11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’amour enraciné dans <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong> l’unité est le bien par excellence.Le mot culture est, certes, à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>. Mais il n’est <strong>de</strong> culture que <strong>de</strong> l’être. Dans lemon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne il n'y a plus que <strong>de</strong>s vestiges ou débris <strong>de</strong> culture. L’instruction publiqueobligatoire et <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s informations par <strong>la</strong> presse, les magazines ou les émissions<strong>de</strong> télévision n’ont rien à voir avec <strong>la</strong> culture. De tout ce qu’on nous propose, <strong>de</strong> tout cequi nous assaille, <strong>de</strong> toutes les sommations <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong> consommation, nous pouvonslégitimement nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r : « Est­ce que ce<strong>la</strong> m’ai<strong>de</strong> à évoluer? Est­ce que ce<strong>la</strong> m’ai<strong>de</strong>à être ? »Contrairement à ce que pourrait conclure un jugement superficiel, <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>l’être — le chemin vers le Je suis ultime — est le contraire <strong>de</strong> l’égoïsme. L’égoïste estcelui qui veut avoir, qui ne peut se donner l’illusion d’être qu’en acquérant ou, ce qui estl’autre face d’acquérir, en détruisant. Celui qui est s’ouvre naturellement à une re<strong>la</strong>tiondésintéressée avec les autres. La Voie est l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre le moi et le nonmoi,jus qu’à l’effacement <strong>de</strong> leur distinction.Comment, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>­t­on souvent, un sage peut­il être heureux, heureux d’un bonheurinexprimable, alors que d’autres sont malheureux autour <strong>de</strong> lui ? À partir <strong>de</strong> cettequestion, on fait au sage et à celui qui cherche <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong> le reproche d’égoïsme. Ceux quiformulent cette critique trouvent d’ailleurs normal, eux, <strong>de</strong> satisfaire leurs désirs et <strong>de</strong>jouir <strong>de</strong> tout le confort tandis qu’on souffre et meurt un peu partout dans le mon<strong>de</strong>. Mais<strong>la</strong> vraie réponse n’est pas là. La souffrance naît du conflit. Tout conflit, même motivé parun conflit extérieur, est un conflit intérieur. Je ne fais pas ce que je sens que je <strong>de</strong>vraisfaire. Je ne suis pas ce que je sens que je <strong>de</strong>vrais être. Un homme qui vit du matin au soirau milieu <strong>de</strong>s plus malheureux et qui, ayant renoncé à tout, même à les sauver <strong>de</strong> <strong>la</strong>misère, se donne à eux et les sert du matin au soir, atteint sa limite. Tout ce qui peut luiêtre <strong>de</strong>mandé, tout ce qu’il peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à lui­même, il l’ac<strong>com</strong>plit. Cet homme­là,ou cette femme­là, est absolument heureux, unifié, en paix avec lui­même. S’il ne l’estpas, c’est que subsiste en lui, au contraire, quelque chose d’égoïste.Parce que notre société mo<strong>de</strong>rne est une société du désordre, rares sont ceux quiconnaissent et ac<strong>com</strong>plissent leur dharma personnel. Au fond d’eux­mêmes, <strong>la</strong> presquetotalité <strong>de</strong>s hommes doutent aujourd’hui <strong>de</strong> ce qui leur est <strong>de</strong>mandé. Une société fondéesur l’être est une société <strong>de</strong> <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong>, une société fondée sur l’avoir est une société dudoute.À ceux qui sont nés et qui ont grandi dans le contexte et les normes culturelles <strong>de</strong> notretemps et <strong>de</strong> notre milieu occi<strong>de</strong>ntal, il est très difficile <strong>de</strong> ne pas gar<strong>de</strong>r <strong>com</strong>me référence,même en s’ouvrant à <strong>la</strong> <strong>sagesse</strong> ancienne, <strong>la</strong> conception actuelle <strong>de</strong> ce qu’est l’homme,son bien, le sens <strong>de</strong> son existence. Sauf rares exceptions, les hommes d’aujourd’hui, y<strong>com</strong>pris les chrétiens, sont à ce point imprégnés <strong>de</strong>s idées profanes mo<strong>de</strong>rnes qu’unelongue <strong>de</strong>séducation et rééducation est nécessaire avant <strong>de</strong> pouvoir <strong>com</strong>prendre et abor<strong>de</strong>r<strong>de</strong> front les techniques hindoues ou bouddhiques <strong>de</strong> sadhana. L’humanismecontemporain a repris à son <strong>com</strong>pte <strong>la</strong> formule antique : « L’homme est <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>*

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!