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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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mâle est pourvu d’un pénis et <strong>la</strong> femelle d’un vagin. Bien avant <strong>la</strong> psychanalyse, lesenseignements hindous ont reconnu que <strong>la</strong> fillette éprouvait l’absence <strong>de</strong> pénis <strong>com</strong>meune infériorité. A <strong>de</strong>s intensités différentes, toutes les petites filles ont ressenti un choc etun désespoir en constatant qu’il leur manquait quelque chose d’apparent, qu’ellesn’avaient rien à montrer. (<strong>Les</strong> seins, que les hommes ne possè<strong>de</strong>nt pas, apparaissentseulement plus tard.) Cette frustration se traduit d’une façon générale, chez les femmes,par un désir <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r, c’est­à­dire une jalousie naturelle, et <strong>de</strong> faire voir qu’ellespossè<strong>de</strong>nt — soit <strong>de</strong>s attributs physiques, soit <strong>de</strong>s biens matériels qui en tiennent lieu.Chaque cas particulier est une question <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré. Cependant <strong>la</strong> femme possè<strong>de</strong> à l’état<strong>la</strong>tent (ovaires) les organes que l’homme présente à l’état patent (testicules). L’homme et<strong>la</strong> femme sont l’un et l’autre l’être humain, promis à l’ac<strong>com</strong>plissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité.Physiquement le mâle donne et <strong>la</strong> femelle reçoit. Si <strong>la</strong> femme veut possé<strong>de</strong>r un pénis,elle ne peut l’avoir que par i<strong>de</strong>ntification avec son homme. En ce sens elle est dépendante<strong>de</strong> lui. Mentalement, donner c’est être mâle, désirer recevoir c’est être femelle. Cet état <strong>de</strong>fait naturel a conduit <strong>la</strong> femme à l’obéissance et <strong>la</strong> soumission, l’homme à l’agressivité.Dans <strong>la</strong> mesure où l’homme <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, il se conduit en femme. Dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong>femme donne, elle se <strong>com</strong>porte en homme. Mais si <strong>la</strong> femme veut donner, a besoin <strong>de</strong>donner, son <strong>com</strong>portement est <strong>de</strong> nouveau féminin : elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’onprenne. De même l’homme qui supplie une femme ou qui <strong>la</strong> poursuit <strong>de</strong>s manifestations<strong>de</strong> sa virilité se conduit non en mâle mais en femelle.Chacun se sent in<strong>com</strong>plet. La nature ne produit <strong>de</strong>ux que pour re<strong>de</strong>venir ou être un : <strong>la</strong>plénitu<strong>de</strong> à <strong>la</strong>quelle rien ne manque. Quand <strong>de</strong>ux s’unissent, ils peuvent créer. Ce qui estpartiel ne peut pas créer. Physiquement, l’homme et <strong>la</strong> femme peuvent créer l’enfant.Mais l’homme est aussi <strong>la</strong> femme, <strong>la</strong> femme est aussi l’homme. Virtuellement, toutl’univers se trouve dans l’homme, tout l’univers se trouve dans <strong>la</strong> femme. D’une façongénérale l’être humain ne peut être attiré vers un autre « objet » que s’il est déjà et s’il estencore ce<strong>la</strong> potentiellement mais que, d’une façon ou d’une autre, il refuse <strong>de</strong> l’accepter.Ce que nous cherchons au­<strong>de</strong>hors est en nous mais nous croyons que ce<strong>la</strong> nous manque.Le mâle cherche <strong>la</strong> femelle extérieure parce qu’il ne <strong>la</strong> trouve pas en lui. Mais <strong>la</strong>potentialité <strong>de</strong> <strong>la</strong> femelle est en chaque homme, <strong>la</strong> potentialité du mâle en chaque femme.La tradition hindoue appelle ardhanareshwara l’être ac<strong>com</strong>pli qui a uni en lui les <strong>de</strong>uxnatures. Elle considère que <strong>la</strong> moitié droite <strong>de</strong> l’organisme est masculine et <strong>la</strong> moitiégauche est féminine. Ce<strong>la</strong> correspond aux <strong>de</strong>ux nadis, lignes <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’énergie,ida et pinga<strong>la</strong> dans le yoga. C’est au­<strong>de</strong>dans <strong>de</strong> lui que le yogi « unit l’homme et <strong>la</strong>femme ». J’ai approché beaucoup <strong>de</strong> ces êtres <strong>com</strong>plets et j’ai eu souvent l’occasiond’observer leur plénitu<strong>de</strong>. Une sainte aura toute <strong>la</strong> douceur, <strong>la</strong> sensibilité, l’intuition,l’ouverture aux valeurs primordiales que l’on s’accor<strong>de</strong> pour attribuer à <strong>la</strong> femme et aussi<strong>la</strong> force, <strong>la</strong> rigueur intellectuelle, <strong>la</strong> prise sur le mon<strong>de</strong> extérieur que l’on concè<strong>de</strong> auxhommes. Un sage est une mère autant qu’un père. Le sage n’éprouve plus ni le besoin <strong>de</strong>donner, ni celui <strong>de</strong> recevoir. Il a atteint l’unité en lui­même et avec l’extérieur. C’estl’union <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature masculine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature féminine au­<strong>de</strong>dans <strong>de</strong> lui qui a créé le sageau lieu <strong>de</strong> créer l’enfant.

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