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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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c’est­à­dire en cherchant au <strong>de</strong>hors ce qui doit être trouvé au <strong>de</strong>dans.L’unité organique <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> nature, <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> manifestation, nous échappepratiquement, même si <strong>la</strong> science contemporaine <strong>la</strong> confirme. D’abord nous ne tenons<strong>com</strong>pte que du p<strong>la</strong>n physique (ou matériel, ou grossier ou, en effet, sensoriel). Puis nousne <strong>com</strong>prenons pas <strong>de</strong> quelle façon nous faisons partie <strong>de</strong> l’univers. Comme tout le reste,chacun d’entre nous est une forme particulière d’une unique énergie. J’ai cité, au début <strong>de</strong>cet ouvrage, <strong>la</strong> <strong>com</strong>paraison du vaste et durable océan et <strong>de</strong>s vagues multiples etéphémères. Je peux prendre aussi celle <strong>de</strong>s feuilles d’un même arbre. Si <strong>de</strong>ux feuillesavaient une conscience d’elles­mêmes et vou<strong>la</strong>ient <strong>com</strong>muniquer jusqu’à sentir qu’ellesne font qu’un, aucune tentative <strong>de</strong> se rejoindre par l’extérieur ne saurait y réussir, quandbien même elles parviendraient à se toucher, à se coller l’une contre l’autre. Elles seronttoujours <strong>de</strong>ux. Mais si, en même temps qu’elles se reconnaissent physiquement <strong>com</strong>me<strong>de</strong>ux, chacune <strong>de</strong>s feuilles prend conscience <strong>de</strong> son appartenance au même arbre, à <strong>la</strong>même vie, elles réaliseront leur unité. C’est pourquoi un dicton bengali proc<strong>la</strong>me que «l’amour ferme <strong>la</strong> porte du <strong>de</strong>hors et ouvre <strong>la</strong> porte du <strong>de</strong>dans ». C’est en rentrant en nousmêmes,en nous ouvrant à <strong>la</strong> source en nous <strong>de</strong> toute vie, en nous unissant à ce qui est ennous universel ou supra­personnel, que nous pouvons <strong>com</strong>muniquer ou <strong>com</strong>munier avecl’autre, pas en nous projetant au­<strong>de</strong>hors vers lui, que ce soit physiquement oupsychiquement.Le but <strong>de</strong> l’incarnation humaine est <strong>de</strong> réaliser une vie <strong>de</strong> plus en plus libre du corps et<strong>de</strong>s pensées et émotions étroitement liées à ce corps à travers le système nerveux, lesg<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, l’assimi<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture, etc. Une vie qui finit par être si libre du corps que<strong>la</strong> mort <strong>de</strong> ce corps n’y enlève rien. C’est rarissime mais ce n’est pas impossible. Réussirsa vie, c’est être prêt à mourir consciemment.La méditation, en nous libérant peu à peu du p<strong>la</strong>n purement physique où vit toutel’humanité occi<strong>de</strong>ntale contemporaine, nous apprend que le courant <strong>de</strong> l’existence nousmasque <strong>de</strong>s perceptions ou <strong>de</strong>s réalités d’un ordre supérieur. Mais, pour être libre ducorps, il faut d’abord l’accepter <strong>com</strong>plètement, sans rien considérer <strong>com</strong>me négligeable,vulgaire, dégoûtant. Un <strong>de</strong>s apports précieux <strong>de</strong> Freud est d’avoir montré l’importance <strong>de</strong>détails auxquels <strong>la</strong> pu<strong>de</strong>ur mensongère refuse <strong>de</strong> s’intéresser. En nous, tout est lié, toutréagit sur tout et aucun détail n’est insignifiant ou sans valeur pour celui ou celle quicherche à se connaître et veut <strong>de</strong>venir libre et conscient.Il faut donner toute leur importance à <strong>la</strong> respiration, seule fonction instinctive sur<strong>la</strong>quelle nous ayons immédiatement <strong>la</strong> possibilité d’intervenir, et à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>xationmuscu<strong>la</strong>ire. Dans beaucoup <strong>de</strong> monastères orientaux, notamment bouddhistes, l’attentionaux mouvements est un exercice quotidien : je me lève consciemment, je marcheconsciemment, je mange consciemment, je respire consciemment. « Pas même cueillir unbrin d’herbe sans savoir qu’on le fait et pourquoi on le fait », m’a dit un jour mon maître.Faire ce que l’on fait, être dans son geste, au lieu <strong>de</strong> penser à autre chose en même temps.Avec l’exercice, cette vigi<strong>la</strong>nce peut se développer au point <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir naturelle etpresque permanente. Mais, au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie, que nous en sommes loin! Nous sommestellement emportés par tout ce que nous faisons que nous ne sommes plus nulle part.

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