« Je suis Ce<strong>la</strong> », le sage, l’être pleinement éveillé a le droit <strong>de</strong> le dire et <strong>de</strong> dire : « Iln’y a que moi, tout est moi, tout est en moi, je suis en tout » et aussi « Je suis éternel,immortel, intemporellement, au­<strong>de</strong>là du changement ». (C’est le jeu sur <strong>la</strong> concordance<strong>de</strong>s temps dans <strong>la</strong> parole du Christ: « Avant qu’Abraham fût, Je suis. ») Et l’être séparé,conditionné, vieillissant, dont <strong>la</strong> conscience est encore limitée à l’individualité ne peutpas s’empêcher <strong>de</strong> manifester <strong>la</strong> même prétention à être libéré <strong>de</strong> tous lesconditionnements et <strong>de</strong> toutes les limitations. De toutes ses forces il voudrait pouvoir dire<strong>la</strong> même chose que le sage et, malgré son égoïsme, il rend témoignage à <strong>la</strong> vérité maisd’une façon caricaturale, inversée, <strong>com</strong>me un négatif photographique est inversé parrapport à une épreuve positive. Jeune ou vieux, riche ou pauvre, l’homme ou <strong>la</strong> femme seressent <strong>com</strong>me une individualité parmi <strong>de</strong>s millions et <strong>de</strong>s milliards d’autres sur <strong>la</strong>p<strong>la</strong>nète et parmi les dizaines qui l’entourent. Il ou elle est soumis à ce que les bouddhistesnomment l’illusion <strong>de</strong> l’atman et les hindous l’illusion <strong>de</strong> l’ahamkar, et que tousappellent the ego lorsqu’ils parlent ang<strong>la</strong>is... Mais l’être humain refuse le changement,refuse le vieillissement, refuse <strong>la</strong> mort, vit attaché au souvenir du passé. Il voudrait tantsentir, il voudrait tant faire <strong>com</strong>me si, il voudrait tant croire : « Je suis sans changement »,c’est­à­dire : Rien ne peut m’atteindre, rien ne peut me diminuer, rien ne peut medétruire, je ne risque rien, je vis au­<strong>de</strong>là <strong>de</strong> toute transformation, je suis dans une sécuritéintérieure parfaite, je suis sans aucune menace possible contre ce « Je suis ». Mais toutvient le démentir. Lui­même veut sans cesse éprouver autre chose, donc cherche lechangement, cause <strong>de</strong> sa peur, et vit dans l’instabilité intérieure <strong>la</strong> plus totale, bascu<strong>la</strong>ntsans cesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> joie à <strong>la</strong> souffrance, <strong>de</strong> l’espérance à <strong>la</strong> crainte, jamais parfaitement dansle présent.Et l’être humain voudrait que l’univers entier soit le prolongement ou <strong>la</strong> projection <strong>de</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!