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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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est en lui et qu’il ne veut pas le voir, c’est qu’il y a là quelque chose qu’il reconnaît etqui, <strong>com</strong>me on dit, lui rappelle <strong>de</strong> bons ou <strong>de</strong> mauvais souvenirs inconscients. Pour êtreinconscient, ce rappel n’est pas moins efficient. A ce rappel, l’homme réagit. <strong>Les</strong> gensn’ont généralement que <strong>de</strong>s réactions mais ils prennent leurs réactions pour <strong>de</strong>s actions.Accepter <strong>la</strong> réaction <strong>com</strong>me réaction est déjà un ac<strong>com</strong>plissement. Prendre une réactionpour une action, c’est <strong>de</strong>meurer à <strong>la</strong> surface. Un homme vous parle d’une nouvelledramatique qu’il a lue dans le journal du matin. Son expression, <strong>la</strong> vibration <strong>de</strong> sa voix, lechoix <strong>de</strong> ses termes montrent s’il rapporte un fait <strong>de</strong> façon neutre ou s’il est touché, émupersonnellement. Étymologiquement que signifie « é-mu » ? Mû hors <strong>de</strong>. Un homme émuest un homme arraché à lui-même, arraché au « je » re<strong>la</strong>tif qui aurait pu se manifester enlui. Un homme ému est un homme aliéné, décentré. Parce qu’il n’est plus au centre <strong>de</strong>lui-même, il n’est plus au centre <strong>de</strong> rien.L’apparence prétend que l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet homme s’explique par <strong>la</strong> cruauté <strong>de</strong>l’événement re<strong>la</strong>té dans son quotidien. Mais l’essence re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> cet homme est sa natureparticulière, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle il a été particulièrement touché. Effectivement, en lisantle même jour le même journal, l’un sera atteint par un récit d’enfant martyrisé etindifférent à un tremblement <strong>de</strong> terre qui a ruiné <strong>de</strong>ux ou trois mille familles en quelquesminutes, tandis qu’un autre sera surtout obsédé par <strong>de</strong> mauvaises nouvelles économiquesou une menace <strong>de</strong> conflit entre l’In<strong>de</strong> et le Pakistan. Un test fort instructif consiste à<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à plusieurs personnes quelle information elles auraient mise en première pagesi elles avaient été le rédacteur en chef tout-puissant du journal en question.Le critère <strong>de</strong> <strong>la</strong> pureté <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision est toujours l’absence <strong>de</strong> réaction émotionnelle :moins j’ai d’émotion, plus je pénètre vers l’essence. Mais il faut bien se rendre <strong>com</strong>ptequ’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s émotions évi<strong>de</strong>ntes, patentes, une absence totale d’émotion se traduiraitpar une re<strong>la</strong>xation parfaite aussi bien mentale que physique : plénitu<strong>de</strong>, calme,tranquillité. Seul celui qui est <strong>com</strong>plètement à l’aise, satisfait, assouvi, contenté, à quirien ne manque, peut être dit sans émotion. Sinon, ce<strong>la</strong> manifeste qu’il y a un « nœud »(granthi) quelque part en nous. Si un homme n’éprouve pas cette satisfaction paisible, cecontentement, cette «plénitu<strong>de</strong> », il y a « souffrance », légère soit, mais souffrance, mêmesi le motif n’en est pas du tout apparent. Pour échapper à cette souffrance, à ce manque,l’homme va agir. Dans son ignorance, il ne sait pas <strong>com</strong>ment agir pour être un jourdéfinitivement dans <strong>la</strong> paix et il va continuer à <strong>de</strong>meurer enchaîné par son ego, par le jeu<strong>de</strong>s dualités, par l’action et <strong>la</strong> réaction.En vérité, sauf à certains moments exceptionnels, tout homme autre que le sage esttoujours soumis à l’émotion, car il se sent toujours in<strong>com</strong>plet. Ces momentsexceptionnels sont ceux où l’on ne « <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus rien » et dont on dit que « le tempss’est arrêté ». Rien ne manque. Aucune pensée, aucun désir, aucune crainte ne s’élève dusubconscient, tout est parfait. Tant que dure cet état, on n’éprouve le besoin d’aucungeste, aucune action, aucune initiative. Moins un homme a <strong>de</strong> conflits intérieurs, <strong>de</strong>tensions et <strong>de</strong> répressions, plus ces moments peuvent être fréquents et durables. Dans lemon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne occi<strong>de</strong>ntal ils sont <strong>de</strong> plus en plus rares et chacun, <strong>de</strong> plus en plus, est*

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