que luimême. Te voilà, lecteur, sinon tu n’aurais pas acheté ce genre <strong>de</strong> livre.Ces <strong>de</strong>rnières pages précisent et explicitent sur un point particulier l’enseignementtraditionnel (exposé dans le précé<strong>de</strong>nt chapitre) sur le réel et l’irréel, <strong>la</strong> cause et l’effet,l’ignorance, et <strong>la</strong> vision et sur <strong>la</strong> souffrance et <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance.Si, au lycée, je fais bien ma sixième, je passe en cinquième, si je fais bien macinquième je passe en quatrième et ainsi <strong>de</strong> suite. Si j ‘ac<strong>com</strong>plis bien mon âge <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxans, je vis normalement mes trois ans, si j’ac<strong>com</strong>plis bien mon âge <strong>de</strong> trois ans, je visnormalement mon âge <strong>de</strong> quatre ans. Si j’ac<strong>com</strong>plis bien mon enfance, je visnormalement mon adolescence et si j’ac<strong>com</strong>plis bien ma jeunesse, je vis normalementmon âge adulte et ma vieillesse. Chaque âge a ses p<strong>la</strong>isirs, ses droits et ses <strong>de</strong>voirs. Lapremière partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie est tournée vers le mon<strong>de</strong> extérieur, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> vers le mon<strong>de</strong>intérieur, le détachement et <strong>la</strong> préparation à <strong>la</strong> mort.Mais si, à un âge quelconque et surtout dans <strong>la</strong> petite enfance, il y a impossibilitéd’expression, frustration, doute grave, division intérieure, perte <strong>de</strong> confiance en soimêmeet refus d’une situation, toute possibilité <strong>de</strong> croissance du sentiment et <strong>de</strong> développementharmonieux est arrêtée. Le processus normal d’une existence est <strong>com</strong>plètement faussé.Emotionnellement, affectivement, l’enfant <strong>de</strong>meure au même âge, tandis que son corpsgrandit et que ses connaissances intellectuelles augmentent. Une vie entière d’homme ou<strong>de</strong> femme avec ses drames, ses triomphes, ses violences, ses échecs ou ses succèsamoureux, n’est souvent que <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s manifestations successives <strong>de</strong> <strong>la</strong> même fixation,du même inci<strong>de</strong>nt particulier, survenu peutêtre à l’âge <strong>de</strong> trois semaines. Quelquesminutes pendant lesquelles une mère a, <strong>com</strong>me on dit, « <strong>com</strong>plètement perdu les pédales» en face <strong>de</strong> son bébé suffisent pour expliquer tout un <strong>de</strong>stin.Il faut bien se rendre <strong>com</strong>pte que, pour le bébé ou le petit enfant, <strong>la</strong> mère représentetout l’univers, toute <strong>la</strong> nature, tous les êtres. Si un adulte a une difficulté grave avec sonmétier, sa famille lui reste, s’il perd son conjoint, ses amis lui <strong>de</strong>meurent. Un enfant quisent que sa mère s’est tournée contre lui vit <strong>la</strong> situation — inconcevable — <strong>de</strong> l’hommecontre qui, au même instant, le ciel, le soleil, <strong>la</strong> terre, l’océan, tous les arbres, tous lesanimaux, tous les hommes, tout ce qui existe — je dis bien tout — s’unirait brusquementpour le détruire. Il n’est pas difficile d’imaginer quelle terreur ce<strong>la</strong> peut signifier.<strong>Les</strong> civilisations traditionnelles, en particulier <strong>la</strong> civilisation hindoue, ont, <strong>de</strong>puistoujours, su l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère pour déterminer le <strong>de</strong>stin futur <strong>de</strong>s êtres. J’en parleau début <strong>de</strong> cet ouvrage mais je veux insister encore. Une Upanishad dit : « Deviendra unsage celui qui aura eu une mère, un père et un acharya » (instructeur). Une sentencehindoue bien connue affirme aussi : « Un père vaut cent acharyas et une mère vaut millepères. » La mère est sacrée en In<strong>de</strong> parce que <strong>de</strong>s mères dépend ce que seront les hommeset les femmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> prochaine génération. L’être d’un homme ou d’une femme adulte —donc sa capacité au bonheur ou sa condamnation au malheur — se détermine dans sapetite enfance. Cette certitu<strong>de</strong> explique beaucoup <strong>de</strong> traits in<strong>com</strong>préhensibles ou mêmechoquants pour nous <strong>de</strong>s sociétés orientales où les femmes ne sont pas « émancipées ».<strong>Les</strong> structures <strong>de</strong> ces sociétés, en particulier, naturellement, celles qui concernentl’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, sont <strong>de</strong>stinées à donner au petit enfant les conditions
