J’ai assez voyagé et travaillé en Asie pour connaître et <strong>com</strong>prendre tout ce que lesOcci<strong>de</strong>ntaux reprochent à l'Orient et ne pas refuser leurs critiques ou leur indignation.Mais j’affirme que l’Orient a conservé jusqu’à aujourd’hui une connaissance ou unescience qu’on ne trouve nulle part ailleurs <strong>de</strong> façon aussi <strong>com</strong>plète. Je ne donne ni l’In<strong>de</strong>,ni l’Afghanistan, ni le Bhoutan en exemple et je suis d’accord avec le mal que certainsvoudront en dire. <strong>Les</strong> hindous <strong>com</strong>me les Français ont <strong>de</strong>s défauts et <strong>de</strong>s qualités, <strong>de</strong>squalités plus gran<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s défauts pires. Si j’aime l’In<strong>de</strong>, ce<strong>la</strong> ne regar<strong>de</strong> que moi. Maismême si l’In<strong>de</strong> ou mon cher Afghanistan étaient <strong>de</strong>s pays aussi décevants et corrompusque certains le disent, ce<strong>la</strong> ne changerait rien à ma constatation. Si je veux étudier <strong>la</strong>science <strong>de</strong> l’envoi <strong>de</strong> capsules spatiales dans <strong>la</strong> Lune, je dois me rendre aux U.S.A. mêmesi je désapprouve le racisme et <strong>la</strong> guerre au Viêtnam, même si je trouve que les mâlesaméricains se <strong>la</strong>issent mener par leurs femmes, même si je dis que les lea<strong>de</strong>rs syndicauxsont « pourris ». Certaines recherches biologiques sont l’apanage <strong>de</strong>s Soviets et, si jeveux m’y initier, je dois me rendre en Russie, même si je m’indigne contre les camps <strong>de</strong>Staline, l’intervention <strong>de</strong> Khrouchtchev en Hongrie, les blindés tirant sur les Tchèques.<strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s pratiques en matière <strong>de</strong> réalisation du Soi, éveil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Conscience, i<strong>de</strong>ntitéavec <strong>la</strong> Réalité ultime ne peuvent être effectuées qu’auprès <strong>de</strong> maîtres hindous outibétains ou, parfois, soufis. Il n’est plus question d’Orient et d’Occi<strong>de</strong>nt mais <strong>de</strong> vrai et<strong>de</strong> faux, <strong>de</strong> connaissance et d’ignorance. Si, après tant <strong>de</strong> recherches en Europe, j’avaispu trouver chez nous ce que je trouve là-bas, je me passerais très bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur, <strong>de</strong>smoustiques, <strong>de</strong>s mate<strong>la</strong>s trop durs, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture <strong>de</strong>s ashrams, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fatigue, <strong>de</strong>l’éloignement, du prix <strong>de</strong>s billets d’avion.., et <strong>de</strong> tout le pittoresque.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s centres privilégiés <strong>de</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> sadhana (ascèse, disciplinespirituelle), que ce soient certains ashrams hindous, gompas ou ermitages tibétains,khanakas soufies, l’Orient conserve, ici et là, <strong>de</strong>s vestiges toujours vivants d’une autreconception <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie art, musique et danse, organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille,hygiène et alimentation, et autres applications <strong>de</strong>s connaissances ésotériques <strong>de</strong>l’existence quotidienne <strong>de</strong> tous. Si nous sommes assez dépouillés <strong>de</strong> nosconditionnements et <strong>de</strong> nos préjugés pour percevoir ces réalités d’un autre âge, nouséprouvons une impression <strong>de</strong> beauté et <strong>de</strong> noblesse, un sentiment <strong>de</strong> joie et surtout <strong>de</strong>paix auxquels nous avions renoncé <strong>de</strong>puis longtemps. C’est soudain le témoignage d’unautre mon<strong>de</strong>, un mon<strong>de</strong> où tout est c<strong>la</strong>ir, où tout est vrai. Ce mon<strong>de</strong> plus juste, plusharmonieux, je l’ai rencontré dans l’In<strong>de</strong>, l’Hima<strong>la</strong>ya, l’Hindukush et je l’ai cherché tantque j’ai pu en Normandie et en Provence, à Paris et en province. Chaque fois que, parmi<strong>de</strong>s Tibétains, <strong>de</strong>s hindous, <strong>de</strong>s musulmans, j’ai reconnu ce mon<strong>de</strong> plus juste et plus beau,où l’extérieur est à <strong>la</strong> fois l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité intérieure et le chemin qui y conduit,j’ai su C’est dans ce mon<strong>de</strong> que je dois vivre, c’est <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> que je peux indiquer lesportes à ceux qui en ont <strong>la</strong> nostalgie.Ce mon<strong>de</strong> est l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> loi sarvam annam, tout est nourriture. Ce quenous sommes est l’expression subtile <strong>de</strong> ce dont nous nous nourrissons. Nous ne sommespas nourris seulement d’aliments végétariens et non végétariens mais <strong>de</strong> toutes lesvibrations sonores et visuelles, <strong>de</strong> toutes les impressions que nous incorporons*
