Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com
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appréciateur et le grand appréciateur <strong>de</strong>vient le grand sage. » Mahakarta est le maître etnon le serviteur <strong>de</strong>s envies et <strong>de</strong>s désirs. C’est le doer dont j’ai déjà parlé.Il existe donc <strong>de</strong>ux sortes d’êtres humains. Certains vivent selon leurs impulsions,leurs goûts, leurs aversions, leurs peurs, autrement dit sont mus par ce qui leur p<strong>la</strong>ît etleur dép<strong>la</strong>ît, ce qu’ils aiment et n’aiment pas, et ceci dans tous les domaines : en amour,en éducation, en politique, en art et dans toutes leurs re<strong>la</strong>tions avec autrui. En euxl’individu est tout-puissant. Ahamkar signifie <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation, <strong>la</strong> distinctiondu moi et du non-moi, mais cet ahamkar est plus ou moins crispé sur lui-même. Et il y aaussi <strong>de</strong>s êtres qui ne vivent pas encore dans <strong>la</strong> conscience éternelle <strong>de</strong> l’unité mais quiagissent selon <strong>la</strong> justice, selon ce qui est juste. Ils <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s personnes, purusha,chemin vers mahapurusha, le grand sage.Ici je veux préciser un point pour ceux qui s’intéressent aux doctrines hindoues et ontlu <strong>de</strong>s ouvrages spécialisés. Le terme purusha a <strong>de</strong>s sens quelque peu différents suivantles systèmes, les « points <strong>de</strong> vue » (darshanas). Dans les enseignements dualistes,purusha est opposé à prakriti, <strong>com</strong>me le témoin par rapport à <strong>la</strong> nature, aux phénomènes.Pour l’adhyatma yoga, quand prakriti, <strong>la</strong> manifestation, s’est ac<strong>com</strong>plie elle-même, ellese fond en purusha.La personne n’est donc pas mue <strong>com</strong>me une machine par les facteurs extérieurs. Elleagit consciemment en réponse à l’extérieur, aux événements, dont le fon<strong>de</strong>ment n’estautre que le principe suprême. Mais ni le mot <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir, ni celui <strong>de</strong> responsabilité neconviennent. Je dirai même qu’en <strong>la</strong> matière ces termes n’ont aucun sens parce que tous<strong>de</strong>ux semblent indiquer que l’homme pourrait ne pas agir selon <strong>la</strong> vérité, pourrait éviter<strong>de</strong> le faire, et que sa conduite est imposée par une autorité, une contrainte étrangère. Unepersonne agit parce qu’elle ne peut pas ne pas répondre <strong>de</strong> façon juste et adéquate. Elleagit en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> chaque situation et non en fonction d’une appréhensionpartielle et partiale <strong>de</strong>s événements. Dharma est presque toujours traduit par <strong>de</strong>voir maisle mot français qui convient est celui <strong>de</strong> dignité. La dignité, pour un homme, est lesentiment profond <strong>de</strong> sa propre fonction intrinsèque. Avec <strong>la</strong> dignité, nous sommes aucœur <strong>de</strong> l’être (par opposition à l’avoir).L’axe du <strong>com</strong>portement humain est <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion du moi au non-moi. On peut dire aussi :<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’intérieur et <strong>de</strong> l’extérieur. Si cette re<strong>la</strong>tion est consciente, éc<strong>la</strong>irée,délibérée, l’homme n’agit plus en fonction <strong>de</strong> causes produisant en lui <strong>de</strong>s effets. Il sesitue au-<strong>de</strong>là du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause et <strong>de</strong> l’effet, dans une nécessité parfaite qui est <strong>la</strong> libertéparfaite. Il est un avec <strong>la</strong> manifestation universelle, un avec l’unique énergie. En lui, parlui, <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> Dieu est faite et non <strong>la</strong> sienne.Pour pouvoir faire <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> Dieu, il faut d’abord avoir une volonté consistante etunifiée.Avant <strong>de</strong> n’être rien, il faut d’abord être quelque chose. Avant <strong>de</strong> découvrir sonindividualité <strong>com</strong>me anatman, <strong>com</strong>me n’étant pas une entité, il faut d’abord être uneentité, un doer, capable <strong>de</strong> faire face à ses désirs : « Je suis ici et mon désir est là. » Cette*