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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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Je reviens à l’exemple du visiteur qui s’approche <strong>de</strong> moi dans le jardin <strong>de</strong> l’ashram. Jeconsidère son apparence Si je me rappelle qu’il est musulman (et j’aime plus ou moinsl’Is<strong>la</strong>m), très riche (et <strong>la</strong> richesse m’attire ou me met mal à l’aise), ayant fait ses étu<strong>de</strong>saux États-Unis (et je crains ou admire <strong>la</strong> mentalité américaine), etc., sans parler même <strong>de</strong>son apparence <strong>la</strong> plus extérieure, c’est-à-dire son physique, grand ou petit, aimable ourenfrogné, distingué ou vulgaire, et — bien sûr — son sexe, homme ou femme.Je m’approche <strong>de</strong> son essence si je considère en lui « l’être humain », le cœur <strong>de</strong> sonproblème, son <strong>de</strong>stin le plus profond, sa raison <strong>de</strong> vivre <strong>la</strong> plus intime.Ce<strong>la</strong> est particulièrement significatif dans <strong>la</strong> façon dont le disciple « voit » ou « pense» son maître. En éliminant les transfert et projection <strong>de</strong> l’image d’un ou <strong>de</strong>s parents, resteque le disciple peut voir son guru <strong>com</strong>me vieux ou jeune, par<strong>la</strong>nt peu ou beaucoup,chantant ou non <strong>de</strong>s hymnes sanscrits, souvent en apparent samadhi ou jamais, toujoursdoux ou parfois brutal... ou voir en lui simplement <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong>, <strong>la</strong> lumière quiéc<strong>la</strong>ire ses ténèbres.Mais l’essence <strong>de</strong> l’essence, l’atman, aucun mental, aussi purifié soit-il, n’y accè<strong>de</strong>. Iln’y a plus ni toi ni moi, ni disciple ni maître, seulement <strong>la</strong> <strong>com</strong>munion du Soi avec le Soi.À travers un mental normal, un certain « je » encore re<strong>la</strong>tif <strong>com</strong>mence à « voir »re<strong>la</strong>tivement. Mais il ne faut jamais oublier qu’entre le « Je » (ou le « Je suis ») absolu etle mental il n’y a aucune <strong>com</strong>mune mesure.On entend souvent dire : « Chacun sa vérité. » C’est exact, tout à fait exact, pour unhomme qui ne vit que dans son mon<strong>de</strong>, ne parle que son <strong>la</strong>ngage. Habituellement uneconception, une affirmation, est un <strong>com</strong>promis entre <strong>la</strong> vérité d’un individu et <strong>la</strong> véritéimpersonnelle. Ce<strong>la</strong> ne s’applique plus au sage. Le sage ne possè<strong>de</strong> pas <strong>la</strong> vérité: il est leporte-parole <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité. Sa vérité est <strong>la</strong> vérité.La vraie raison <strong>de</strong> l’in<strong>com</strong>préhension générale est que les hommes s’en tiennent à <strong>la</strong>surface <strong>de</strong>s événements. Vivant à <strong>la</strong> surface d’eux-mêmes, ils se contentent <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface<strong>de</strong> ceux qui les entourent. <strong>Les</strong> gens s’opposent et se disputent parce qu’ils considèrent leseffets au lieu <strong>de</strong> se préoccuper <strong>de</strong>s causes. Et c’est en <strong>com</strong>prenant d’abord ses propresmécanismes profonds qu’on peut ensuite percevoir ceux <strong>de</strong>s autres.L’acte lui-même, une parole, un geste, est l’expression d’un contenu intérieur. Ce quipeut nous mettre sur le chemin vers cette profon<strong>de</strong>ur, c’est le « <strong>com</strong>ment ». Je prendsl’exemple le plus simple : répondre oui. Il existe trois façons <strong>de</strong> dire oui : <strong>la</strong> manièrecalme, tranquille, naturelle ; <strong>la</strong> manière exagérée ; <strong>la</strong> manière restrictive. Il y a biensouvent un non dans le oui et un oui dans le non. La manière calme obéit au précepte duChrist: « Que ton oui soit oui. » C’est le oui d’une personne unifiée dans son affirmation :<strong>la</strong> pensée, le cœur et <strong>la</strong> bouche sont d’accord. Chaque geste mesuré, posé, chaque son <strong>de</strong>voix neutre, paisible, exprime <strong>la</strong> même unification intérieure.S’il y a, dans l’expression, un manque <strong>de</strong> fermeté, une restriction, une hésitation, sil’action est faite « à contre-cœur », si le « oui » est dit du bout <strong>de</strong>s lèvres, c’est <strong>la</strong>*

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