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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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éphémères et sans peines passagères. Car ni les joies ni les peines ne durent. Pasd’émotions mais un sentiment permanent d’amour et <strong>de</strong> paix, <strong>de</strong> participation et <strong>de</strong>sécurité. Il existe <strong>de</strong> tels hommes (et <strong>de</strong> telles femmes). C’est notre nature véritable, faited’équilibre et d’harmonie. C’est à ce<strong>la</strong> que nous aspirons tous, <strong>de</strong>rrière notre poursuitedésordonnée <strong>de</strong>s joies ou <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirs et nos réactions aveugles aux souffrances et auxangoisses. Nous rêvons d’aimer et nous considérons l’amour <strong>com</strong>me une <strong>de</strong>s plus hautesformes du bonheur humain. Mais dès qu’un être est tombé amoureux, <strong>de</strong>rrière sonexaltation, il prend peur inconsciemment. Le centre en lui ne veut pas être emporté etveut retrouver le calme qui n’a pas <strong>de</strong> contraire. Il ne peut, bien sûr, se faire entendre.Alors, inconsciemment, celui qui croit aimer le plus souhaite être libéré <strong>de</strong> son amour.Inconsciemment il désire <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> cette passion ou <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne aimée,promesse que son amour ne sera jamais déçu, jamais trahi, et que le pendule ne basculerapas autour <strong>de</strong> son axe vers <strong>la</strong> blessure, l’amertume, <strong>la</strong> détresse. Ces sentiments sontnaturellement niés et refusés et, consciemment, l’amoureux est, au contraire, en proie à <strong>la</strong>peur <strong>de</strong> cette mort qu’il craint d’autant plus qu’il <strong>la</strong> veut sans le savoir et qu’il ne<strong>com</strong>prend pas l’origine <strong>de</strong> son anxiété.Il existe bien un amour entre l’homme et <strong>la</strong> femme, et même une re<strong>la</strong>tion sacrée entreles <strong>de</strong>ux sexes dont je parlerai dans un autre chapitre. Mais cet amour n'a rien — ou bienpeu — à voir avec ce que l’Occi<strong>de</strong>ntal contemporain entend par ce mot.Il faut bien distinguer émotion et sentiment. Le sage, l’être « libéré », éprouve enpermanence le sentiment d’amour et <strong>de</strong> joie suprême (félicité, béatitu<strong>de</strong>). Mais l’hommepeut vivre sans émotions. L’émotion est <strong>la</strong> <strong>com</strong>pagne du mental. Sans mental pasd’émotion. Sans émotion pas <strong>de</strong> mental. Avec le mental et l’émotion, pas <strong>de</strong> vérité.En ang<strong>la</strong>is, le même mot feeling désigne le sentiment et <strong>la</strong> sensation. Ce<strong>la</strong> paraîttoujours confus aux Français. Mais ce terme traduit une perception directe sans l’écran dumental ou <strong>de</strong> l’émotion, que ni « ressentir » ni « éprouver » ne ren<strong>de</strong>nt parfaitement. Tofeel, c’est avoir « <strong>de</strong>s yeux pour voir et <strong>de</strong>s oreilles pour entendre » et non un mental pourne point voir et ne point entendre, pour voir et entendre autre chose que ce qui est. Lemental­émotion (mind, thinking par opposition à feeling ou seeing) est parfaitementinutile mais c’est en quoi consiste presque toute <strong>la</strong> vie intérieure <strong>de</strong> presque tous leshommes et toutes les femmes au­<strong>de</strong>là <strong>de</strong> quelques années d’âge.Le mental naît, <strong>com</strong>mence à fonctionner, lorsque l’enfant — ou le bébé — refuse lesconditions <strong>de</strong> vie qui lui sont faites. Souvent, je l’ai dit, il s’agit d’un événementparticulier, un choc bien précis, un changement brutal survenu dans ses habitu<strong>de</strong>smatérielles ou sentimentales, que l’enfant livré à lui­même n’a absolument aucunepossibilité <strong>de</strong> <strong>com</strong>prendre, d’assumer, d’assimiler. À l’insu <strong>de</strong> ses parents aveugles quiconstateront simplement que « le gosse — ou le bébé — est <strong>de</strong>venu bien nerveux toutd’un coup », le malheureux petit être est terrassé, terrifié, suffoqué au sens propre duterme, et, si une éducation véritable ne vient pas redresser <strong>la</strong> situation, toute sa croissancephysique, émotionnelle et mentale a été, en cet instant, déterminée pour toujours.*

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