matérielles et affectives indispensables à son développement harmonieux.L’ancienne organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> société orientale a subsisté jusqu'à présent dans certainsmilieux que l’on peut presque considérer <strong>com</strong>me <strong>de</strong>s musées vivants et au sein <strong>de</strong>squelsj’ai fait <strong>de</strong>s séjours nombreux. C’est <strong>la</strong> plus parfaite contestation <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong>consommation. Mais cet « ordre » est tellement aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nos conceptionsactuelles qu’il est le plus souvent apparu aux étrangers <strong>com</strong>me un ensembled’oppressions dont il faut émanciper les malheureuses victimes.Un ordre juste est nécessaire pour donner à chacun les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> libertéintérieure, pour que les hommes soient <strong>de</strong>s hommes, les femmes <strong>de</strong>s femmes et lesenfants <strong>de</strong>s enfants parfaitement épanouis à chaque âge successif. La vraie liberté est <strong>la</strong>liberté psychologique, le fait <strong>de</strong> n’être pas prisonnier <strong>de</strong> ses peurs, <strong>de</strong> son agressivité, <strong>de</strong>ses désirs inassouvis. Cette libertélà, garantie <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> sérénité, seul un ordreharmonieux peut <strong>la</strong> donner. Par contre il ne faut pas s’étonner <strong>de</strong> <strong>la</strong> révolte — mêmeviolente, même aveugle — contre un ordre dégénéré, fondé sur le mensonge et quiopprime l’homme et l’aliène.Dans une société traditionnelle, chacun conçoit son rôle <strong>com</strong>me un service mais jouitd’un respect qu’on trouve rarement dans les familles actuelles. Le sens du sacré donneune qualité et une dimension supérieures à toutes les re<strong>la</strong>tions. Je sais <strong>de</strong>s maris hindousqui se prosternent <strong>de</strong>vant leur femme, <strong>de</strong>s épouses <strong>de</strong>vant leur époux, chacun voyant enson conjoint une incarnation particulière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Divinité en tant que principe masculin ouféminin,purusha et prakriti, shiva et shakti. La vénération vouée aux mères est à <strong>la</strong>mesure <strong>de</strong> leur rôle. La vraie question, lorsqu’on parle <strong>de</strong> bonheur, est une question <strong>de</strong>plénitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> « contentement » ou, au contraire, <strong>de</strong> manque et <strong>de</strong> frustration et, je ne lerépéterai jamais trop, <strong>la</strong> partie se joue dans les premières années <strong>de</strong> l’existence. Donner àl'enfant son plein d’amour est un <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s anciennes sociétés. Ce<strong>la</strong> n’exclutnullement une sévérité également nécessaire pour préparer <strong>de</strong> véritables adultes,intérieurement armés pour faire face sans émotion aux inévitables agressions <strong>de</strong>l’existence.Aujourd’hui, parce que leur départ dans <strong>la</strong> vie a été manqué, <strong>de</strong>s millions d’hommes et<strong>de</strong> femmes souffrent d’une insatisfaction si fondamentale qu’ils ne peuvent se réconcilieravec le mon<strong>de</strong> où ils doivent vivre. Ce mon<strong>de</strong> n’est, en vérité, que les circonstancesattirées ou projetées par leur être même. Ils ne le savent pas et ils sont condamnés à <strong>la</strong>violence, condamnés à « faire <strong>la</strong> révolution », tournant le dos à <strong>la</strong> liberté.Une société fondée sur l’augmentation incessante <strong>de</strong>s besoins par les suggestionsdirectes <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicité ou indirectes <strong>de</strong>s livres, journaux, films ne peut « produire »qu’une insatisfaction généralisée. C’est cette société que l’Occi<strong>de</strong>nt a réussi à imposer àl’Orient sous prétexte <strong>de</strong> lui apporter les bienfaits <strong>de</strong> <strong>la</strong> civilisation. Et Dieu sait que lesOrientaux ont longtemps lutté et résisté et qu’ils ne nous <strong>de</strong>mandaient absolument pas <strong>de</strong>venir augmenter leur « bienêtre ». Ils travail<strong>la</strong>ient moins que nous et se contentaient <strong>de</strong>peu pour vivre. Mais étaientils tellement moins heureux que nous le sommes ? J’ai vécuassez souvent et assez longtemps <strong>com</strong>me un Oriental pauvre, privé <strong>de</strong> tout ce qui faitnotre vie mo<strong>de</strong>rne, pour parler d’après ma propre expérience. Je dis « pauvre » et non pas
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peut pas envisager. Et, pourtant, c
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toutes choses. » Quel homme ? L’