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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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Cette dépendance du passé détermine <strong>la</strong> dépendance du futur dont l’idée nous arracheaussi à l’instant présent. Si l’homme est libre du passé, il est du même coup libre du futur.Mais il arrive que l’attachement au passé, au lieu d’avoir un caractère général, prenne uneforme particulière, celle du traumatisme infantile conservé dans l’inconscient. Dans cecas, <strong>la</strong> prison est encore plus sévère et <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> participation encore plus restreinte. Unhomme ou une femme peut se marier, procréer, vieillir et mourir en ayant vécu toute sonexistence, sentimentale, conjugale, professionnelle à travers une unique expérienced’enfant, dont son inconscient a vu partout <strong>la</strong> répétition. Sa re<strong>la</strong>tion avec le gurun’échappera pas à cette déformation. Mais celui­ci étant libre jusqu’au tréfonds <strong>de</strong> luimême<strong>de</strong> tout aveuglement et <strong>de</strong> tout mensonge ne réagit jamais aux sollicitationsaveugles <strong>de</strong> ceux qui viennent a lui.Ainsi, au départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec le guru se situe bien sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong>dépendance mais c’est, pour <strong>la</strong> première fois, une re<strong>la</strong>tion qui peut <strong>de</strong>venir juste.Pourquoi? Parce que le sage, étant <strong>com</strong>plètement mort à lui­même, est capable <strong>de</strong> voir ledisciple exactement tel qu’il est, mieux même d’être totalement un avec le disciple. Latradition dit « Quand le disciple et le guru sont dans <strong>la</strong> même pièce, il n’y a pas <strong>de</strong>ux danscette pièce, il n’y a qu’un » le disciple. Et le maître n’est pas un autre que le disciple. Ilest le Soi (the Self) du disciple, il est le disciple mais le disciple stable, sans émotions,parfaitement éveillé, éc<strong>la</strong>iré.Chacun <strong>de</strong> nous qui est encore dans <strong>la</strong> séparation et les émotions et qui conçoit toutel’existence en termes d’agréable et <strong>de</strong> désagréable s’est toujours entendu adresser à lui <strong>de</strong><strong>de</strong>ux façons. Prenons <strong>com</strong>me exemple quelqu’un dont le prénom serait Emmanuel.Emmanuel sait que les autres hommes, les femmes, <strong>la</strong> vie en général l’ont appelé par sonnom soit avec tendresse, indulgence, approbation, admiration — et il entend son nomcaresser son oreille avec douceur — soit avec sécheresse, sévérité, critique, mépris — etil entend son nom frapper son oreille avec dureté. C’est <strong>la</strong> voix d’une mère détendue,d’un père souriant. C’est <strong>la</strong> voix d’une mère excédée, d’un père en colère. C’est <strong>la</strong> voixd’un père ou d’une mère aimés, c’est <strong>la</strong> voix d’un père ou d’une mère haïs qu’Emmanuelentend partout, tout le temps. Il y a un « Emmanuel » merveilleux qui est tout le bonheurdu mon<strong>de</strong> et un: « Emmanuel » terrible qui est toute <strong>la</strong> souffrance du mon<strong>de</strong>. Mais <strong>la</strong> voixdu sage appelle par son nom un autre « Emmanuel. » Un Emmanuel neutre, affranchi dujeu <strong>de</strong>s contraires, et qui se situe à l’axe du pendule.Quoi que le disciple puisse dire, faire, exprimer, manifester, le maître est toujoursd’accord. Le disciple ne risque rien. L’enfant a vite appris que s’il est sage, gentil, calmeet doux, sa mère est proche <strong>de</strong> lui et que s’il est violent, emporté, agressif et bruyant samère s’éloigne et il se sent rejeté. Mais le disciple apprend vite qu’il n’y a aucunequestion <strong>de</strong> rejet ou d’acceptation par le guru puisque le guru n’est pas quelqu’un d’autreque lui. En présence du maître, il peut tout reconnaître, tout accepter, tout avouer, tout savouer sans aucune crainte, car il sait, il sent, à <strong>la</strong> fois qu’il n’est plus limité à son ego <strong>de</strong>servitu<strong>de</strong> et d’ignorance et qu’il n’y a pas un autre avec lui. Même pas un autre qui l’aimeparce que ce<strong>la</strong> sous­entendrait que cet autre puisse ne pas l’aimer ou ne plus l’aimer. Rienne peut séparer le maître <strong>de</strong> moi, rien <strong>de</strong> ce qui est moi, le « meilleur » ou le « pire ».Mais je peux me séparer moi­même du maître en cessant d’être sérieux, en trichant. On

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