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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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» pour nous, à notre p<strong>la</strong>ce, à longueur <strong>de</strong> journée. Mais quand le soleil est couvert par lesnuages et que je ne le vois plus, n’est­ce pas plutôt que mes yeux sont couverts par cesnuages ? « Je » est là, à ma disposition, mais c’est moi qui en suis coupé, exilé, par mesémotions et mes pensées.Ce moi, porte­parole du mental, ne peut jamais être un avec qui que ce soit ou quoique ce soit, pas même avec le guru, le maître. Par contre il peut, et il ne s’en prive pas,s’i<strong>de</strong>ntifier avec les uns et les autres. S’i<strong>de</strong>ntifier signifie que le « je » a disparu. You arenowhere. Vous n’êtes nulle part. There is no doer. Il n’y a personne pour faire.Faire (Dans l’enseignement <strong>de</strong> G. Gurdjieff, « faire » est aussi <strong>la</strong> donnée fondamentalecf. Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu) est peut­être le mot le plusimportant <strong>de</strong> tous. Qu’est­ce que votre maître vous enseigne ? Mon maître m’enseigne à «faire ». À ce sujet, l’ang<strong>la</strong>is, qui est <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue à travers <strong>la</strong>quelle j’ai acquis toutes mesconnaissances, est favorisé par rapport au français. Là où nous n’avons que le seul motfaire, l’ang<strong>la</strong>is dispose <strong>de</strong> to make et <strong>de</strong> to do. To make signifie à peu près fabriquer, todo a un sens métaphysique. Je citerai donc en ang<strong>la</strong>is les paroles mêmes <strong>de</strong> mon guru: «To do, there must be a doer. » « Pour faire, il faut quelqu’un­qui­fasse. » Peut­êtrepourrait­on traduire aussi par : pour agir, il faut un agent (ou un acteur).Le doer est une question <strong>de</strong> niveau d’être. Chez l’homme contemporain ordinaire,produit <strong>de</strong> l’éducation actuelle, le doer est presque toujours et presque tout le tempsinexistant. Doer implique <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce, <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> soi, et surtout l’unificationintérieure et <strong>la</strong> libération vis­à­vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> toute­puissance <strong>de</strong> l’inconscient. Doer supposeaussi <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns supérieurs <strong>de</strong> l’être, <strong>de</strong>s corps (sharir) subtils. Mais cen’est là qu’une étape sur <strong>la</strong> voie, un passage <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification à <strong>la</strong> liberté et l’unité.Le doer absolu, c’est le sage. Il n’y a plus <strong>de</strong> doer, il n’y a que l’acte, il n’y a que «faire ». C’est exactement l’inverse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation ordinaire, c’est <strong>la</strong> pure Conscience.Dans le véritable faire, actif et passif sont unifiés. Faire, c’est activement <strong>la</strong>isser se faire.Être i<strong>de</strong>ntifié c’est être emporté, entraîné passivement. L’homme doit <strong>de</strong>venir actif,doit <strong>de</strong>venir un participant actif à <strong>la</strong> manifestation. Plus exactement actif et passif doiventse réconcilier, se neutraliser, se réunir. Il faut se soumettre, soumettre l’ego séparé etséparant, en acceptant <strong>la</strong> justice <strong>de</strong> chaque situation: non pas ce que mon ego aime et veutmais ce qui est vrai et juste. Cette soumission doit être active et vigi<strong>la</strong>nte. L’ego souffre<strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation mais il veut maintenir ses prérogatives. Il entend <strong>com</strong>bler <strong>la</strong> séparation enrefusant les différences. Il veut créer l’autre à son image. Ayant fait <strong>de</strong> son mon<strong>de</strong> lemon<strong>de</strong>, l’ego est toujours le centre du mon<strong>de</strong>. Niant <strong>la</strong> différence, il éprouve à sa façon etinconsciemment: « L’autre, c’est moi. » Ce sont les paroles mêmes du jivan­mukta, dusage. Mais l’ego ajoute : « L’autre va aimer ce que j’aime, vouloir ce que je veux, agir<strong>com</strong>me je l’entends. » Ce faisant, il se soumet passivement au pouvoir <strong>de</strong> l’autre. Dès quele <strong>com</strong>portement <strong>de</strong> l’autre ne correspond plus à l’attente <strong>de</strong> l’ego, l’émotion naît et, avecelle, voici le mental au lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision, <strong>la</strong> réaction au lieu <strong>de</strong> l’action. C’est un statutd’esc<strong>la</strong>ve.Si le « je » actif apparaît, il peut voir et sentir les différences. La différence n’est pas <strong>la</strong>

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