Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com
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naissance. Et en quoi seronsnous plus éc<strong>la</strong>irés <strong>de</strong> savoir que nous sommes venus aumon<strong>de</strong> le 30 janvier à 21 h 17 ou le 12juin à 19 h 43 ? Et que nous mourrons, <strong>com</strong>menotre père ou notre mère sont morts, un certain jour à une certaine heure. Il ne faut pasopposer <strong>la</strong> vie et <strong>la</strong> mort mais <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> mort. Parce que notre corps physique(annamaya kosha ou sthû<strong>la</strong> sharir) a une naissance, il a une mort. Mais nous — je suis,j’existe — quand sommesnous nés ? Nous n’aurons <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> d’avoir atteint cetteperfection au<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle il n’y a plus rien que lorsque nous aurons résolu l’énigme<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort qui défie l’humanité, ou plus exactement chaque homme en particulier, <strong>de</strong>puisles premiers vestiges que l’histoire a retrouvés. Et nous ne saurons ce qu’est <strong>la</strong> mort quelorsque nous saurons ce qu’est <strong>la</strong> naissance. Si nous savons <strong>com</strong>ment ce<strong>la</strong> a <strong>com</strong>mencé,nous saurons <strong>com</strong>ment ce<strong>la</strong> peut finir. Et nous ne pouvons savoir <strong>com</strong>ment ce<strong>la</strong> a<strong>com</strong>mencé et <strong>com</strong>ment ce<strong>la</strong> peut finir que si nous savons, ici et maintenant, ce qu’est <strong>la</strong>vie en nous. Et ce<strong>la</strong>, aucune approche intellectuelle ne nous le donnera jamais, même sinous connaissons parfaitement le sanscrit, l’hébreu, le grec ancien et l’arabe. Comment sefaitil que notre origine soit pour nous oubliée?C’est en se posant <strong>de</strong>s questions avec passion et en ne ménageant aucun effort pour lesrésoudre que les chercheurs scientifiques occi<strong>de</strong>ntaux, en <strong>de</strong>ux cents ans, ont abouti à <strong>de</strong>srésultats aussi prodigieux que l’envoi d’une son<strong>de</strong> sur Mars ou <strong>la</strong> bombe atomique. Onsait ce que ces résultats représentent <strong>com</strong>me somme <strong>de</strong> travaux. Pendant <strong>de</strong>s millénaires,l’élite <strong>de</strong>s hommes a dirigé ses efforts dans une tout autre direction : « Je veux savoir quije suis. » Ce<strong>la</strong> n’est possible que par l’expérience personnelle immédiate. <strong>Les</strong> livres, lesdoctrines apportent une certaine ai<strong>de</strong> mais ne peuvent rien résoudre par euxmêmes.Lorsque les Tibétains al<strong>la</strong>ient faire <strong>de</strong>s pèlerinages en In<strong>de</strong> aux lieux où vécut et enseignale Bouddha, ils revenaient au Tibet et ils racontaient à leurs familles : « Nous avonsmangé <strong>de</strong>s mangues. » Mais aucune <strong>de</strong>scription ne peut faire connaître le goût <strong>de</strong> <strong>la</strong>mangue à ceux qui n’en ont jamais mangé. Et aucun livre sacré ne peut décrire <strong>la</strong> source<strong>de</strong> toute vie à ceux qui ne <strong>la</strong> connaissent pas déjà. Mais toutes les religions ne parlent que<strong>de</strong> ce<strong>la</strong> afin d’informer ceux qui ont le désir <strong>de</strong> s’engager. Comment ma vie atelle<strong>com</strong>mencé et <strong>com</strong>ment finiratelle?L’ego (le « je suis moi ») s’est constitué peu à peu par l’hérédité et par les événements<strong>de</strong> l’existence, surtout ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite enfance et notamment les chocs ou lestraumatismes. Chaque réaction aux stimuli extérieurs particu<strong>la</strong>rise un peu plus <strong>la</strong>conscience individuelle. Le nom, ou plutôt le prénom avec lequel l’enfant apprend às'i<strong>de</strong>ntifier, <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> <strong>la</strong> « forme », c’estàdire du corps, et enfin l’éducation quel’enfant assimile et prend à son <strong>com</strong>pte achèvent <strong>de</strong> conditionner cet ahamkar, cepersonnage qui nous paraît une évi<strong>de</strong>nce et qui n’est que <strong>la</strong> prison du je sans qualificationou du Soi (atman).Comment <strong>la</strong> vie du Soi en nous atelle <strong>com</strong>mencé et <strong>com</strong>ment vatelle finir? Elle nefinira jamais parce qu’elle n’a jamais <strong>com</strong>mencé. Même en remontant dans le temps au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> l’ère quaternaire et même primaire, au<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s brontosaures et <strong>de</strong>s dinosaures,au<strong>de</strong>là du début du système so<strong>la</strong>ire, même en additionnant les années jusqu’à un nombrequi couvrirait plusieurs pages <strong>de</strong> zéros, vous ne trouverez pas l’origine <strong>de</strong> votre propre «Je suis » car il n’a jamais <strong>com</strong>mencé dans le temps. Votre propre « Je suis » est éternel. Il