proportions <strong>de</strong>s architectures, union <strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>s couleurs, harmonies et rythmes <strong>de</strong><strong>la</strong> musique, et toutes les idées qui nous touchent. Absorbés machinalement et sansattention réelle à longueur <strong>de</strong> journée, ces apports ont constitué notre être et continuent àle constituer. C’est notre être qui attire les événements <strong>de</strong> notre vie et c’est notre être quiévolue ou qui involue, qui se libère ou qui <strong>de</strong>meure prisonnier, qui s’unifie ou qui restecontradictoire. Dismoi <strong>de</strong> quoi tu te nourris et je te dirai qui tu es et qui tu seras.La nourriture permet <strong>la</strong> croissance. Que l’enfant doive manger pour grandir, tout lemon<strong>de</strong> est d’accord. Le corps physique et les pensées « sécrétées par le cerveau <strong>com</strong>me lefoie sécrète <strong>la</strong> bile » constituent un ensemble <strong>de</strong> fonctions, bodymind <strong>com</strong>plex. Le corpsréagit sur <strong>la</strong> pensée et les émotions, <strong>la</strong> pensée et les émotions réagissent sur le corps. Unjour le corps mourra et le cerveau se dé<strong>com</strong>posera. <strong>Les</strong> aliments sont précieux aussi bienpour ce corps et son énergie physique que pour sa capacité à penser. Calcium, phosphore,magnésium, protéines, hydrates <strong>de</strong> carbone, oligoéléments et ces aliments particuliersque sont les médicaments agissent sur les différentes fonctions qui peuvent être stimuléesou assoupies.Comment, par quelles nourritures, allonsnous rendre possible <strong>la</strong> véritable croissance,celle <strong>de</strong> l’intelligence supérieure (buddhi), du sentiment supérieur (l’amour universel) etdu « corps immortel »?Notre être est le résultat <strong>de</strong> toutes les impressions que nous avons perçues, <strong>de</strong> tous lesévénements que nous avons vécus. Chacun est à peu près d’accord aujourd’hui qu’un «traumatisme » peut affecter profondément l’être d’un enfant et que cette marquepersistera à l’âge adulte. Nous admettons qu’une blessure <strong>la</strong>isse une cicatrice sur notreêtre physique, un drame une cicatrice sur notre être psychique. Mais nous <strong>de</strong>vons<strong>com</strong>prendre que cette influence <strong>de</strong> l’extérieur sur <strong>la</strong> qualité même <strong>de</strong> notre être esttoujours active. Une mère qui a perdu son bébé n’est plus <strong>la</strong> même, une jeune fille qui aaimé pour <strong>la</strong> première fois n’est plus <strong>la</strong> même. Mais aussi une mère qui a regardé une foisun simple mur jaune ou un simple mur vert, une jeune fille qui a écouté une fois <strong>la</strong>Cinquième Symphonie <strong>de</strong> Beethoven ou qui a vu une fois West Si<strong>de</strong> Story ne sont plus lesmêmes, ni celui ou celle qui a lu un roman, participé à une conversation, pensé à un sujetquelconque, et ce<strong>la</strong> indéfiniment <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> en secon<strong>de</strong>.Cette science <strong>de</strong>s impressions, <strong>de</strong> leur digestion et <strong>de</strong> leur assimi<strong>la</strong>tion est <strong>la</strong> scienceésotérique par excellence.Elle est impossible à diffuser par <strong>de</strong>s livres ou <strong>de</strong>s conférences. Elle ne se transmetjustement que d’être à être. Même si on me donne les proportions et dimensions exactesd’un édifice sacré, le détail <strong>de</strong>s matériaux à utiliser, je n’aurai pas <strong>com</strong>pris pour autant.Par contre tout le mon<strong>de</strong> ressent plus ou moins <strong>la</strong> différence d’atmosphère que créentl’architecture <strong>de</strong> NotreDame et celle <strong>de</strong> l'opéra. On <strong>com</strong>mence à étudier «scientifiquement »l’influence sur l’organisme <strong>de</strong>s vibrations sonores et lumineuses.Certains sons énervent, d’autres apaisent, certaines couleurs excitent l’appétit, d’autresdonnent <strong>de</strong> l’ar<strong>de</strong>ur au travail. Mais quant à savoir quelles <strong>com</strong>binaisons <strong>de</strong> sons et <strong>de</strong>couleurs, <strong>de</strong> rythmes et <strong>de</strong> formes ai<strong>de</strong>nt l’homme à s’éveiller ou le maintiennent dans lesommeil, seuls le peuvent ceux qui ont déjà une expérience personnelle <strong>de</strong> l’éveil dont il
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vers une simplification de plus en
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peut pas envisager. Et, pourtant, c
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toutes choses. » Quel homme ? L’