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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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jour, indéfiniment. Le disciple <strong>de</strong>meure toujours dans le re<strong>la</strong>tif, certes. Mais il accé<strong>de</strong>ratôt ou tard à l’absolu, à <strong>la</strong> perfection au vrai sens d’achèvement. Comment,géométriquement, une ligne courbe dont on diminue <strong>la</strong> courbure peut­elle se confondreavec <strong>la</strong> ligne droite ? Aujourd’hui, dans le temps, voilà qu’un apprenti qui était incapable<strong>de</strong> p<strong>la</strong>nter un clou sans le tordre sait p<strong>la</strong>nter un clou. « Il a ça dans le sang », dit <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong>popu<strong>la</strong>ire ce<strong>la</strong> fait partie <strong>de</strong> son être. L’apprenti peut passer à l’étape suivante et un jour ilexécutera à son tour son chef­d'œuvre, une merveille d’ébénisterie, et il <strong>de</strong>viendra «maître ». Plus tard il aura aussi <strong>de</strong>s élèves et <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s maîtres n’est pas rompue, <strong>la</strong>transmission <strong>de</strong> l’enseignement se poursuit. Mais pas un enseignement dans l’air, dans legénéral: un enseignement dans le concret, toujours personnalisé.D’échantillon en échantillon, le disciple progresse <strong>de</strong> vérité en vérité, <strong>de</strong> véritére<strong>la</strong>tive, c’est­à­dire reliée à un certain p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation, à une autre véritére<strong>la</strong>tive. La vérité n’est jamais ce qui <strong>de</strong>vrait être mais toujours ce qui est. Cetteprogression exige une vigi<strong>la</strong>nce perpétuelle. Car l’ego est tout le temps là qui essaye <strong>de</strong>sauver sa peau et <strong>de</strong> ramener <strong>la</strong> sadhana à une prétendue ascèse qui vienne le servir.L’ego n’aime pas tel attachement qui lui dép<strong>la</strong>ît. « Eh bien, pense­t­il, s’il existe <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> me libérer, je les utilise ; s’il faut voir, je verrai. » Cette attitu<strong>de</strong> conduit à uneimpasse. Le critère <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité c’est qu’il ne faut jamais vouloir détruire mais accepteravant <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser disparaître. Maya, l’hypnotisme du mensonge, est toujours là aussi. Elleac<strong>com</strong>pagne le sadhaka dans ses plus authentiques moments <strong>de</strong> vision, elle le tient par <strong>la</strong>main, elle lui permet une petite expérience <strong>de</strong> vérité et tout <strong>de</strong> suite lui dit : « Tu vois, tues dans <strong>la</strong> vérité, enfin tu vois <strong>la</strong> différence. » Et c’est déjà fini. L’ego s’est déjà appropriéce moment d’éveil et le règne <strong>de</strong> Maya continue.Qu’est­ce qui fait aujourd’hui ma certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> n’être qu’une vague et non l’océan ?Mes désirs et leur négatif, mes refus (donc mes peurs que ce que je refuse me soitimposé). Si j’étais l’océan je ne pourrais rien désirer. Qu’est­ce que l’océan qui est tout etqui contient tout en lui­même peut désirer à part se manifester par <strong>la</strong> multiplicité (<strong>la</strong> plusgran<strong>de</strong> multiplicité possible) et le changement (le plus <strong>de</strong> changement possible) ? Tout sepasse en lui. Une vague peut désirer bien <strong>de</strong>s choses : être plus haute, plus <strong>la</strong>rge, pluslente, plus rapi<strong>de</strong>, et elle peut tout craindre : le bateau qui <strong>la</strong> fend, le rocher qui <strong>la</strong> brise.L’océan ne peut rien désirer. Pour lui il n’y a plus ni bon ni mauvais. La connaissance <strong>de</strong>soi, <strong>la</strong> seule connaissance libératrice, <strong>com</strong>mence donc avec <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s désirs et<strong>de</strong>s refus, <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s émotions — j’aime, c’est bon ; je n’aime pas, c’estmauvais —, qui tissent une existence humaine. Regardons, voyons, pas le désir mais cedésir, pas <strong>la</strong> souffrance mais cette souffrance, ce désir qui est le mien et pas celui duvoisin, cet échantillon. De l’échantillon on remonte à <strong>la</strong> source : <strong>de</strong>s émotions enapparence très différentes se révèlent <strong>com</strong>me les expressions d’une même émotionfondamentale. <strong>Les</strong> naturalistes ont constaté que <strong>de</strong>s dizaines d’animaux différents, trèsgrands, tout petits, vivant dans l’eau, sur terre, dans les arbres, avec ou sans poils, avec ousans cornes, avec ou sans queue, avaient tous un trait <strong>com</strong>mun et on les a appelés <strong>de</strong>smammifères. La souris est un mammifère et <strong>la</strong> baleine est un mammifère . Des désirs et<strong>de</strong>s craintes en apparence si variés et nombreux se ramènent à quelques gran<strong>de</strong>s émotionspersonnelles permanentes dont on retrouve <strong>la</strong> marque partout. La connaissance <strong>de</strong> soi va

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