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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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<strong>de</strong> sécurité me venait <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision d’une certaine montre <strong>de</strong> gousset en or que je reconnusensuite pour être semb<strong>la</strong>ble à celle d’un grand­père maternel qui avait été tout pour moi àun certain moment dramatique <strong>de</strong> ma petite enfance. Je cite ce détail mais il en est ainsi àlongueur <strong>de</strong> journée. Toutes les impressions qui nous parviennent par l’intermédiaire <strong>de</strong>scinq sens plus le mental sont interprétées en termes <strong>de</strong> dualité p<strong>la</strong>isant ou dép<strong>la</strong>isant,agréable ou désagréable, bon ou mauvais.Parfois le non­manifesté (les <strong>la</strong>tent ten<strong>de</strong>ncies dont parlent tous les livres sur levédanta ou le yoga) se manifeste sans qu’aucune cause excitante extérieure puisse êtretrouvée. L’humeur gaie ou triste, tonique ou déprimée, s’impose à nous spontanément. Sile « moi » est l’esc<strong>la</strong>ve <strong>de</strong>s événements extérieurs, il l’est aussi du mon<strong>de</strong> intérieur, <strong>de</strong>l’inconscient, lequel se révèle fort actif et dynamique. Ce « moi » a une certaine vision<strong>de</strong>s choses, certains intérêts, certains désirs, et <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur en nous <strong>de</strong>s certitu<strong>de</strong>s tout àfait différentes ou même franchement contradictoires. Ce « moi » n’est pas « je » maisseulement le porte­parole du mental. Le vrai « je » est toujours neutre, jamais perturbé,sans émotions. Seul le vrai « je » peut voir, sentir (to feel) et surtout être un avec les êtreset les objets. La voie me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’essayer <strong>de</strong> voir, dès qu’il y a émotion ou perte <strong>de</strong>l’équilibre intérieur. Voir sans qualification, sans <strong>com</strong>paraison, sans référence, ici etmaintenant.Nous sommes prisonniers du passé parce qu’existe en nous ce non­manifesté (vasanaset samskaras) sur lequel les Orientaux insistent tant. Il est constitué non seulement par lesévénements et les souvenirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite enfance mais par ceux <strong>de</strong>s vies antérieures. Jesais que cette notion, qui va <strong>de</strong> soi pour les hindous et bouddhistes, est inacceptable pour<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s Occi<strong>de</strong>ntaux et je n’insisterai pas. Le grand argument contre <strong>la</strong>réincarnation est « qu’on n’en gar<strong>de</strong> aucun souvenir ». On ne gar<strong>de</strong> non plus aucunsouvenir conscient <strong>de</strong> certains inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> cette existence­ci. Pourtant <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>sfemmes ont pu retrouver et revivre <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> leurs premiers jours ou même <strong>de</strong> <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> fœtale. Pourquoi certains ne revivraient­ils pas <strong>de</strong>s expériences encore plusanciennes, et encore plus profondément enfouies en eux?Toujours est­il qu’il existe en chacun un non­manifesté et que ce non­manifesté a<strong>com</strong>me caractéristique <strong>de</strong> chercher à se manifester. Si ce non­manifesté pouvait semanifester entièrement, il disparaîtrait car rien n’est éternel, sauf l’Absolu. Ce qui estéternel, qui n’a ni <strong>com</strong>mencement ni fin, est encore au­<strong>de</strong>là du manifesté et nonmanifesté,avec forme et sans forme, être et non­être. Le non­manifesté n’est ni éternel, niinfini. Il fait partie « du né, du fait, du <strong>com</strong>posé, du <strong>de</strong>venu » dont par<strong>la</strong>it le Bouddha. Sile non­manifesté pouvait s’exprimer, il s’épuiserait. <strong>Les</strong> chocs extérieurs nerencontreraient plus rien en nous qui y réagisse et nous n'aurions plus d’émotions. Nousavons donc intérêt à ce que ce non­manifesté se manifeste. Mais tout le lui rendimpossible. Nous ne pouvons pas pleurer <strong>de</strong>vant nos collègues, frapper nos ennemis,violer toutes les convenances et l’ordre social. En refusant nos émotions, et surtout nossouffrances, nous refusons d’être ce que nous sommes et nous créons en nous une dualité— une fois encore — qui aggrave <strong>la</strong> situation. S’il est vrai que nous sommes l’atman, le*

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