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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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longueur <strong>de</strong> journée et dépensent beaucoup d’argent. Mais ce sont eux qui nous frustrent<strong>de</strong>s sentiments et <strong>de</strong>s bonheurs supérieurs. Tout le mon<strong>de</strong> a connu exceptionnellement<strong>de</strong>s moments « divins ». Leur souvenir est inoubliable. Pour que ceux­ci <strong>de</strong>viennent peu àpeu l’essentiel <strong>de</strong> nos existences, nous <strong>de</strong>vons donner en échange les satisfactionshabituelles auxquelles nous nous cramponnons. Nous ne pourrons abandonner celles­cique Si nous <strong>com</strong>prenons tout ce qu’elles nous font perdre. <strong>Les</strong> joies médiocres ne sontjamais le chemin <strong>de</strong>s joies spirituelles. Elles en sont, au contraire, l’obstacle principal.Quiconque a <strong>com</strong>pris qu’il était responsable <strong>de</strong> son <strong>de</strong>stin, <strong>de</strong> son progrès personnel,<strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> son être, cherche à mettre tous les atouts dans son jeu, à réunir lesconditions les plus favorables. Mais <strong>la</strong> meilleure bonne volonté ne suffit pas. Commentcelui qui dort peut­il s’éveiller lui­même ? Quelle expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> Connaissancel’ignorance est­elle capable <strong>de</strong> concevoir? Nous <strong>de</strong>vons d’abord être convaincus qu’àchaque secon<strong>de</strong> ce que nous percevons ou faisons contribue à constituer notre être. Si,d’un côté, je lutte pour grandir et me transformer et que, d’un autre, je me soumets à <strong>de</strong>sinfluences qui me maintiennent au niveau ordinaire, physique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, je ne peux pasaccé<strong>de</strong>r aux p<strong>la</strong>ns ou aux états supérieurs <strong>de</strong> l’être. Sur <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> g<strong>la</strong>nds tombés àterre <strong>com</strong>bien donneront un chêne? Sur <strong>de</strong>s milliers d’êtres humains pourvus d’un corpsmortel <strong>com</strong>bien <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>s hommes véritables, <strong>de</strong>s sages, qui ont transcendé lecorps physique et vivent sur un p<strong>la</strong>n infiniment plus subtil ou raffiné ? Nous sommes plus<strong>com</strong>pétents pour raffiner du pétrole que pour nous raffiner nous­mêmes.C’est dans l’enseignement Gurdjieff puis en Orient que j’ai appris à percevoir <strong>la</strong>différence profon<strong>de</strong> — plus même : fondamentale, radicale — qu’il y a entre <strong>de</strong>s cadres<strong>de</strong> vie, <strong>de</strong>s décors, <strong>de</strong>s harmonies visuelles, <strong>de</strong>s musiques, <strong>de</strong>s gestes ou <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>sfaçons <strong>de</strong> parler ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sa voix, etc., qui peuvent paraître <strong>com</strong>parables ou du mêmeordre mais qui, au contraire, répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> lois absolument différents celui<strong>de</strong> l’illusion et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> conscience.Lors <strong>de</strong> mon second séjour en Afghanistan en 1960, après <strong>la</strong> traversée du Koh­I­Babapar <strong>la</strong> « route du centre », nous sommes arrivés à Tchecht. J’étais ac<strong>com</strong>pagné par un ami<strong>de</strong> Kaboul qui ne partageait pas mes intérêts spirituels et avec qui j ‘avais renoncé à parler<strong>de</strong>s soufis et <strong>de</strong>s tariqas (confréries). Comme nous marchions tranquillement je fusfrappé par un arbre autour duquel se trouvait une petite p<strong>la</strong>te­forme et je ressentis uneimpression très intense, d’une qualité que je connaissais déjà. Une porte venait <strong>de</strong>s’ouvrir sur cet autre mon<strong>de</strong> à <strong>la</strong> réalisation duquel je me suis consacré. Ma convictionétait si forte que je <strong>de</strong>mandai à mon <strong>com</strong>pagnon <strong>de</strong> s’informer si on savait quoi que cesoit <strong>de</strong> particulier sur cet arbre et ce lieu. Après enquête, il m’apprit qu’un maître souficélèbre y recevait autrefois ses disciples et ses visiteurs. A ce moment j’ignorais queTchecht s’appelle en fait TchechtI­Sharifi, c’est­à­dire Tchecht <strong>la</strong> ville sacrée.Sept ans plus tard, alors que les portes du taçawuf s'ouvraient enfin <strong>de</strong>vant moi, avecun autre ami, un autre frère musulman, en pénétrant dans un édifice dé<strong>la</strong>bré qui n’abritaitque <strong>de</strong>s oiseaux et dont l’état déplorable ne <strong>la</strong>issait <strong>de</strong>viner aucune architectureparticulière, je ressentis <strong>la</strong> même certitu<strong>de</strong>. Effectivement ce local avait été le lieu <strong>de</strong>*

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