11.07.2015 Views

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le drame <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s existences est qu'un groupe du parlement — donc un « je »partiel — parle au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité sans en avoir le droit et qu’un autre « je » — unautre groupe — refuse d’exécuter le projet ou <strong>la</strong> décision. L’homme est pareil à unkaléidoscope dont <strong>la</strong> moindre secousse re<strong>com</strong>pose les éléments en un ordre nouveau. A ilheures du matin, nous voulons une chose, à 3 heures <strong>de</strong> l’après­midi nous en voulons uneautre in<strong>com</strong>patible avec <strong>la</strong> première. Le lundi nous sommes sûrs, le mardi nous doutons.Nous oscillons sans cesse mais nous persistons imperturbablement à dire « je », « je veux», « je déci<strong>de</strong> », « je ferai ». C’est un « je » qui s’engage. C’est un autre « je » qui doittenir l’engagement et qui ne le peut pas car il n’a même pas été consulté quand <strong>la</strong>décision a été prise. Et « nous », pauvres nous, nous ne <strong>com</strong>prenons pas ce qui se passe et<strong>com</strong>ment nous avons pu à ce point voir un jour les choses d’une façon et à ce point lesvoir différemment quelques semaines — ou quelques heures — plus tard. Nous ne<strong>com</strong>prenons qu’une chose c’est que nous ne pouvons même pas <strong>com</strong>pter sur nousmêmes,ce qui a <strong>com</strong>me premier effet <strong>de</strong> nous faire vivre dans <strong>la</strong> crainte.Il ne s’agit pas du problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> division et <strong>de</strong> l’unification en général mais <strong>de</strong> notredivision et <strong>de</strong> notre unification personnelles. Nous ne pouvons l’abor<strong>de</strong>r qu’à travers <strong>de</strong>sexemples, <strong>de</strong>s échantillons, concrets, vécus. Ce qui est en nous à l’état <strong>la</strong>tent, à l’état nonmanifesté,est là et bien là même si nous l’empêchons <strong>de</strong> se manifester. Sans qu’aucun «je » responsable et indépendant ne l’ait consciemment voulu, ce<strong>la</strong> se manifestera toutd’un coup. Et chaque fois, ce moment <strong>de</strong> nous­mêmes, cet aspect partiel <strong>de</strong> nous­mêmes,dit « je », <strong>com</strong>me si vraiment il avait le droit <strong>de</strong> parler en notre nom. Des milliers <strong>de</strong> gensse passionnent pour <strong>la</strong> haute métaphysique ou <strong>la</strong> méditation sans vouloir accepter cettevérité d’évi<strong>de</strong>nce : « Dire JE, c’est mentir. » Pour l’homme ordinaire, c’est mentir. Pourl’homme qui progresse sur <strong>la</strong> voie, c’est mentir <strong>de</strong> moins en moins parce que, seconnaissant <strong>de</strong> mieux en mieux, il a <strong>de</strong> plus en plus le droit <strong>de</strong> dire « je », un « je »quil’engage réellement tout entier.La cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance, à tous les niveaux, c’est toujours le refus, donc le conflit,donc le contraire <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix. Plus quelqu’un refuse <strong>de</strong> tenir <strong>com</strong>pte <strong>de</strong> quelque chose quiest en lui, plus il tente <strong>de</strong> le nier, plus il s’épuise et plus il aspire, en vain, à <strong>la</strong> paix. Sonma<strong>la</strong>ise intérieur est insupportable et il veut fuir ce ma<strong>la</strong>ise, créant ainsi un nouveauconflit. C’est <strong>la</strong> source <strong>de</strong> réactions aveugles qui créent sans cesse d’autres réactions.L’homme est <strong>de</strong> plus en plus prisonnier, mais il se cramponne à une illusion <strong>de</strong> liberté etd’indépendance. En fait, il est coupé <strong>de</strong>s sources profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et une seule choseaura <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur pour lui : ce qui lui donne un moment <strong>de</strong> répit et d’unification apparente,que ce soit le travail, <strong>la</strong> sexualité, le jeu, le sport.Puisque rien n’existe et rien ne dure, il est évi<strong>de</strong>nt que <strong>la</strong> croyance à <strong>la</strong> réalité et à <strong>la</strong>permanence <strong>de</strong>s choses et <strong>de</strong>s êtres est une erreur, une fausse vision, un mensonge. Il estévi<strong>de</strong>nt aussi qu’une telle « ignorance » ne présente aucune sécurité et ne peut produireque <strong>la</strong> souffrance. La gran<strong>de</strong> illusion, c’est <strong>de</strong> croire au bonheur ou, du moins, à uncertain bonheur. La ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong> séparation, <strong>la</strong> mort, <strong>la</strong> déception, <strong>la</strong> trahison, <strong>la</strong> ruine ettoutes les douleurs physiques, parfois intolérables, sont l’autre face inévitable du bien­*

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!