11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

vers une simplification <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong>.Lorsqu’en cherchant à être soi­même, à être sage et non pas à avoir l’air d’un sage, ontrouve une vérité, il n’y a qu’un critère qui puisse prouver qu’on est arrivé à une véritabledécouverte. C’est une vision qui ne déclenche plus en nous d’émotion, ni <strong>de</strong> déception ou<strong>de</strong> révolte ni d’enthousiasme — car l’excitation du succès est une réaction, une<strong>com</strong>pensation qui cache encore quelque chose.La vision juste est libre <strong>de</strong> toute coloration émotionnelle. <strong>Les</strong> émotions ont fait p<strong>la</strong>ce àce sentiment d’adhésion, d’adhésion à ce qui est reconnu <strong>com</strong>me vrai. C’est le oui, au<strong>de</strong>làdu « j’aime » et « je n’aime pas ». Sur ce point précis <strong>la</strong> vérité a été « découverte ».Tant qu’un trait <strong>de</strong> nous­mêmes ou une situation dans <strong>la</strong> vie suscite encore une réaction,c’est que je suis touché dans mon ego donc qu’il y a encore quelque chose que je n’ai pasvu et par quoi je suis emporté malgré moi. Car on est toujours libéré, libre, <strong>de</strong> ce qu’on atotalement vu et on n’a totalement vu que ce qu’on a <strong>com</strong>plètement été. On ne connaîtque ce qu’on a « dans le sang ». Il faut se connaître, connaître ses peurs, ses mensonges,ses attachements <strong>com</strong>me un bon mécano connaît les voitures.Si une chose est, elle est. Ne pas <strong>la</strong> voir ne change rien au fait qu’elle soit là et rendmême <strong>la</strong> situation encore plus dangereuse. Tous les abîmes <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> désespoir, <strong>de</strong>lâcheté, d’agressivité, <strong>de</strong> mensonge que le disciple <strong>com</strong>mençant l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> soi sérieusesent s'ouvrir en lui <strong>com</strong>me <strong>de</strong>s gouffres terrifiants doivent être vus et éc<strong>la</strong>irés. Aussiinacceptables soient­ils, ces enfers, s’ils sont en nous, doivent être acceptés. Car <strong>la</strong> paixest au fond, au fond du fond. Ce n’est pas en leur tournant le dos que vous trouverez leRoyaume <strong>de</strong>s Cieux. Car le Royaume <strong>de</strong>s Cieux n’est pas à l’opposé, il est <strong>de</strong>rrière. Pourl’atteindre, il faut traverser les enfers. Certains jours <strong>de</strong> novembre ou <strong>de</strong> janvier, quandles nuages sont opaques, noirs et lourds et que le temps sombre et hostile donnerait lecafard aux plus optimistes, l’habitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> ville regar<strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>fond menaçant où <strong>la</strong>brume a con<strong>de</strong>nsé toutes les fumées et il se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le ciel bleu et le soleil ont jamaispu exister. Ailleurs, très loin, si loin, en quelques tropiques par­<strong>de</strong>là les mers. Ouautrefois peut­être, le mois <strong>de</strong> juin, le mois <strong>de</strong> juillet, c’était il y a longtemps, Silongtemps. À Orly, les pistes se distinguent à peine dans le brouil<strong>la</strong>rd. Et le Boeing quis’élève si vite pique vers le p<strong>la</strong>fond <strong>de</strong> nuages noirs, s’enfonce, s’enfonce dans l’opacitéoppressante et, en quelques instants, débouche dans <strong>la</strong> gloire étince<strong>la</strong>nte d’un cieluniformément bleu, radieux <strong>de</strong> lumière. Le ciel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d’Azur au mois d’août est là, àParis, en décembre, le même ciel bleu lumineux, illimité, infini, vi<strong>de</strong>, resplendissant, ceciel bleu qui était, qui est et qui sera. <strong>Les</strong> nuages passeront mais le ciel bleu ne passerapas. Ce ciel <strong>de</strong> lumière est toujours là, toujours, en chacun <strong>de</strong> nous, quand nous sommesétouffés par nos angoisses, désespérés, brisés, vaincus. Notre tumulte intérieur estsimplement le voile <strong>de</strong> nuages à travers lequel il faut passer au lieu <strong>de</strong> lui tourner le dos.Le <strong>com</strong>mandant <strong>de</strong> bord, avec son Boeing, s’enfonce dans <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> nuages noirs. Ilne cherche pas à les fuir. En tournant le dos à notre couche <strong>de</strong> ténèbres qui nous sépare <strong>de</strong>notre ciel bleu nous ne trouverons jamais le ciel bleu. En cherchant coûte que coûte àtourner notre attention ailleurs, nous ne passerons jamais à travers. Agitation,bouillonnement <strong>de</strong>s idées, émotions contradictoires, tous les « obstacles » à <strong>la</strong> méditationje les accepte, je les vois, je les vis, je les reconnais. Pour passer à travers. Le bien n’est

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!