11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Celui qui, simplement parce qu’il ne veut pas ou ne veut plus d’une chose, <strong>la</strong> refuse,n’est pas un homme mais un enfant. Quand je dis une chose, ce<strong>la</strong> signifie aussi un autreêtre humain lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> sexualité ou d’« amour ». Je veux cet amant, je l’aurai.Tant que j’en veux encore, je me le gar<strong>de</strong>. Je n’en veux plus, je le ba<strong>la</strong>nce. Je veux cettefemme, il faut que je l’épouse. Je n’en veux plus, je divorce. A <strong>la</strong> limite, on peut même<strong>la</strong>isser divorcer quelqu’un pour soi parce qu’on le veut et le répudier ensuite parce qu’onen veut un autre ou une autre. D’innombrables hommes et femmes dans <strong>la</strong> sociétécontemporaine sont uniquement motivés par ce qu’ils aiment et n’aiment pas. Le mêmemot aimer, en français, est utilisé à <strong>la</strong> fois pour to love et to like en ang<strong>la</strong>is. Love signifiel’amour véritable, like les goûts : j’aime <strong>la</strong> cuisine chinoise, je n’aime pas <strong>la</strong> cuisinejaponaise, j’aime le bleu, je n’aime pas le rouge. Combien souvent love est abusivementemployé pour ce qui n’est que like.Inutile <strong>de</strong> dire que ces likes et dislikes, ces j’aime, je n’aime pas, je n’aime plus, cesémotions, hypnotisent le mental au point <strong>de</strong> lui faire tout justifier par <strong>de</strong> bonnes raisonsextérieures à lui. Comme nous l’avons vu dans le chapitre « Voir et entendre », le mentalrejette toujours <strong>la</strong> faute sur les autres. Avec un homme ou une femme emporté par sesémotions, il est impossible <strong>de</strong> parler. Buddhi, l’intelligence non dépendante, est annihilée.C’est bien souvent, <strong>de</strong> plus en plus souvent, le cas.<strong>Les</strong> lycées, cours, écoles, instituts donnent une instruction et un entraînement pour lecerveau ; <strong>la</strong> culture physique et l’apprentissage d’un métier manuel donnent uneformation physique. Mais quelle éducation émotionnelle les enfants reçoivent-ilsaujourd’hui ? <strong>Les</strong> parents eux-mêmes ne sont pas <strong>de</strong>s adultes. Ils sont mus par leurspropres émotions et n’ont ni le loisir ni <strong>la</strong> disponibilité nécessaires pour rechercherchaque fois <strong>la</strong> cause profon<strong>de</strong> du <strong>com</strong>portement <strong>de</strong> leurs enfants. Aussi consciencieux etméritoires que soient heureusement <strong>de</strong>meurés <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s maîtres ou maîtressesd’école, ils ont trop d’élèves pour pouvoir vraiment s’occuper <strong>de</strong> chacun en particulier.Le catéchisme consiste en notions à croire et à apprendre et il est contredit par toutes lesaffirmations et suggestions <strong>de</strong> <strong>la</strong> société mo<strong>de</strong>rne. <strong>Les</strong> livres, films, programmes <strong>de</strong>télévision ne sont que l’expression <strong>de</strong>s émotions, <strong>de</strong>s préférences et <strong>de</strong>s hostilités <strong>de</strong> leursauteurs. Il n’y a rien d’étonnant à ce que <strong>la</strong> croissance émotionnelle ne se produise plus.<strong>Les</strong> prétendus adultes <strong>de</strong>meurent <strong>de</strong>s individus infantiles animés par l’impérieusenécessité <strong>de</strong> satisfaire à tout prix leurs désirs et pour qui <strong>la</strong> raison d’être <strong>de</strong> leur existenceest cette satisfaction. Ces désirs sont d’ailleurs <strong>de</strong> nature variée, plus ou moins grossièreou raffinée, plus ou moins brutale ou délicate, et se confon<strong>de</strong>nt inextricablement avec lesconceptions <strong>de</strong> plus en plus contradictoires du bien et du mal. Il y a <strong>de</strong>s désirs quiparaissent infiniment vertueux mais qui n’en sont pas moins <strong>de</strong>s désirs donc <strong>de</strong>sattachements.Une approche entièrement différente — celle <strong>de</strong> l’adulte, <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne — consiste àêtre guidé par ce qui arrive selon les circonstances, par <strong>la</strong> situation, par <strong>la</strong> justice <strong>de</strong> <strong>la</strong>situation. La justice <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation apparaît parfois en conflit dramatique, déchirant, avecles fascinations ou les répulsions <strong>de</strong> l’ego. Pourtant il faut bien se souvenir d’une véritéessentielle : <strong>la</strong> situation dans <strong>la</strong>quelle un homme se trouve est toujours celle qui luicorrespond, celle qu’il a attirée. Je n’aime pas le métier que je fais. Comment se fait-il

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!