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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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les jambes croisées, pleurer <strong>de</strong> bonne foi sur sa corruption, collectionner et lire les textessacrés, parler avec enthousiasme <strong>de</strong> ses découvertes. Mais pour s’engager et avancer surle chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong>, même péniblement et lentement, il faut d’abord être certain <strong>de</strong> sadépendance, son aliénation, son esc<strong>la</strong>vage, ou encore nullité et son inexistence en tantqu’être humain digne <strong>de</strong> ce nom. Tous les enseignements traditionnels sont unanimesdans <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s hommes « perdus », « déchus », « morts », «endormis », « stériles », « aveugles », « prisonniers » .Pour vouloir et pouvoir se libérer d’un asservissement, il faut être convaincu que l’onse trouve en effet prisonnier. Être convaincu <strong>de</strong> son emprisonnement implique une idée<strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, <strong>com</strong>me se savoir ma<strong>la</strong><strong>de</strong> implique une idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé. Tout homme porteen lui, tout homme a toujours porté en lui, le goût <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, le besoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, ouplutôt l’idée, le goût et le besoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération. Mais tous ne considèrent pas <strong>de</strong> <strong>la</strong>même façon leur prison, ni leur libération. Aujourd’hui, selon l’opinion courante, <strong>la</strong>prison est dans les conditions, <strong>la</strong> libération dans le changement <strong>de</strong>s conditions par <strong>la</strong> luttepolitique ou syndicale, par <strong>la</strong> révolution, par <strong>la</strong> technique: « <strong>la</strong> machine libérera l’homme». Pour d’autres, dépendre <strong>de</strong>s circonstances extérieures est en soi-même <strong>la</strong> prison.La servitu<strong>de</strong> n’est pas au-<strong>de</strong>hors mais au-<strong>de</strong>dans <strong>de</strong> nous. Certes, nous sommes soumisen esc<strong>la</strong>ves aux pressions, influences, stimu<strong>la</strong>tions qui nous impressionnent <strong>de</strong> l’extérieuret auxquelles nous réagissons. Mais le mur <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison est en nous, le gardien <strong>de</strong> <strong>la</strong>prison est en nous.Si <strong>la</strong> notion orientale <strong>de</strong> libération ou délivrance (mukti, moksha) était connue <strong>de</strong>puislongtemps en Europe par tous ceux qui avaient quelque idée <strong>de</strong> l’hindouisme, <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s Occi<strong>de</strong>ntaux informés n’estimaient nullement qu’elle puisse les concerner eux aussi.En effet, cette libération était toujours définie <strong>com</strong>me: échapper au samsara, se libérer<strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s morts et <strong>de</strong>s naissances, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmigration. Comme 99 % <strong>de</strong>sEuropéens ne « croient pas à <strong>la</strong> réincarnation », considérée <strong>com</strong>me une superstitionasiatique, <strong>la</strong> question était close : les hindous et les bouddhistes consacrent leurs efforts àse libérer d’une servitu<strong>de</strong> qui n’existe pas.Il a fallu <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong>s «pouvoirs» (siddhis) <strong>de</strong> certains yogis, <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>ssages les plus convaincants par le seul rayonnement <strong>de</strong> leur présence, pour que se répan<strong>de</strong>peu à peu, dans l’opinion publique mondiale, l’idée que l’Asie avait conservé unespiritualité vivante <strong>de</strong> valeur universelle. On s’aperçut qu’il y avait quelque chose <strong>de</strong> vraidans le « fatras <strong>de</strong>s doctrines orientales », et quelque chose qui <strong>de</strong>meurait vrai même sansadmettre a priori <strong>la</strong>dite croyance en <strong>la</strong> réincarnation.L’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison et <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison se révé<strong>la</strong>it véridique ausein même d’une seule existence et concernait tous les hommes. En même temps, selonses propres métho<strong>de</strong>s, l’Europe découvrait le pouvoir <strong>de</strong> l’inconscient psychologique sur<strong>la</strong> raison humaine et niait les prétentions <strong>de</strong> celle-ci à l’autonomie. Il était au moins admisque <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong> l’homme est soumise à son inconscient et que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nos actesnous sont imposés par une source en nous, inconnue, refusée, mais <strong>com</strong>bien efficiente.Ce<strong>la</strong>, l’Asie le sait <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>s temps, puisque les enseignements ont d’abord été

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