Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com
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frapper un enfant inoffensif à coups <strong>de</strong> tisonnier, ce qui est mal, et consacrer ses loisirs àfaire jouer ou à instruire les enfants <strong>de</strong>s autres, ce qui est bien. Mais il est plus facile <strong>de</strong>constater que toute l’existence <strong>de</strong> chaque homme est centrée sur <strong>la</strong> distinction <strong>de</strong> ce quiest bon, pour lui ou selon lui, et <strong>de</strong> ce qui est mauvais, pour lui et selon lui. C’est cettedistinction qui organise toutes les pensées, tous les raisonnements et toutes les rêveries etqui détermine toutes les émotions agréables ou désagréables, <strong>la</strong> joie et <strong>la</strong> souffrance. Cedualisme est <strong>la</strong> définition même <strong>de</strong> manas, qui ne fonctionne que <strong>com</strong>me un penduleoscil<strong>la</strong>nt du « j’aime » au « je n’aime pas » et du « je n’aime pas » au « j’aime », à <strong>la</strong>différence <strong>de</strong> buddhi, l’intelligence supraindividuelle donc objective.Une émotion passagère ne peut se manifester que parce qu’il existe chez le sujet unepotentialité durable, un nonmanifesté dont elle est l’expression. La prétendue causeextérieure n’est que le facteur excitant d une émotion qui était déjà là à l’état <strong>la</strong>tent. Peutondire qu’un temps froid et pluvieux soit <strong>la</strong> cause d’une douleur rhumatismale ?Certainement non car, s’il en était ainsi, tous les êtres humains souffriraient <strong>de</strong>s mêmesdouleurs lorsque les conditions atmosphériques se gâtent, <strong>com</strong>me tous sont brûlés s’ilsposent <strong>la</strong> main sur une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> fer chauffée au rouge. Au mois <strong>de</strong> juin, lorsque le climatest sec et ensoleillé, il n’y a pas <strong>de</strong> différence apparente entre un homme à tempéramentrhumatisant et un second exempt <strong>de</strong> cette infirmité. L’un et l’autre se sentent parfaitementbien dans leur peau et libres <strong>de</strong> leurs mouvements. Et cependant, chez l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, lerhumatisme est bien là à l’état non manifesté et il suffira <strong>de</strong>s rigueurs <strong>de</strong> novembre pourque reprennent les douleurs, pour qu’elles passent du nonmanifesté au manifesté.Il en est <strong>de</strong> même pour toutes les autres manifestations qui constituent une existenceindividuelle. Ce que les hindous appellent les graines ou les germes, ou encore lesvasanas et les samskaras, sont les sources <strong>de</strong> toutes les pensées et émotions, <strong>la</strong> racinecentrale, le nonmanifesté fondamental étant le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation luimême(ahamkar).La voie directe consiste à utiliser les manifestations passagères pour découvrir etdissiper leur tendance <strong>la</strong>tente permanente. Elle consiste, pour <strong>com</strong>mencer, à regar<strong>de</strong>r enface les obstacles à <strong>la</strong> libération et à les éliminer chacun <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon qui convient. Lorsqueces obstacles sont nombreux et soli<strong>de</strong>s, il n’y a pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> passepartout. Il fautenlever les taches pour que <strong>la</strong> propreté se révèle mais il ne suffit pas <strong>de</strong> prendre le lingesale et <strong>de</strong> le tremper indifféremment dans <strong>la</strong> lessive. Il faut regar<strong>de</strong>r les taches, les étudier.De quoi s’agitil? Estce <strong>de</strong> l’encre? Et ça? De <strong>la</strong> graisse. Et ça ? De <strong>la</strong> peinture. Il y a <strong>de</strong>staches qui partent à l’eau <strong>de</strong> javel, d’autres à l’essence, d’autres au trichloréthylène,d’autres à l’eau écar<strong>la</strong>te, d’autres à l’Ariel, d’autres avec un produit contre <strong>la</strong> rouille. Et àforce d’enlever les taches, tôt ou tard il ne reste plus que le linge b<strong>la</strong>nc. Il n’y a rien àajouter, il y a à enlever, rien à faire, il y a à défaire, rien à inventer, il y a à découvrir. Par« taches » je ne désigne pas les émotions et pensées, passagères même Si elles <strong>de</strong>viennentobsessionnelles, mais leurs sources durables. Dans le travail <strong>de</strong> transformationpersonnelle il faut chaque fois appliquer le traitement approprié pour se libérer <strong>de</strong> tel outel aspect <strong>de</strong> soimême. Car c’est nousmême qui sommes notre propre prison. D’unemanifestation on peut toujours remonter à <strong>la</strong> source. Or, <strong>de</strong>s manifestations, il y en a ennous indéfiniment. La prolifération d’expressions innombrables et changeantes <strong>de</strong>