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Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com

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échantillon. Il ne suc<strong>com</strong>be plus perpétuellement à <strong>la</strong> tentation du général mais il va <strong>de</strong>cas particulier en cas particulier. Seuls ceux qui ont fait l’expérience le savent, il arriveque ce particulier soit déchirant et qu’il faille <strong>de</strong> l’héroïsme pour s’y plonger et s’ymaintenir. Si on renonce à p<strong>la</strong>ner dans les airs et que, revenant à <strong>la</strong> pratique, on ne <strong>la</strong>isseplus passer d’échantillon <strong>de</strong> réaction sans en tirer parti, une fois, <strong>de</strong>ux fois, trois fois —mais pas mille fois ni même cent — vient un moment où une page est tournée, où unelibération partielle a été acquise. Un échantillon, <strong>de</strong>ux échantillons, trois échantillons et,peu à peu, <strong>de</strong>s pans entiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison s’écroulent. Chaque fois qu’un lien est dénoué, <strong>la</strong>libération s’ac<strong>com</strong>plit dans le sens d’un é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong> l’ego vers l’universel, du finivers l’infini et du subjectif vers l’objectif.L’enseignement n’est donc jamais un enseignement dans le vi<strong>de</strong> mais un enseignementtoujours individualisé et particu<strong>la</strong>risé. Ne mérite le nom <strong>de</strong> maître que celui qui estcapable <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r chacun <strong>de</strong> ses disciples dans son propre voyage et non pas seulement<strong>de</strong> connaître les règles du voyage et <strong>de</strong> les exposer fidèlement. Il y a un critère pour serendre <strong>com</strong>pte si on est ou non sur <strong>la</strong> voie, Si on a ou non trouvé son maître, c’est toutsimplement le progrès. Tant qu’il y a progrès, ce<strong>la</strong> montre bien sûr que le disciple estencore dans le « plus », dans <strong>la</strong> ligne courbe qui tend vers <strong>la</strong> ligne droite, dans le re<strong>la</strong>tif etpas dans l’Absolu. <strong>Les</strong> taches sur le linge ont un <strong>com</strong>mencement et une fin. Il peut existerun tissu sans taches mais pas <strong>de</strong> taches sans tissu. Seule <strong>la</strong> propreté, <strong>la</strong> b<strong>la</strong>ncheurimmaculée est éternelle, donc réelle, <strong>com</strong>me seul est éternel et réel l’écran b<strong>la</strong>nc surlequel on peut projeter n’importe quel film d’amour ou <strong>de</strong> guerre. Mais tant qu’un êtrehumain vit encore dans le re<strong>la</strong>tif et que toutes ses émotions, ses pensées et son<strong>com</strong>portement le prouvent, <strong>la</strong> voie apparaît pour lui <strong>com</strong>me une progression.Autrefois, lorsque toute <strong>la</strong> vie sociale était organisée à l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité et <strong>de</strong>sprincipes qui en découlent et non à contresens, l’apprentissage professionnel centré aussisur <strong>la</strong> « maîtrise » donnait une juste idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie en tant que voyage individuel vécud’instant en instant dans le concret au lieu <strong>de</strong> bavar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> natation sans mettre un doigt <strong>de</strong>pied dans <strong>la</strong> rivière. Au plus débutant <strong>de</strong>s apprentis en menuiserie ou charpenterie, avantqu’il soit question <strong>de</strong> tenons ou <strong>de</strong> mortaises, pour faire un bâti grossier, le maître<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’enfoncer une pointe. Le jeune garçon y passe sa journée et tous ses clous setor<strong>de</strong>nt. Le len<strong>de</strong>main, il va trouver le maître avec une vraie question « Pourquoi mesclous se tor<strong>de</strong>nt­ils ? » — « Bien, dit le maître, p<strong>la</strong>nte un clou. » Tordu. Le maître voit. «Bien, maintenant regar<strong>de</strong> <strong>com</strong>ment tu tiens ton marteau. Non, par ici, tiens­le là. Et leclou ? Comme ceci. Vois <strong>com</strong>ment tu es p<strong>la</strong>cé. Et <strong>la</strong> position <strong>de</strong> ton cou<strong>de</strong>. Relâche tonépaule. » Chaque apprenti est unique et différent. Et, le len<strong>de</strong>main, l’apprenti p<strong>la</strong>nte sesclous. Il est quelqu’un qui sait enfoncer <strong>de</strong>s pointes. Des générations d’apprentis qui nesavaient pas ont appris. Et le len<strong>de</strong>main et le surlen<strong>de</strong>main, ils savaient toujours enfoncer<strong>de</strong>s pointes.Il en est <strong>de</strong> même dans <strong>la</strong> voie directe. Un attachement n’avait pas été vu, une tachen’avait pas été enlevée. Et puis c’est fait, à jamais : « Ce que vous délierez sur <strong>la</strong> terresera délié dans les Cieux. » C’est fait. C’est fini. Il n’y a pas quelque chose àre<strong>com</strong>mencer tous les jours, à partir <strong>de</strong> zéro, un état intérieur <strong>de</strong> calme ou <strong>de</strong> conscience àrecréer par un exercice ou un autre chaque fois qu’il est perdu, c’est­à­dire cent fois par

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