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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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<strong>de</strong>meurent autour <strong>de</strong> lui :j’ai été, je suis,je serai. Le chemin vers <strong>la</strong> libération du tempspasse par <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> cette ignorance qui nous rend aveugle au changement et àl’instantanéité ou, plus exactement, à l’absence même <strong>de</strong> tout instant et <strong>de</strong> tout pointd’appui fixe.Ceci n’est pas une conception métaphysique mais l’expérience vécue d’innombrablessages, yogis et disciples dans ces états supérieurs <strong>de</strong> conscience auxquels bouddhistes<strong>com</strong>me hindous donnent le nom <strong>de</strong> samadhi.Le terme même <strong>de</strong> changement peut conduire à une fausse <strong>com</strong>préhension, <strong>com</strong>me s’ilexistait à un certain moment une réalité qui se transforme en une autre réalité perceptibleà un moment ultérieur, une entité puis une autre entité. Non. Le processus ne s’arrêtejamais. Il n’y a que mouvement, que dynamisme. Il n’y a que le changement mais rienqui change. C’est en ce sens seulement qu’il n’y a ni temps ni durée.L’homme n’est jamais i<strong>de</strong>ntique mais il n’est pas non plus différent. « On ne se baignejamais <strong>de</strong>ux fois dans le même fleuve. » Pourtant <strong>la</strong> Seine est toujours <strong>la</strong> Seine. « Ni lemême, ni un autre », disent les bouddhistes, illustrant ce paradoxe par le célèbre exemple<strong>de</strong> <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme d’une <strong>la</strong>mpe à huile allumée toute <strong>la</strong> nuit est­ce <strong>la</strong> même f<strong>la</strong>mme qui brû<strong>la</strong>itle soir et qui brûle à l’aube ? On peut donc parler <strong>de</strong> continuité du courant et <strong>de</strong> lien ou <strong>de</strong>succession entre les causes et les effets, même s’il n’y a «personne » pour produire unecause et « personne » pour récolter les effets.Si l’on considère ces affirmations <strong>com</strong>me <strong>de</strong>s idées philosophiques, elles ne peuventparaître que vaines et confuses. Il s’agit <strong>de</strong> tentatives pour décrire en mots <strong>la</strong> vérité, unevérité qui peut être vécue et expérimentée <strong>com</strong>me un véritable éveil.Mais le mental pose tout <strong>de</strong> suite une question « Si rien n’existe, qu’est­ce qui, selonles Orientaux, se réincarne ou transmigre ? » Pauvres Orientaux en fait ils sont d’accord,mais ils ne l’expriment pas tous <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon. Ensuite les disciples qui s’en tiennentà <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong>s paroles se <strong>la</strong>ncent l'anathème d’une secte à l’autre. Et ce<strong>la</strong> peut durer —ce<strong>la</strong> dure — <strong>de</strong>ux mille cinq cents ans. Ce qui se réincarne, c’est <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong>scourants <strong>de</strong> pensées et d’émotions, <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> désirs. C’est cette continuité aussi quiproduit <strong>la</strong> mémoire.Quand on parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> France ou du peuple français, peut­on dire que cette France et cepeuple sont les mêmes qu’il y a cent ans, <strong>de</strong>ux cents ans ? Non. Pourtant il y a bien uneFrance et un peuple français. <strong>Les</strong> Italiens du xxe siècle sont­ils les mêmes que lesRomains d’il y a <strong>de</strong>ux mille ans ? Non. Pourtant l’Italie existe en continuation <strong>de</strong> <strong>la</strong>Rome antique, même si aucun élément n’est <strong>de</strong>meuré le même. Il en est <strong>de</strong> même dans <strong>la</strong>chaîne <strong>de</strong>s incarnations successives, mais <strong>la</strong> continuité est celle d’un désir et d’unattachement individuel et non collectif.Notre moment <strong>de</strong> conscience actuel est <strong>la</strong> continuation <strong>de</strong> notre moment <strong>de</strong> conscienceprécé<strong>de</strong>nt, lequel était <strong>la</strong> continuation, etc. Par conséquent, notre moment <strong>de</strong> conscienceactuel, d’une certaine façon, a déjà <strong>com</strong>mencé il y a longtemps, infiniment longtemps,dans un passé sans <strong>com</strong>mencement. Et déjà il prépare le prochain moment <strong>de</strong> conscienceet celui qui viendra dans longtemps, longtemps, dans un avenir sans fin. Sans fin sauf si

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